Oslo Tropique // Oslo Tropique – Rock Français? Pas “Aussi Mort”

oslo tropiqueOslo Tropique, premier EP disponible !

Coup de chaud dans le rock hexagonal avec l’arrivée du groupe Oslo Tropique qui déboule avec un premier EP éponyme, qui risque fortement de conduire l’auditeur à l’hydrocution. Écouter Oslo Tropique c’est comme sortir d’une salle concert en nage en plein hiver, après avoir suinté sa sueur par tous les pores lors de pogos enflammés et humides. Bref, une bonne séance de cryothérapie après un sauna.

Vous l’aurez compris, à l’instar de groupes comme Arctic Monkeys, Led Zep, Guns’n’Roses, les Sales Majestés, JC Satan ou encore Sage Comme Des Sauvages, Oslo Tropique joue sur cette dualité des mots contraires, chère à Baudelaire et Rimbaud. L’utilisation de l’oxymore donne un effet à la fois poétique et déconcertant, voire invraisemblable, Bowie en a usé avec Blackstar, son dernier album studio, Bashung  avec l’incontournable Fantaisie Militaire ou encore Jacques Higelin et Paradis Païe. La liste est longue.

Une bouillie visqueuse

Pour la plupart issus du sérail toulousain, notre quatuor se compose de Christophe Rymland (guitare / chant), Megane Rymland (basse / chœurs), Frédéric Sagon (guitare / chœurs) et de Metty Bénistant (Batterie). Ce dernier a fait ses armes au sein des Commandos Percus, compagnie pacifiste et nomade, mêlant percussions et pyrotechnies. De leurs côtés, Christophe, Megane et Frédéric ont œuvré préalablement au sein du groupe [Camera]. Par la suite sous forme de duo, le couple Rymland donne naissance au projet musical Mess. Le dénominateur commun entre ces précédents projets et Oslo Tropique, c’est le rock! Du rock français. Oui, oui. Ce n’est pas un oxymore.

L’EP comprend quatre titres électriques, contestataires et véhéments. Nous en avions déjà eu un avant-goût avec le single Un Pavé Dans L’Ecran et son clip aussi déjanté que le titre lui-même, nous rappelant en quelque sorte le film Rubber de Quentin Dupieux. Sauf qu’ici, l’objet responsable de nos malheurs est doté d’un tube cathodique. Le morceau est une satire traitant de notre relation avec le petit écran, de notre aliénation, transformant notre cerveau en une bouillie visqueuse. Rappelez-vous cette phrase polémique de Patrick Le Lay, alors PDG du groupe TF1:  « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».  La transition est toute trouvée!

Schizophrénie d’eau douce

Sur Les Grands Palaces, la rythmique pilonne comme un boxeur sous amphétamine, et les guitares fulminent. Oslo Tropique continue de tirer à boulets rouges sur les travers de nos sociétés modernes. “Je consomme donc je suis…” Nous sommes tiraillés de tout bord. D’un côté, nous sommes poussés à la consommation excessive pour assouvir des besoins non justifiés. Puis d’un autre, nous aimerions changer nos comportements d’achat pour vivre dans un monde meilleur. Nous sommes sans cesse sur la corde raide tels des funambules, au risque d’en perdre la tête comme sur Aquarium, titre qui nous plonge entre quête identitaire et schizophrénie d’eau douce. Au fur et à mesure que le morceau se consume, nous sentons pousser branchies, nageoires et écailles, au point de se prendre pour le Dieu Triton. Avec Oslo Tropique, notre santé mentale est mise à rude épreuve.

Sur L’Amour et Ses Fantômes, la passion laisse des blessures indélébiles autant au sens figuré qu’au sens propre. Le texte est d’une splendeur à se graver chacun des mots dans la chair. La voix est tantôt douloureuse, tantôt pleine d’espoir. Avec délectation, nous entonnons instinctivement le refrain, libérant ainsi notre dose d’endorphine nécessaire pour soulager nos plaies et nos peines. Avec ce premier EP, Oslo Tropique nous met l’eau à la bouche, et avons grande hâte d’en entendre davantage. Quelque chose nous dit que sur scène, dans l’ombre lumineuse, Oslo Tropique nous fera bouger dans un silence fracassant!!! Une chose est sûre, Oslo Tropique est à surveiller de très très près. Le rock hexagonal a un bel avenir devant lui.

Keep Rockin’.
LGH

LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).

Relire la chronique de Deap Vally

 

 

 

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