[ALBUM] OISEAUX-TEMPÊTE, From somewhere invisible

Nouvel album d’Oiseaux-Tempête, From Somewhere Invisible, disponible le 18/10 chez Sub Rosa.

Nous avions adoré leur double album live Tarab, sorti l’an dernier, peu de temps avant la pause estivale. Que dire de ce nouvel album d’Oiseaux-Tempête, From somewhere invisible, si ce n’est qu’il approche pour nous de la perfection ultime (oui, nous avouons, nous sommes fans de ce groupe).

Force magnétique.

L’album s’ouvre sur le magnifique et très prenant He is afraid and so am I (qui est pour nous LE titre de From somewhere invisible). Reposant sur trois fois rien, il dégage une énergie sismique de magnitude 8, minimum, sur l’échelle de Richter. Comment dire… Il y a ce grondement qui survient pour marteler chaque fin de mesure, comme pour nous annoncer d’une menace imminente.

La batterie y est en décalage, puis petit à petit, sur des stridences électriques de guitares, elle prend sa place, tandis que le chaman G.W.Sok égraine ses paroles incantatoires. Nous ne pouvons pas résister à cette puissance dingue, qui petit à petit meuble tout l’espace sonore, tout l’espace visuel et tout l’espace de notre imagination. Cette musique ne s’écoute pas, elle se vit.

Accalmie, brève.

Pour succéder à cette entrée en matière démentielle, qui nous laisse exsangues, et comme pour nous rassurer sur le fait que le groupe ne restera pas en rade juste après, une légère accalmie, salvatrice. Nous reprenons notre souffle, nous sans manquer de refluer quelques sanglots sur des sonorités pas loin de nous rappeler Godspeed You ! Black Emperor. Émotionnellement, ça dégage sévère, juste avec des nappes de clavier, des arpèges de guitares et de légères bidouilles électronique qui nous vrillent le cerveau, avant qu’un tambour fantomatique nous transporte vers un ailleurs de science-fiction.

Et le groupe repart à l’assaut, un peu apaisé, mais toujours dans cette veine chamanique, sans pour autant appeler à une forme de transe béate, car sens, toujours, il y a. Sur un rythme tribal, nous repartons dans une quête de nous-même, profonde, puissante, qui nous montre que le groupe n’avait pas tout dit avec son morceau d’ouverture (mais nous n’en doutions pas vraiment). La musique et la voix ne font qu’un, comme un raz-de-marée nous prenant aux tripes pour ne plus nous lâcher. Nous sommes en pleine tempête, nos sentiments et émotions se submergent, se bousculent, se téléscopent, nous rendent fébriles, étrangement dépendant de cette musique dans laquelle l’électricité est sang.

Tellurique.

Pourtant, dans From Somewhere Invisible, il y a de la place, de l’espace, dans lequel les notes prennent leurs aises et reflètent les tourments de l’âme. Un tel album ne laisse pas indifférent, s’écoute au casque, en solo, comme pour mieux se retrouver en phase avec nos propres pensés, nos propres doutes, nos propres espoirs. Le rythme de la batterie dicte celui de notre cœur, à moins qu’elle s’en inspire, mais quoi qu’il en soit elle nous porte dans un souvenir épique, de celui d’un temps révolu qui pourrait, plus que nous le croyons, ressurgir d’un moment à l’autre.

L’impact de From Somewhere Invisible, sur nous, est terrible. Nous avons dit que nous sommes fans, nous ne mentons pas. Ce groupe possède une puissance de feu incroyable, d’autant plus forte qu’elle repose sur des compositions solides et un univers n’appartenant qu’à lui seul. Oiseaux-Tempête est le groupe que nous n’espérions plus et se place dans la lignée des plus grands groupes post-rock de cette décennie (et de celle d’avant aussi). Magnifique !

LE titre de l’album.

Nous l’évoquions tout en haut de l’article, il s’agit du morceau d’ouverture He is afraid and so am I dont la puissance donne le ton de cet album qui ne connait, au final, aucun temps mort et restera sur ce fil tendu pendant ses 46 minutes. Âpre dirons certain ? Nous dirons beau, impliqué, épique, renversant. Si ce morceau n’avait été suivi d’autres tout aussi bons, il n’aurait probablement pas eu le même impact. Mais en définissant la ligne de conduite d’Oiseaux-Tempête sur From somewhere Invisible, il nous montre à quel point le groupe à de la suite dans les idées et une cohérence sans failles. Une nouvelle fois magnifique. Et incontournable !

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Site officiel Oiseaux-Tempête

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