MELANIE DE BIAISIO Lilies

Mélanie de Biasio donnera le 28/11 un concert à La Passerelle, théâtre de Saint-Brieuc. Pour l’occasion, nous (re)publions deux anciennes chroniques de cette chanteuse à la voix de velours. Voici celle de Blackened Cities, album d’un seul titre de plus de 20 minutes, propice à la danse et à la transe…

Mais qu’est-ce que nous aimons cette artiste ! Elle nous avait déjà renversé avec son album/morceau Blackened cities et voilà que la belge, aux origines italiennes, nous terrasse avec ce Lilies de toute beauté.

L’artwork de l’album est superbe et annonce la couleur. Les lieux seront sobres, classes, parfois teintés de mélancolie, parfois de passions. Entrons dans l’univers de la chanteuse, en douceur.

Dans cet opus, tout est histoire de respiration. La musique, ce n’est pas que combler le silence, c’est aussi le laisser s’exprimer pour restituer les émotions avec plus de forces. Melanie de Biasio l’a bien compris, elle qui a souffert d’une extinction de voix suite à une tournée catastrophique en Russie, alors qu’elle entamait sa carrière.

Lilies retranscrit ici son amour des espaces vierges au sein d’une chanson. Pour se faire, elle choisit des orchestrations minimalistes, mais chaudes, rondes. Un piano parcimonieux apparaît au grès de ses lignes de chant, les ponctuant, les magnifiant parfois.

Une basse prenante, donne le tempo, quelques arrangements électro lui donnent une profondeur. Navigant entre jazz et pop, l’artiste nous fait la démonstration d’un savoir faire entre respect d’un style et modernité.

Nous sommes sous le charme. Non seulement musicalement les ambiances nous plaisent, nous maintiennent en alerte (Gold Junkies), nous apaisent (sitting in the stairwell) avec ce chant a capela (si nous négligeons les claves ou claquements de doigt, nous ne savons pas trop), nous émeuvent (Your freedom is the end of me), mais le chant de Melanie nous rétame.

Sa maîtrise vocale est juste parfaite. Parfois légèrement modifiée (une légère distorsion, un peu de réverbération), souvent pure, soutenue par une rythmique étouffée ou un piano aérien, elle est le point fort de l’artiste. Elle véhicule des émotions à fleur de peau, peint des paysages sonores à la fois raffinés et expressifs, ne laissant aucun temps mort s’infiltrer au sein d’un titre.

Mais ce qui nous met les sens sans dessus dessous, c’est cette capacité à laisser les espaces s’imposer, ces espaces vierges que nous investissons avec nos propres ressentis, un peu comme si La chanteuse nous ouvrait une porte et nous laissait tranquillement visiter les lieux, nous laissant nous faire notre propre conception de son art.

S’offrent à nous mélancolie, joie, blues, une certaine forme d’urgence, amour, à vous de vous faire votre propre idée, Mélanie possède les clefs, à vous de franchir les portes. Mais le voyage sensoriel vaut le coup. La sensualité pleut des 9 titres, comme autant de caresses, comme autant de baisers, comme autant de larmes, comme autant de symboles de vie. Une artiste majeure qu’il faut à tout prix découvrir.

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