[EP] MAYBE I GUESS, Endorphine & dopamine
Endorphine & dopamine, 6é EP de Maybe I guess
Le projet de Maybe I guess est de sortir un EP par an. Avec cet EP#6, Endorphine & dopamine, nous sommes donc en présence du sixième exercice hip-hop de cet artiste résolument original dans sa production. En effet, si nous sommes ici en présence d’un rap à la fois old school et moderne, il n’en fut pas toujours ainsi. En effet, si la base hip-hop était présente à l’origine, les 4 EP précédents avaient viré pop, notamment influencés par Nine inch nail (cité ici dans le titre d’ouverture dès la première ligne), the XX ou bien encore Glass Animal.
Maybe I guess a donc ici resserré son propos autour du hip-hop original. Et grand bien lui en a pris parce que le résultat s’avère plus que réussi et convaincant. La formule od school fonctionne à merveille avec des sonorités assez pop dans l’accroche. Une « vraie » batterie est ici audible (une boîte à rythmes en vérité, notamment sur Endorphine & dopamine ou Rien à ajouter), ce qui tranche avec la trap qu’on entend mise à toutes les sauces et qui, avouons-le, nous lasse très vite. Même si quelques traces de celle-ci existent ici, elles se trouvent (presque) en arrière-plan, en appuie rythmique plutôt bien dosé. La marque « urbaine » est donc relative et permet à Maybe I guess de se démarquer du troupeau (même si certaines sonorités, notamment dans la production, y font forcément référence).
Un flow efficace.
C’est un point qui risque probablement, enfin peut-être, de diviser un peu les puristes du rap, mais nous on adore. Le flow de Maybe I guess nous fait penser à ceux de Stupeflip ou Fuzatti avec une voix relativement haut perchée. Personnellement on adore, parce que la diction est parfaite et qu’elle porte des textes loin des clichés du rap actuel. Ici pas de bling-bling, pas de gangsta, pas d’étalage d’une virilité mal placée et gerbante, mais une introspection étalée au grand jour sur des thématiques plutôt intimes. À noter qu’il n’y a pas ici de grossièretés,ceci étant écrit à l’intention des personnes croyant que le rap n’est qu’ordurier et très, trop, familier dans son langage (ouais ouais y en a).
Bref, Maybe I guess parle, dans ce sixième EP, d’ appréhension du bonheur (Endorphine & dopamine), de la peur de l’oubli (Quarante-deux), des amitiés perdues (Jamais on ne s’ennuie) et de comportement effacé (Rien à ajouter). Le tout est superbement mis en musique et contrasté par un chant traité de façon intelligente, avec des effets discrets mais qui donne des couleurs nuancées à l’EP.
Nous trouvons à cet EP une énergie proche de celle du rock, des orchestrations bien senties (la contrebasse sur Rien à ajouter nous fait un bel effet), un flow irréprochable, une sincérité désarmante à laquelle nous nous rallions sans difficulté, des compositions léchées, qui ne cède jamais à la facilité (les arrangements sont travaillés de façon intelligente, originale et inventive). C’est donc un sans faute que ce Endorphine & dopamine, première révélation de cette nouvelle année qui promet d’être sacrément riche.
Infos supplémentaires
Endorphine & dopamine EP – 13min46 – 31/21/2020
1 – Endorphine & dopamine – 3:18
2 – Quarante-deux – 3:18
3 – Jamais on ne s’ennuie – 3:35
4 – Rien à ajouter – 3:33
Discographie :
EP#6 : Endorphine & dopamine EP – 31/12/2020
EP#5 : Perplexe EP – 13/12/2019
EP#4 : I play your game EP – 07/12/2018
EP#3 : We look alike EP – 18/12/2017
EP#2 : Sometimes I’m fine EP – 17/12/2016
EP#1 : Getting better EP – 11/11/2015
On pense à Georgio
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