LohArano // LohArano – Source de Vie, EP de feu

LohAranoFusion Malgache

Souvenez-vous. C’était en 1996. Les frères Cavalera, Max et Igor, membres fondateurs du groupe de Trash Metal / Hardcore brésilien, Sepultura, sortaient Roots. Bien qu’à leurs débuts, les membres de Sepultura rejettent toute appartenance à la culture brésilienne, l’album bouscule les codes du genre. Max et Igor donnent un grand coup de pied dans la fourmilière et assument (enfin) leur héritage en incluant aux riffs rapides et à la voix gutturale de Max, des sonorités et des instruments de la musique traditionnelle brésilienne. Pourquoi abordons-nous ce sujet? Parce qu’aujourd’hui, nous avons une folle envie de vous présenter le groupe de fusion malgache LOHARANO et leur EP éponyme, qui entremêle un rock apatride et un métissage de la culture madécasse.

Rythme ternaire atavique

Derrière le trio, nous retrouvons la chanteuse et guitariste Mahalia Ravoajanahary, Mika Raveloson à la basse et Natiana Randrianasoloson à la batterie. Alors Direction l’Île Rouge, Direction Mada, en plein Océan Indien! L’identité de la musique traditionnelle malgache est un melting pot, entre influences des peuples austronésiens (du grec austronesia, signifiant “îles du sud”) et des différents flux migratoires africains, arabes ou européens. La caractéristique principale, le même dénominateur commun de la musique de la Grande Île, est son tempo, ce rythme ternaire atavique, remontant à un passé lointain. Nous pensons au Tsapiky, au Basesa ou encore au Salegy popularisé par le chanteur Jaojoby Eusèbe.

“Chaque Être Humain est une Source”

LohArano puise dans cette richesse culturelle et musicale pour créer une musique novatrice qui devient la leur. Ce n’est pas pour rien si LohArano signifie Source en malgache. Le mantra de notre trio est que “chaque Être Humain est une Source”. Une source de bonheur, de vie, d’inspiration. Une origine. Sur le titre LohArano, nous entendons le ruissellement de l’eau, nous nous imaginons au calme dans un espace sauvage, brut, loin du bouillonnement urbain. Une guitare aux sonorités africaines flotte sur le liquide translucide. La voix opalescente de Mahalia nous emporte dans ses envolées, et nous donne des frissons. Dès l’ouverture du morceau Fototra (signifiant Origine), nous sommes plongés dans un lieu naturel hostile, à la fois bestial et tribal. La voix est rageuse, la guitare et la section rythmique nous donnent le tournis comme dans un rite de possession.

Appel à la jeunesse

Tandroka (signifiant Cornes) est un appel à la jeunesse du pays à se rebeller, à se réveiller. Le morceau qui commence par un jeu de basse rapide, est vindicatif et renfrogné. Tandroka est en quelque sorte, le London Calling malgache. Sur Tempo, Mahalia débite un phrasé comme si sa vie en dépendait. La guitare est lourde et cinglante. La basse groove comme jamais.La batterie tente de calmer les esprits, de garder le contrôle.. C’est peine perdue. C’est dans un tohu bohu phonique que sonne le glas. La musique de LohArano est explosive, sème un vent de fraîcheur dans le paysage musical malgache et pas uniquement. Nous avons pris une bonne claque à l’écoute de cet EP, et nous vous suggérons vivement de vous y plonger. Ça coule de SOURCE.

LGH

LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).

Relire la chronique de Deap Vally

 

 

 

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