[EP] LIQUID BEAR – Heavy Grounds // Terrains Boueux
Heavy grounds, 5 actes heavy prog rock (disponible le 05/03)
Alors là nous ne répondons plus de rien! Le cerveau vient de se prendre une décharge de son azimuté et peine à s’en remettre. Nous venons d’écouter le dernier Liquid Bear, intitulé Heavy Grounds, EP qui fait suite à un premier album Unwind sorti en 2018. Aucune place pour le doute, si vous aimez le rock bien énervé, n’arrêtez pas votre lecture et quand bien même ce n’est pas votre truc, rappelez vous cette ouverture d’esprit que vous vous obstinez à avoir. Continuez d’attiser votre curiosité. Le quatuor parisien s’est formé en 2018 et est composé de Kostia R. Yordanoff (Chant & Basse), Gaspard Kremer (Clavier), Adrien Rouyer (Batterie & Chœurs) et enfin Ilya Franciosi (Guitare & Chœurs). Les trois premiers ont fait table rase de leur précédente formation Abaendon et Ilya les a rejoint. Ainsi est né Liquid Bear.
Mauvaise Fortune
Issus pour la plupart (nous demanderons la confirmation aux intéressés) de l’ATLA, école qui forme aux métiers des musiques actuelles et du spectacle vivant, chacun a ou déjà participé à divers projets musicaux. C’est le cas de Ilya avec un EP intitulé Mr Stick’s Four Other Pieces, qui ravira les fans de Guitar Heroes comme Jeff Beck ou encore Joe Satriani. Kostia, de son côté, a également sorti deux albums solo intitulés Musicoïd et Italian Litany. Il s’est également associé avec Gaspard pour former Cul & Chemise, groupe de chanson française progressive.
Liquid Bear nous livre cinq titres de prog rock aussi sombres les uns que les autres. Sur le titre The Frog la guitare crisse, hurle, la batterie d’Adrien galope et saute les obstacles avant de reprendre son souffle à mi-chemin avec un rythme un peu jazz. Ce titre nous rappelle tous les mythes bibliques dans lesquels la grenouille est souvent perçue comme une mauvaise fortune, une affliction comme dans l’Exode “Si tu refuses, toi, de le laisser partir, moi je vais infester de grenouilles tout ton territoire » ou encore dans l’Apocalypse “Puis, de la gueule du Dragon, et de la gueule de la Bête, et de la gueule du faux prophète, je vis surgir trois esprits impurs, comme des grenouilles”.
A la rencontre du Marchand de Sable
Waiting to Burst sonne comme un appel à la rébellion avant la possible explosion de cette bulle en expansion (“Expanding Bubble”). Vous avez l’embarras du choix, bulle financière, sécuritaire, sanitaire. Elle peut se décliner à votre envie. La voix de Kostia prend toute son ampleur, constante, hargneuse, vindicative. Le clavier de Gaspard est hiératique pendant que Illya fait geindre sa guitare. Goblin Crusher nous remémore le manga japonais Gobelin Slayer, le Crève-Gobelin en français, où le personnage principal a pour mission d’éradiquer ces créatures. Ici, le titre nous entraîne lentement dans un univers obscur et cauchemardesque pour finir dans un rythme frénétique et psychédélique.
Heavy Ground nous emmène sur un terrain crade, bien gras et collant à la rencontre du Marchand de Sable qui ne cherche qu’à nous endormir. Le titre Billions of Crabs, morceau le plus long de l’album, nous sert en guise d’introduction une guitare lancinante accompagnée de la voix de Kostia qui se veut douloureuse et triste. Elle nous fait dire que nous ne sommes rien par rapport au temps qui passe (“Time eats Flesh”). La guitare, elle, repart pour un solo qui nous prend aux tripes. La mélancolie s’occupe du reste.
Liquid Bear nous offre avec Heavy Grounds un très bel EP, certes avec des textes et une musique qui ne laissent pas de place à l’euphorie. Cependant nous vous le conseillons vivement car Heavy Grounds fait état de notre quotidien, des angoisses que nous pouvons ressentir et d’une certaine manière nous remet en question. Nous sommes unanimes, ces quatres garçons savent faire de la musique et l’utiliser pour faire passer des émotions.
LGH
Retrouver Litzic sur FB, instagram, twitter
LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).
Relire la chronique de Stoned therapists
.