[ALBUM] LEWIS, Inside // introspection psyché folk & rock
Premier album solo de Lewis, disponible le 19 mars.
Ne vous fiez pas à cette pochette sobre, superbe noir et blanc dévoilant une partie du profil du musicien, Inside, de Lewis, est plein de couleurs. Le noir y est présent, un peu, mais les teintes rouges, jaunes, vertes également. En 11 titres et trois quarts d’heure, Lewis nous invite chez lui et se livre totalement, sans fard.
Entrance nous accueille sur le pas de cette maison intime. Morceau instrumental, il laisse présager d’un univers fort, contrasté, osant aller un peu partout, sans restriction, en écoutant ce que lui dictent ses envies. Car c’est un peu de cela dont il est finalement question puisque ce musicien, évoluant d’ordinaire en groupe, se lance pour la première fois en solo, pour aborder ce qui lui tient à cœur.
Et autant le dire, le résultat est à la hauteur de ses aspirations. Et correspond à merveille à l’adjectif qui nous vient à l’esprit pour définir la fameuse pochette, à savoir : magnifique.
Rock, folk, psyché.
Trois éléments, comme l’eau, l’air et la terre. Le rock est omniprésent du début à la fin. Il se traduit par un apport de guitare électrique n’étant pas sans nous rappeler par certains moments celle d’un certain David Gilmour, même si cela se traduit plus au niveau des sonorités que de la débauche de technicité. Ici, il n’y a pas de poudre aux yeux, juste ce fil déroulé en totalité, servant à mettre en avant une sensibilité exacerbée. Nous sommes donc véritablement invités dans la maison de Lewis, lieu où toutes les portes sont ouvertes et où nous sommes invités à déambuler comme bon nous semble.
Alors nous prenons les aspects rock comme ils nous viennent, pensons entrer en un univers balisé, fait d’électricité et d’un groove binaire basique mais efficace (comme sur Cry a man par exemple), mais Lewis n’en fait qu’à sa tête et nous bombarde, comme ça, d’un coup, dans un ailleurs folk, intimiste, où la tension s’évanouit pour laisser place à la beauté simple d’une mélodie qui bientôt fait corps avec nous. Pourtant, jamais nous ne sommes véritablement bousculés, ou propulsés dans une suite sans cohérence. Autrement dit, ce qui lie chaque morceau à celui qui le précède ou le suit, c’est cette personnalité, sincère, directe, qui ne trahit jamais un esthétisme post psyché.
Une production folle.
Elle est aussi l’un des points forts du disque, cette production. Le choix des sonorités est ici primordial pour obtenir cette homogénéité du propos. Les claviers sont typés, tout droit extirpés, pour notre plus grand plaisir nous l’avouons, des folles années Flower Power. Avec eux, ce grain de guitare, typique lui aussi, et puis quelque chose également dans l’ambiance générale, quelque chose reposant sur les choeurs, sur l’impulsion. Cela reste assez difficile à décrire, mais nous sentons que ce choix de sonner vaguement rétro (des morceaux comme This is the end ou King of the falls sont indubitablement ancrés dans un présent avec leurs petits apports électroniques) et totalement en phase avec l’esprit du musicien, comme s’il replongeait dans son enfance (que nous présumons postérieure à ces années 70 et de loin).
Une voix.
Le point le plus clivant peut se situer au niveau de la voix. En effet, Lewis possède un timbre qui peut s’avérer déroutant. Personnellement, nous accrochons à 120%, sans doute parce que le musicien est justement musicien avant d’être chanteur. Comme il nous le disait dans l’interview qu’il nous à accordé, cela lui vient comme ça. Il ne la maitrise pas à la perfection, mais, comme souvent dans ce cas, et même s’il nous dit également qu’il aimerait améliorer ce point pour aller plus loin dans l’émotion (ce que nous comprenons parfaitement), elle exprime un sentiment brut, sans contrôle. C’est donc une mise à nu d’une honnêteté criante.
Il part donc souvent dans les aigus, mais est capable d’une rondeur grave séduisante. Nous le sentons parfois au point de rupture, cet instant où la voix déraille, mais cette sincérité le sert plutôt que l’inverse. Nous ne sommes pas fans des chanteurs qui placent tout dans leur technique, au détriment de l’émotion. Nous ne sommes pas plus fans de ceux qui, sous prétetxte d’émotion, ne mettent pas un minimum les formes. Ici, Lewis est à l’exact équilibre entre fougue et maîtrise, mais nous pouvons concevoir que cela puisse diviser. Cependant, quand une telle voix se pose sur des orchestrations riches, sur des compositions variées, fortes, aux arrangements pointus, nous ne pouvons qu’apprécier le travail, et plonger corps et âme au côté de Lewis.
LE titre d’Inside.
Ce disque est relativement linéaire. Il commence par Entrance, se termine par This is the end. Une boucle, en somme, ou une histoire, avec un début, un milieu, une fin. Et nous devons avouer que cette linéarité va crescendo, gagne en corps et en intensité au fur et à mesure de sa progression. Très folk rock sur Entrance, Inside se termine par une espèce de morceau hybride électrorock psyché. Et au milieu, hormis le sublime Again, titre folk épuré, tout gagne en électricité (même si le baroque Just rappelle un psychédélisme so british dans la lignée de ce qu’aurait pu faire un Syd Barrett en son temps.
Mais bref, nous noyons le poisson là, non ? Pour nous, toute la deuxième moitié de l’album s’avère de très haute tenue, c’est donc par là qu’il nous faut nommer ce titre du disque. Quand nous avons commencé à écouter ce disque, il y a plusieurs semaines, nous n’aurions pas misé sur ce titre, pourtant, c’est un de ceux qui nous fait le plus d’effet aujourd’hui. King of the falls s’avère en effet d’une richesse incroyable, dans sa construction, dans ses arrangements, dans l’imaginaire qu’il développe. On aime les apports de cuivres, l’intensité qu’il dégage, son aura.
Quasi instrumental
IL n’y a pas beaucoup de texte dessus, il se trouve au début, laissant ensuite place à un instrumental puissant. Il nous évoque les titres les plus baroques d’Atom Heart Mother des Floyds, aussi, et sans doute que ça fait beaucoup pour nous le désigner comme titre d’Inside.
Et puis la rythmique y est folle, elle est cavalcade, elle est course, contre qui ? Contre quoi ? Impossible à dire, mais elle nous mobilise totalement, se dévoile à nous et nous entraine sur les deux derniers titres de l’album, dont la deuxième partie de Time money & fear aussi exubérante que la première partie est introspective. Bref, Inside se referme sur un sans fautes. Mais Lewis en commet-il seulement une tout au long de ces 11 morceaux ? Non, absolument aucune. Ce debut album, s’il n’est pas parfait, n’est jamais très loin de l’être.
Revoir la vidéo de Inside the day
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V. A. L.
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Excellent !
Bravo Lewis ! Je ne connaissais pas cet angle de votre personnalité.
Je vous souhaite le meilleur.
Belle continuation !
Et encore bravo, les chansons et vidéos sont singulières mais intéressantes.
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Patrick Beguinel
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Merci pour lui, nous lui transmettons votre message. Très bonne journée. Patrick
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