Chronique musique EP-mini album
LAME, Pleasantly Disappointed // Lame de fond
Un crève-cœur agréable!
Après avoir brainstormé seul devant notre page blanche, nous nous sommes posés la question suivante : à quel moment, pouvons-nous nous sentir heureux d’une déconvenue ? Les premiers mots nous venant à l’esprit sont : et si le malheur des uns faisait le bonheur des autres? Cette expression nous viendrait de Voltaire et de son conte philosophique Candide et l’optimisme. Une formulation du proverbe y apparaît comme suit : « Tout cela était indispensable, […] et les malheurs particuliers font le bien général, de sorte que plus il y a de malheurs particuliers, et plus tout est bien. » Ce sont les nantais de LAME qui nous ont poussés à cette réflexion avec leur nouvel EP au titre antinomique Pleasantly Disappointed (autoproduction).
Paradoxe!!!
Bon arrêtons de philosopher, et soyons sérieux quelques minutes. Parlons vrai, parlons rock les amis. LAME se présente comme un groupe Indie Pop Rock et se compose d’Étienne Sauvage (auteur-compositeur, guitariste, chanteur), Bertrand Gavroy (Basse), Nicolas Wendling (Batterie) et David Pecheloche (Guitare lead).
Les membres du groupe semblent adorer la confusion, le paradoxe, que ce soit avec le titre du présent EP autant qu’avec leur nom de scène, LAME, qui sonne aussi bien en français qu’en anglais. Pleasantly Disappointed prend la forme de quatre titres rock à la fois rugueux et harmonieux.
Le morceau Summer Sun ouvre le bal. Mais attention, ne vous fiez pas aux apparences, derrière ce titre au nom qui nous rappelle les plages de sable fin et les couchers de soleil (pauvre mort), Summer Sun est beaucoup plus mélancolique qu’il n’y paraît. Le paradoxe une fois de plus. Dès les premières notes sous forme de capharnaüm, et la voix rauque d’Étienne Sauvage, nous sommes pris dans un tourbillon sonique. Summer Sun nous évoque très rapidement ces groupes qui remplissent des stades entiers et où les foules reprennent en chœur chaque refrain.
La Horde Sauvage
Ce n’est pas le titre suivant Relieved, qui nous contredira. Musicalement, il nous rappelle la bande du charismatique Julian Casablancas, leaders de The Strokes. À l’image des New-Yorkais, le style de LAME est simple, direct, le rythme est carré et les solos de guitare sont mélodieux et lyriques.
Une fois n’est pas coutume, derrière la musique enthousiasmante de Relieved, les paroles transpirent la tristesse et la déception (“You’re sad and you’re strange, Mad and lame, man, And so you’ll always be Sad, Sad, Sad, Sad, Sad”). Avec Granted, nous prenons un peu plus notre temps, nous nous promenons entre les notes, nous nous accrochons à cette voix lascive et désenchantée, qui nous martèle que rien n’est acquis. Prenez-en bonne note!
Enfin le titre In the Desert nous emmène dans le désert américain. À l’écoute de ce titre, de presque 7’00, nous viennent à l’esprit moultes images cinématographiques dignes d’un western spaghetti. Des cactus, des hommes virils montant à cheval, de longs regards silencieux voulant dire beaucoup. Un trésor en somme, nous évoquant la folle rencontre entre Sergio Leone et Ennio Morricone. Il nous à l’esprit le titre The Wild Horde dans mon Nom est personne quand Jack Beauregard (Henry Fonda), armé de son fusil, regardant l’horizon, fait face à la horde sauvage.
Une réussite.
Pleasantly Disappointed de LAME est loin de nous avoir déçus, bien au contraire. Les Nantais nous offrent un EP bien léché, puissant, qui saura mettre tout le monde d’accord, À coup sûr, LAME doit valoir son pesant d’or en live !!! Nous voulons également souligner le magnifique visuel de l’EP qui a été conçu par le graphiste Lohengrin Papadato (cliquez sur son nom pour découvrir son art qui vaut amplement le détour), qui nous amène dans un univers imaginaire s’inscrivant dans la pure continuité de l’univers musical de LAME!!!
Keep Rockin’
LGH
LGH (Le Gosse hélicoptère) :
Révolutionnaire en peau de lapin, guitariste de salon à mes heures perdues, amoureux des mots et féru de musique. Mes mots d’ordre sont l’éclectisme, la curiosité et le partage. Keep rockin’ !!
Relire la chronique de Kenny LCT
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