[ALBUM] KILLASON, Supaheroz debut album.

Premier album du rappeur Killason avec Supaheroz.

Personnage à l’amplitude colorimétrique élevée, Killason nous avait déjà tapé dans l’œil lors de ses précédents EPs. C’est tout naturellement que nous en venons à chroniquer son premier album à l’univers entre univers manga/marvel, rap et electro. Supaheroz du quotidien, ou comment combattre ses doutes avec brio.

Du noir au blanc.

Killason est donc un personnage possédant un univers faisant le tour du cercle chromatique, capable de titres légers, plein d’humour (Magnifik sorti il y a un an notamment), comme d’autres noirs comme le charbon (son single Blow, sur l’un de ses précédents EP nous avait prévenus que derrière la « déconnade » le rappeur était capable de profondeur, insondable).

Avec Supaheroz, nous retrouvons un peu de tout cela, même si les tonalités très électroniques basculent souvent du côté obscur de la force. Un titre comme Yonko par exemple est assez dark, oppressant et même légèrement angoissant. D’autres, comme Energi, ouvrant le bal, se veulent plus légers, optimistes et portés vers un ailleurs où la vie semble dénuée de doutes.

Anglais et français.

Dans cet opus, Killason alterne français et anglais, avec une même réussite. Avec un flow pêchu, ou simplement rapide, il balance ses punchlines avec la rigueur d’une kalachnikov. Pourtant, les propos restent aisément compréhensibles, montrant que le rappeur apporte une grande importance à ce que son propos soit assimilable (et ce aussi bien en anglais qu’en français).

Et il a raison de jouer sur cette carte de la transparence, car elle lui apporte une touche hyper attachante. Il se met à nu dans la plupart de ses titres. Si quelques-uns sont un peu moins forts, la plupart frappent au but. Supaheroz parle d’êtres dont les pouvoirs permettent de combattre les redoutables doutes. Killason se montre vulnérable dans ses lyrics, évoquant le fait que cet album puisse ne pas marcher (Energi), pourtant en allant au bout des choses, il combat ses propres doutes, sur scène (Stage addict en fin d’album).

Musicalement.

Nous sommes en présence d’un album surfant sur une vague légèrement électro, aux tessitures et à la production soignée. L’ensemble du LP est à même d’être joué sur scène de façon « acoustique » également. Les claviers sont relativement originaux, légèrement rehaussés d’une pointe de vintage, qui ne sonne jamais cheap. Nous sommes dans un univers mid tempo plutôt maîtrisé également, même si de légers refrains peuvent se montrer un chouia irritant. Pas grave car sur l’ensemble, l’album se tient bien, la personnalité et la voix de Killason étant un indéniable point fort.

Famille.

Nous le savions, la famille a une importance certaine dans la vie de Killason. Cette question de filiation se voit dans certains de ses clips vidéo (son single Free, d’ailleurs tourné dans les côtes d’armor, où une partie de sa famille apparaît). Dans Supaheroz, les textes y font souvent référence. Le propos du rappeur ne tourne donc pas autour de la banlieue, des femmes salopes ou de la vulgarité souvent pastiche (fake diraient les jeunes) de certains vendeurs de disques à la brouette.

La sincérité de Killason rend cet album encore plus attachant. Son crédo le place dans un style presque réaliste de « chanson ». Il est à même de parler au plus grand nombre, sans pour autant se rabaisser à un simple chiffre de vente souvent synonyme de médiocrité.

Moderne, souvent ponctué de phrases « uppercuts », sensible, ce Supaheroz combat effectivement les doutes avec une finesse qui se dévoile au fur et à mesure des écoutes. Si la première peut vous laisser de marbre, ne vous arrêtez pas en si bon chemin, Killason saura vous séduire par son karma héroïque.

LE titre de l’album.

Plusieurs nous viennent en tête (on adore Deadpool par exemple), mais nous avons une tendresse particulière pour Live Life. Par ses paroles, par son atmosphère nostalgique, par sa ligne de chant aussi. Parce que nous ne l’avons pas dit, Killason est aussi capable de produire des lignes de chant imparables et c’est le cas dans ce titre qui déploie ses ailes dès que le chanteur bascule vers le français, de façon à enfoncer le clou de son propos. Et nous, ça nous touche.

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Site officiel Killason

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Autre album rap, Davodka.

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