[ EP ] KARINE DAVIET L’indépendance, sortilèges baroques

L’indépendance, EP 6 titre de Karine Daviet (déjà disponible)

Nous n’avons pas mis longtemps à tomber amoureux de la pop baroque de Karine Daviet. Ce fut instantané à vrai dire. Pourtant, la simple dénomination pop baroque aurait plutôt eu tendance à nous faire battre en retraite, comme ça, aussi vite que nous sommes arrivés. Mais dès les premières notes de Sorcière, nous nous disons « hey, mais pourquoi pas ? ». Et donc la chronique de L’Indépendance, son EP 6 titres, est là.

Alors, il nous faut peut-être définir le terme pop baroque. Eh bien ce n’est pas trop compliqué car ça équivaudrait à dire que la musique de chambre s’enorgueillit d’un côté populaire dans les rythmiques et le traitement de ses arrangements. Nous retrouvons donc du clavecin, des cordes, reposant sur des rythmiques assez pêchues, sur un soupçon d’électronique et sur des paroles totalement actuelles. Ça ne vous donne pas envie ? Allez, un peu quand même !

Nous ne la referons pas Beatles mélangeant classique à leurs compositions inspirées par les bluesmans noirs américains. Non, ici, nous sommes dans une autre dimension, ou alors pas tout à fait sur le même fuseau horaire. Comme si un léger décalage avait lieu par rapport à la démarche des fab four. Ici, nous avons l’impression que la base est classique, baroque donc, à laquelle la chanteuse incorpore une énergie pop/folk plus vraie que nature puisque rien ne vient dénaturer l’essence baroque.

Sorcière.

Prenons l’exemple du premier titre par exemple. Nous sommes dans un morceau qui dégage une atmosphère presque tropicale, par les effets étranges et animaux que dégage le morceau. La nappe électronique évoque un didgeridoo, tandis qu’au premier plan c’est le violoncelle, le clavecin, la flûte et guitare donnent le la. Parfaitement équilibré entre urgence et classicisme, Sorcière fonctionne à merveille. Les paroles, fortes, donnent à l’ensemble une dimension troublante qui nous plaît au plus haut point.

Si Insomnie qui le suit reste dans une tonalité relativement similaire, nous basculons du côté de la bossa sur Qui sait. Pas forcément notre tasse de thé, même si c’est tout à fait correct dans la réalisation, mais ça lorgne une forme de variété plus classique (même si tendance haut de gamme tout de même). Le côté baroque s’estompe ostensiblement ici, pour ne pas réapparaître non plus sur Ton visage, morceau pop mélancolique sobre mais redoutablement efficace (avec une programmation électronique originale).

Les paroles.

Nous sentons sur L’indépendance un véritable souci d’écriture. Celle-ci s’avère très imagée sur les premiers titres, avant de marquer une légère parenthèse sur les deux suivants, plus romantiques et attendus. Mais sur Je pleure, nous retrouvons ce qui fait le charme de Karine Daviet, c’est-à-dire un univers plus personnel, plus « littéraire » et moins chanson. Comme sur les deux premiers titres de cet EP, nous nous retrouvons au cœur d’une histoire que la voix de la chanteuse insuffle dans nos veines comme ça, sans forcer. De haute qualité visuelle et imaginaire, la langue de Karine Daviet est un voyage dans un autre monde, laissant la part belle à une pop en français, avec un réel parti pris artistique, rayonnante.

Enfin, mention spéciale à Je ne suis pas de celles, ode à la force féminine et à l’émancipation de la femme. Très bien fait, le morceau parle de lui-même. Nous retrouvons, vocalement, des similitudes avec Camille, mais c’est plus stimulant, à notre avis, musicalement parlant. Nous pouvons donc dire que cet EP mérite d’être écouté attentivement, d’être connu car c’est du travail très très bien fait, originale et démontre que le titre même de cet EP, L’indépendance, est amplement justifié.

Karine Daviet l'indépendance

On pense à Nicolas Michaux

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