JESS WILLIAMSON Cosmik Wink

Sa vie a pris une tournure inattendue à un moment particulier, à cause de trois éléments à priori indépendants, à savoir : un nouvel amour / un chien / une ville. Ces trois révélateurs, ces trois événements, ont façonné cet album pop/folk rapidement addictif.

Jess Williamson signe là son troisième opus, intitulé Cosmik Wink (sorti le 11/05 chez Mexican Summer / A+lso), duquel irradie une lumière chaude et sépia. À peine les premières notes résonnent-elles que déjà elles nous séduisent par leurs sonorités estivales.

Le son est très influencé, du moins le percevons-nous comme tel, par l’esprit californien (où Jess Williamson a emménagé), à la fois gorgé d’un soleil éclatant et de grains de sable perdus au sein de notre chevelure en bataille. Bien sûr, Cosmik Wink n’est pas que cela même si l’impression de cool qui s’en échappe laisse une empreinte profonde dans nos enceintes.

Question style, nous sommes à la croisée d’un folk nourri d’un imaginaire fantasmé (ou au contraire d’un folk puisant aux sources de ses origines, au Texas où vécu Jess pendant un long moment), à base de guitares sèches et de rythmiques tranquilles.

Mais quand quelques notes électriques se font entendre, bien souvent au deuxième plan, nous approchons rapidement d’un univers pop légèrement psychédélique évoquant le toujours d’actualité, du moins dans son traitement sonore, summer of love de 68.

La faute à ce clavier parfaitement raccord avec l’époque susnommée qui distille un éclat rétro de très bon goût. Si l’on ajoute la réverb posée sur la voix de Jess, qui n’est pas sans rappeler celle d’une certaine Chan Marshall (plus connue sous le nom de Cat Power), l’effet tombe juste et le côté vaporeux du psychédélisme ressort à merveille.

L’album, à la production irréprochable, à la fois chaleureuse, apaisante, moderne (sans renier l’esprit analogique tant recherché par les amateurs d’authenticité du son années 70), s’écoule dans nos oreilles sans heurts, sans effort et dégage une aura, une spiritualité très marquée.

En effet, Cosmik Wink est également chargé de sens. Comme évoqué en haut de l’article, Jess Williamson a vécu certains événements ayant marqué son existence au moment de l’enregistrement de ce disque. Son esprit s’en est retrouvé bousculé, chahuté, a perdu des repères pour prendre appui sur de nouveaux, ce qui apporte cette dose de zenitude que nous retrouvons au long des 9 titres.

En ayant tout remis en place, l’auteure a pris le risque de s’engager sur un chemin différent, musicalement parlant, osant s’approprier le « bien », c’est-à-dire l’aspect positif de la vie, elle qui avait tendance à exprimer les choses négatives dans ses précédents opus. Les événements de sa vie personnelle ont façonné chez elle une nouvelle conception de sa musique, opérant une mue complète et réussie, comme un cercle qui enfin se referme.

Il ne fait dès lors plus aucun doute que Cosmik Wink nous accompagnera un long moment, notamment en cette période où le soleil refait surface de façon éclatante, lui qui nous avait tant manqué. Libre à vous de vous laisser séduire par lui, tout comme par cet album qui, décidément, n’a de cesse de réchauffer notre existence.

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