[EP 4 titres] INHBIT, Blinded // L’impact du corps

InHibit BlindedConstat rock.

Le rock, c’est une histoire de corps. Pendant les concerts, les corps se bousculent, dansent, se mettent en avant sur scène, embarquent le public ou le laissent de marbre. Sur disque, nous percevons moins cet impact, d’ordinaire, laissant plus certainement les émotions internes faire leur boulot. Dans le cas de Blinded et de ses 4 titres, nous sentons cette présence. Elle se traduit dans l’électricité, dans les coups portés sur les peaux de la batterie, dans cette basse tour à tour lourde et funky et dans une voix portée comme un étendard, celui d’individus invisibles prenant la parole.

Il est d’ailleurs question de corps dans le premier single d’InHibit que nous vous avions dévoilé, The quest, où un homme défiguré effrayait des passants. Nous ressentons dès les premiers riffs cinglants de Shame on humans cette même hargne, cet engagement criant cette honte sur les humains. Oui, pas besoin de comprendre l’anglais pour adhérer au propos du simple titre qui parle à toutes les sphères de la population. Reposant donc sur une attaque très rock, sur un tempo enlevé, pour ne pas dire élevé, le titre est une introduction qui nous porte déjà à haute température. Des fourmillements s’emparent de nos membres, nous tenons difficilement assis derrière notre écran à écrire ce billet tant l’envie de rentrer dans le lard de la société se fait ressentir.

La quête d’une voix.

Blinded se poursuit sur The quest et Shadows of fire. Le premier, alternant passage rock, guitare électrique en avant sur le refrain, et passage pop sur le couplet, tendance acoustique, joue la double ambiance saisissante, le second nous portant sur une basse pleine de groove et de sensualité. La voix, en revanche, reste sur la même tonalité, mi-revêche, mi-séduisante. Cependant, ces accents aigus rendent évidents une certaine forme de colère, contenue ou libérée. Ayant parfois quelques inflexions à la Eminem (surtout visibles sur le quatrième morceau de l’EP, Settings), on adhère à son côté mordant n’oubliant jamais d’être nuancé.

Les compositions sont rondement menées, restent surprenantes dans leur concrétisation, même si reposant sur une structure traditionnelle couplet refrain pont. Elles bénéficient toutes de lignes de chant pas si évidentes que cela à mettre en place, notamment parce que InHibit possède un « flow » unique auquel nous adhérons à 100%. Si ce n’est la brièveté de cet EP, nous ne voyons aucun défaut à pointer. Là où le musicien aurait pu sombrer dans un côté mainstream, des pirouettes inventives le sortent du bourbier.

Pour autant, Blinded est loin d’être inaccessible, se plaçant dans un juste milieu à même de ravir les exigeants que nous sommes et la masse de ceux qui souhaitent simplement se divertir sur de la bonne musique. InHibit possède ces deux facettes, et c’est tant mieux car son disque mérite d’être connu.

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