I’D PREFER NOT TO feat. MARIE DE BERLIN

I'd prefer not to feat marie de berlinEn Bradycardie

“Imagine my surprise, nay, my consternation, when without moving from his privacy, Bartleby, in a singular mild, firm voice, replied, “I would prefer not to.” Ce court extrait est tiré de la nouvelle Bartleby, Le Scribe du romancier, essayiste et poète américain, Herman Melville, mondialement connu pour son chef-d’œuvre, Moby Dick. Si nous en venons à bavarder de Bartleby, Le Scribe et d’auteur du XIXème siècle, c’est en quelque sorte et par la force des choses grâce au projet mené par Jérôme Vermorel alias I’D PREFER NOT TO (IDPNT) et de Marie De Berlin.

Des ondes d’amour et de dévotion

Pourquoi nous le direz-vous? Tout simplement, parce que notre cher Bartleby, personnage central de l’intrigue de Melville, après avoir joué l’employé modèle au sein d’une étude de notaire, se livrant corps et âme à son travail, décide du jour au lendemain, de cesser d’obéir aux ordres de son boss, en se murant derrière ces quelques mots, “je ne préférais pas” (I’d prefer not to), qu’il prononce comme un mantra. Non seulement il cesse de travailler, mais il refuse de quitter les lieux…ainsi va l’histoire de Bartleby, Le Scribe.

La musique de IDPNT feat. Marie De Berlin nous emmène dans les recoins de nos sentiments les plus secrets. La recette est simple et efficace, une guitare nonchalante et deux voix faites pour se rencontrer. Le résultat, une bonne part de slowcore en intra-veineuse. Le morceau On the Road ouvre le bal avec sa guitare discrètement enjouée et métallique.

La voix de Marie De Berlin est la première à faire son apparition et nous partons immédiatement avec elle, “sur la route”. L’invitation au voyage, à l’évasion continue avec Let’s Take A Ride. Ici les voix font résonner en nous ce duo maudit mais magnifique qu’est Mark Lanegan et Isobel Campbell. Le tempo s’alanguit et l’ambiance devient quasiment inquiétante. Qu’elle soit sombre, romantique, feutrée ou âpre, à l’écoute des neuf titres proposés, la voix agit comme instrument et nous inonde d’émotions.

Communion

A l’image de Eyes Shut où les chants de Marie et Jérôme sont en communion. Eyes Shut nous renvoie à l’idée de rêve éveillé ou à celle de ne pas vouloir voir la réalité en face, quelle qu’elle soit. Tellement plus simple de vivre avec des œillères et d’être dans le déni, plutôt que d’aborder les sujets frontalement.

D’une certaine manière, I Really Don’t Know, cantique à l’ignorance, à la nescience, rejoint cette idée d’aveuglement. Both Sides ou comment choisir son camp? Le morceau démarre avec un bruit de fond, à peine perceptible. Champs de bataille? Bruits industriels? Nous retrouvons ces voix à l’unisson, tout en douceur, en contraste avec ce bruit de fond et nous susurrant à l’oreille “wanting you” ! Nous touchons la beauté avec le titre One More Night; “No more fear, no more pain, just peace for you”; la guitare réverbère des ondes d’amour et de dévotion pour l’autre.

A la vie sauvage

Beginners commence comme une fable pour enfants, et nous renvoie à la pureté et à l’innocence du novice. Musicalement, le titre, chanté uniquement par Marie, nous rappelle même si la texture de voix diffère, l’univers des écossais de Cocteau Twins et d’Elizabeth Fraser. Avec The Soul of Your Song, nous retrouvons dans le texte une certaine connotation religieuse avec l’enfer, “A Hell”, de démons, “The Demons are gone”.

Le morceau interroge sur le sacré, le spirituel d’une chanson, et sur cette émotion musicale qui entre nous et qui nous bouleverse. “Is There A Soul In Your Song?”. Into The Wildnous rappelle implicitement, que ce soit dans le titre de la chanson ou dans le texte, le récit biographique de Christopher McCandless qui avait quitté du jour au lendemain père et mère, ainsi que la civilisation humaine pour un retour à la vie sauvage; “Last Time For Me Into The Wild”

Écorché

IDPNT feat. Marie De Berlin propose un album écorché, sobre et mélancolique ne baignant jamais dans le pathos. Le duo nous plonge pendant trente-quatre minutes dans un univers musical en slow motion, où nous nous laissons bercer par le flux des émotions, et de ses deux voix ensorcelantes et captivantes. Dans un monde qui va à cent à l’heure, lors de l’écoute de cet album, nous prenons plaisir à prendre notre temps, notre rythme cardiaque ralentit et la musique se diffuse en nous avec effervescence. Laissez-nous porter !!!

Keep Rockin’

LGH

LGH
LGH (Le Gosse hélicoptère) :

Révolutionnaire en peau de lapin, guitariste de salon à mes heures perdues, amoureux des mots et féru de musique. Mes mots d’ordre sont l’éclectisme, la curiosité et le partage. Keep rockin’ !!

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