[ EP ] HIER SOIR, Midi minuit, en temps de confinement.

Midi minuit, deuxième EP 5 titres de Hier soir (disponible)

Alors que ce temps de confinement n’en finit pas de continuer, Hier soir trace sa route, n’en change pas l’itinéraire électro-pop avec ce deuxième EP, Midi minuit. Accompagné par le single du même nom, qui prend une étrange dimension du fait des événements actuels, Hier soir séduit par l’habile équilibre entre sucré salé. Dès lors, son EP s’avère des plus appétissants.

Electro vs Pop.

Hier soir est bicéphale. D’un côté, Clément, issu du milieu de l’électro. Il s’occupe de la partie machines/claviers, de tout l’aspect synthétique en somme. Cette partie synthétique, pourtant, n’est pas dépourvu de corps et d’âme. Les sonorités sont plutôt chaudes, presque feutrées, restent ancrées en nous par leur aspect pop, dansant, même si cette danse peut ici être intériorisée à 200%.

Alix vient, elle, de la pop, de l’alternative. Elle est la voix du duo. S’exprimant sur cet EP aux 4/5 en Français, elle disperse des textes entre intimité et universalité. Nous y sentons une pointe de mélancolie, de nostalgie, mais également une forme de constat sur le temps qui passe, sans qu’il n’en reste que des filaments de tristesse. La relative gaieté qui émane des 5 morceaux provient notamment de ces lignes de chant plutôt légères, évoquant parfois des comptines désabusées du quotidien.

Sucré/salé.

Le paradoxe réside dans cette dualité entre mélancolie et joie, entre analogique et numérique également. La musique de Hier soir joue, dans Midi minuit, donc sur deux tableaux, comme pour mieux berner nos certitudes. Un côté aisément assimilable qui, si nous ne prenons pas gardes au contenu des textes, nous entraîne vers une ambiance presque festive. Le côté plus cérébrale des texte quant à lui explore les sentiments humains et les dépose sur un plateau pour être disséqués avec tact et précision.

En effet, si la musique est bien écrite, possédant des arrangements inventifs, qui trompent la monotonie, alliant danse et transe intérieure, les paroles ne sont pas en reste. Derrière, nous le disions, des lignes de chant efficaces comme des comptines, le duo décompose les émotions dont les formes se trouvent imperceptiblement changées. Nous partons d’un constat amer (ou joyeux) pour finir dans une forme d’allant (ou de mélancolie), la forme évoluant au fil des mots. Le résultat final est que nous émotions se bousculent, s’entrechoquent, nous mettent étrangement à nu, tout en nous couvrant les épaules d’une étoffe protectrice et rassurante.

Une dualité pour un EP qui se démarque.

Midi minuit est donc un EP des plus intéressants à décrypter, à analyser, mais surtout à ressentir. La dualité, du fait même de la composition de ce duo Féminin/masculin, en fait le sel. Danse, voyage intérieur, esprit festif et introspectif, musique électro et pop, les équilibres sont parfaits et démarquent ce groupe de la concurrence, à notre humble avis.

Pourquoi ? Parce qu’il possède quelque chose de vrai, dans le sens où l’accent n’est pas mis simplement sur les textes ou sur la musique (preuve que les deux possèdent de sérieux atouts, que Hier soir ne masque pas la misère de l’un ou de l’autre), mais sur l’amalgame qu’ils forment conjointement. L’ensemble nous donne l’impression d’une proximité avec le groupe, une proximité de sensations universelles ici protégées par un bel écrin de sonorités charnelles, à l’humeur jamais plombante. Ce qui n’est pas plus mal par les temps qui courent.

hier soir midi minuit

 

 

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