[ALBUM] FRANCIS LUNG, une certaine conception de la pop.

francis lung a dream is UFrancis Lung, premier album A dream is U, déjà disponible chez Memphis Industries.

Dire de Francis Lung qu’il fait dans la délicatesse serait un euphémisme. Pour preuve, son premier album solo (il jouait auparavant avec Wu Lyf), A dream is U nous offre une pop aux arrangements plus que soignés, à la production irréprochable et aux couleurs chatoyantes d’un arc-en-ciel sonore.

Pop inspirée.

La pop de Francis Lung est fortement inspirée de ce qu’ont pu faire les aïeux du genre, depuis des décennies et des décennies. Sa musique, en effet, repose sur une évidence mélodique qui tout de suite infiltre les rouages bien huilés de notre mémoire. Dans celle-ci sont compilés des centaines (millier) de morceaux qui trouvent écho, sur une seule galette, dans A dream is U. Ici, nous pensons aux Beatles, à Belle & Sebastian et à tant d’autres que nous en resteront là si vous voulez bien (l’exercice du name dropping à ses limites).

Bref, Francis Lung convoque tout ce petit monde sur cet album très visuel. Nous nous expliquons : à l’aide de titres aisément accessibles, le chanteur/multi-instrumentiste nous invite dans un univers tour à tour euphorisant, joyeux, mélancolique, nostalgique, adolescent, adulte, sombre et lumineux, le tout sans perdre un seul instant en cohérence et en précision. De l’écoute des morceaux naissent des situations figurant dans le cinéma de notre imaginaire.

Arrangements inspirés.

Les arrangements sont tout sauf plats, banals. Ici, ils mettent parfaitement en valeur des ritournelles pop déjà efficaces mais qui, grâce à de subtiles nuances, franchissent un palier dans l’orfèvrerie. Il peut simplement s’agir de chœurs qui apportent une douceur toute « beach boysienne » à un titre, quelques apports de claviers soyeux qui approfondissent le sujet, nous détournant d’un titre simplement efficace pour en faire une véritable machine à émotions.

Quand les cordes saisissent à bras le corps un titre (le magnifique Comedown par exemple), elles ne sont là que pour fusionner avec la voix pleine de vitalité et d’empathie de Francis Lung. Car l’un des hauts faits de ce disque reste évidemment l’organe vocal de Lung. Expressif, doux, il couve ses titres pour les laisser éclore de la plus belle des façons, sans artifices mais avec toute la grâce possible. C’est-à-dire, parce que ce n’est pas clair, que l’écriture portait en elle toutes les promesses d’un album réussi, mais couplée à cette voix veloutée, le rendu est simplement magique.

Rêve éveillé.

A dream is U est une forme de rêve éveillé, captant ici ou là des éléments qui sont chers à Francis Lung, éléments approchant une forme d’universalité par la simplicité qui se dégage des morceaux. Nous imaginons aisément tous les titres simplement interprétés à la guitare voix, pour un pareil rendu émotionnel, ce qui prouve leur efficacité. Néanmoins, avec ses chœurs, ses cordes, ses sonorités changeantes de guitares et claviers, il aurait été dommage de se priver d’une telle variété d’intentions qui trouvent leur concrétisation dans cet album semblable à un coffre au trésor.

Inutile de préciser que ce disque mérite des dizaines d’écoutes, voire des centaines, pour qu’il nous délivre toutes ses richesses. De la même façon, il nous est inutile de préciser que ce disque a et aura la chance de squatter notre platine durant de longues semaines. Avec ce premier album solo, Francis Lung tutoie les étoiles. Rien de moins.

LE titre de l’album.

Ils sont trois ou quatre à avoir nos faveurs. Mais il faut bien trancher. Alors lequel choisirons-nous de Comedown, Unnecessary love, I do believe in U ou 2 real, Invisible? Choix forcément délicat… Notre tendresse se tourne vers I do believe in U, pour ses couleurs peut-être légèrement plus mélancoliques, mais également pour son piano et la sensation d’espace qu’il procure. Mais également pour ce côté légèrement haletant,c omme une déclaration d’amour qui nous laisserait fébriles, le souffle court.

Quelques arrangements vaguement psychédéliques, une atmosphère à la Beach Boys (encore…), des arrangements relativement démonstratifs quoi que parcimonieux, une tension légère obtenue par un effet de répétition, et le tour est joué. Ce titre nous plonge dans une apnée émotionnelle, en attendant sa fin, à l’intensité allant crescendo, nous laissant sans réponses. Un moment suspendu avant la dernière ligne droite de l’album.

Site officiel Francis Lung

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