FRANCE IS BAKED ON, Francis who ?

france is baked on francis whoPremier EP disponible le 21/01

Francis who ? est le premier EP de France is baked on, nouveau projet de Damien Bonhomme (ex-Ray Mond, Full moon litle house). Pop jusqu’au bout du médiator, il convoque Blur (les souvenirs de la britpop dans un spectre un peu plus large) et PJ Harvey (son premier single porte le nom de la célèbre icône rock anglaise).

Amoureux de la pop anglaise, France is baked on en reprend quelques codes, tout en lui apportant une personnalité à part, notamment par cette dose de légèreté et d’humour « à la française » (comme pour faire la nique au fameux humour britannique). Les références se bousculent, pourtant c’est bel et bien la personnalité de celui qui est seul aux manettes du projet (à l’exception du mix et du mastering effectué avec Iolo Gurrey de Fingers and cream) qui apparaît au premier plan.

Reprendre le chemin de la musique.

Il faut parfois savoir faire le deuil d’un projet pour mieux renaître de ses cendres. Ainsi, tel un phénix, Damien Bonhomme renaît des cendres de Ray Mond, non sans avoir fait un brin d’introspection, et ce à un moment pas forcément réjouissant (oui oui, le confinement). Suite au projet lancé par Litzic d’unir un auteur avec un musicien ne se connaissant ni d’Eve ni d’Adam (projet qui verra peut-être le jour un de ces quatre), Damien retrouve un peu d’énergie pour accompagner le texte écrit par notre ancienne autrice du mois, Cartographie Messyl.

Bien qu’il ne s’agisse pas pour lui d’une révélation, l’exercice lui confirme son envie de re-composer, de réécrire de la musique, dans une tonalité moins Lo Fi que son précédent projet Ray Mond (lui aussi plutôt pop dans l’âme, mais plus dépouillé, et un peu plus abrasif). Ainsi naît l’idée de France is baked on, qui sera pop ou ne sera pas. Et il l’est, assurément.

Richesse.

Les mélodies sont au rendez-vous, dès l’entame de ce 5 titres qui insuffle une bonne dose d’optimisme. Même si le premier titre porte en lui une forme de dramaturgie épique (le refrain en est un parfait exemple avec sa montée de sève), il pose déjà les jalons de ce premier Ep qui ne s’interdit rien. Rythmique plutôt enlevée, arrangements soignés, Perfect ride électrise avec sa composition directe et inspirée.

Le suit PJ Harvey, rêve halluciné d’un type qui se réveille dans un lit, à côté d’une fille qu’il ne reconnaît pas. « eventually I’m dead » dit-il. Nous n’en savons rien. On pense au contraire qu’il a une chance incroyable (d’être vivant) car comme le scande le refrain « Oh my god/oh my god/oh my god It’s PJ Harvey/oh yeah ! ». Humour, bonne humeur, sur fond de gueule de bois hallucinée, le titre ressemble à du Blur période Parklive/The Great Escape. Aussi génial dans le fond que dans la forme, il procure un plaisir irréfutable.

Love song (feat. Clara Hourriez) commence, comme toute bonne histoire et/ou chanson d’amour par une bonne vieille engueulade de derrière les fagots, sur un arpège joyeux de guitare. Contraste efficace qui laisse place à un titre doux légèrement amer (comme une bonne bière en somme). La production reste à 100% pop, ultra soignée, bénéficiant d’une voix féminine légèrement voilée par une réverb’ la rendant légèrement impalpable. Pourtant, le pont, son rythme, tout invite à l’indolence d’une mélopée sucrée salée.

Un finish plus américain qu’anglais.

Chum popular commence sous forme processionnaire, avec un tapis de clavier/orgue d’église sur lequel un arpège de guitare apparaît doucement. On pense vaguement à The Doors, ou au Pink Floyd d’Atom Heart Mother. Le titre évoque aussi The Moody Blues, avec son caractère presque sacré. Le tempo est down, mais, si une légère mélancolie y est tangible, l’envolée du refrain, plus grandiloquent, nous fait quitter la terre et tutoyer les étoiles (avec une vague notion rétro futuriste digne des groupes psychédéliques).

Enfin, A-wechoù (en breton dans le texte), dont l’intro sonne un peu comme Solid de The Dandy Warhols (sur l’excellent album Thirteen Tales From Urban Bohemia, merveille du genre), termine l’opus sur un parfum de mystère (lié sans conteste à la langue) optimiste. Il nous laisse sur une sensation plus que positive, un peu onirique, un sourire posé sur notre visage comme le papillon sur sa fleur, fragile, parfois fugace, mais toujours d’une touchante féerie.

En version numérique.

Francis Who ? est une très bonne surprise, de celle que nous aimerions retrouver sur scène. Malheureusement, tel ne sera probablement pas le cas comme nous le confiait Damien Bonhomme. En revanche, si l’album sort sur toutes les plateformes ce 21/01, il se pourrait bien qu’une surprise vous attende aux alentours du mois de mars.

Enfin, cet EP, qui aura nous l’espérons une suite, nous éloigne le temps de ses 5 titres loin du marasme actuel et de ce début d’année relativement calamiteux. Par ses mélodies aisément mémorisables, par sa presque candeur fortement sympathique, il nous inspire plus le soleil que les averses. Cela n’a rien pour nous déplaire (même si, tout breton que nous sommes, nous savons qu’ici il ne pleut que sur les cons).

 

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