Quelques questions à Iolo Gurrey (Fingers and cream)

iolo gurrey fingers and cream healing watersInterview autour de Healing Waters

Alors que le nouvel album de Fingers and cream est sorti en fin d’année dernière, l’idée de poser quelques questions à son géniteur nous a trotté en tête. Iolo Gurrey s’est prêté de bonne grâce à l’exercice dont voici les réponses.

Les questions.

Litzic : Salut Iolo, première question, comment vas-tu ?

Iolo Gurrey : Salut Patrick ! Ça continue comme on dis en Bretagne !

L : Peux-tu te présenter, et présenter ton projet Fingers and cream en quelques mots ?

Iolo Gurrey : Je m’appelle donc iolo, j’ai lancé Fingers and Cream en décembre 2012 avec l’appui de Yann Ollivier (The Craftmen Club, Thomas Howard Memorial, Panda Pendu). J’avais enregistré/bricolé des démos que j’avais posté sur soundcloud à l’époque. Il m’a vivement encouragé à me lancer en live et à enregistrer un EP. Il m’a bien aidé à lancer le projet et à découvrir le milieu de la musique car à l’époque je travaillais en intérim et je n’avais jamais mis un pied là dedans ! Il m’a invité à faire la première partie de plusieurs dates de Thomas Howard Memorial début 2013. C’était pas mal un défi à l’époque car ce n’était pas vraiment dans mes projets de faire des concerts, encore moins en solo mais je me suis dit ‘’why not’’ !

La machine était lancée. Je calais des dates à la volée partout où on voulait bien de moi pour jouer le plus possible. J’ai enregistré un premier EP solo en juin et qui est sorti le 6 décembre 2013. En 2014, Camille Courtes et Benoit Picard (qui officiaient respectivement à la batterie et à la basse dans THM) m’ont proposé de rejoindre F&C. Ça m’a tout émoustillé, je ne pouvais pas refuser ! En 2015, Elouan Jégat à la guitare (THM, Skopitone Sisko), Vincent Roudaut (THM) à la basse et Nina Reche au piano rejoignent l’équipe. On enregistre un EP 5 titres qui sortira le 31 octobre de la même année sur le label Kromatik. C’est également cette même année que j’ai rencontré Ronan de Margoulins Productions (Brest) qui s’est par la suite chargé de la partie tournée. On a eu la chance de faire de belles dates en 2016, notamment le festival interceltique de Lorient, le Paris Folk Festival etc..

Je suis repartis en solo à partir de 2017 en format ‘one man band’ folk pour défendre la sortie de ‘John Lingers’, un nouvel EP solo sorti sur Kromatik Records avec une belle tournée calée par les Margoulins Productions. Avec encore des belles dates, La Boule Noire à Paris, le Transbordeur à Lyon en ouverture de mes chers amis de Black Lilys … C’est en grande partie cette année-là que j’ai écris et joué les titres de Healing Waters pour les premières fois.

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Genèse

L : Quelle a été la genèse de Healing Waters ?

Iolo Gurrey : Quand le quintet s’est terminé à l’octobre 2016, je ne me sentais pas de remonter un live guitare acoustique/chant. C’était un peu trop exposant si on peut dire ça comme ça. Il y avait des dates de calées dès le mois de janvier 2017. J’avais donc 3 mois pour écrire de nouveaux titres, les composer et tout ça. J’avais pas mal la pression mais je suis allé au charbon sans trop réfléchir et les titres sont sortis assez rapidement en format guitare électrique, voix et grosse caisse + tambourin.

Jean-Luc qui suis le projet depuis 2014 en tant que technicien son m’a bien soutenu aussi et à apporter sa patte notamment avec les reverbs et effets voix en live pour essayer d’apporter de l’ampleur sonore à ce format solo. J’avais rencontré les Black Lilys et Seb, leur manager (un très beau projet d’une fraterie (pas une friterie) Lyonnaise) sur un festival breton en septembre 2016. Ca a été une rencontre géniale et on est devenu de très bons amis. Seb (qui travaille aussi pour La Ruche Le Label – Lyon) m’a proposé de prendre le management de F&C.
On a donc enregistré les titres à la maison en 2018 avec Jean-Luc et signé le disque en édition avec La Ruche Le Label.

Thèmes

L : Quels en sont les thèmes ?

Iolo Gurrey : F&C a été pour moi une sorte de thérapie. Les premiers EPS ont été des moyens d’extérioriser certains maux et certaines perturbations dont je ne trouvais pas la cause, la déprim.
Healing Waters est plus tourné vers la guérison et la résilience. Laisser la lumière entrer dans la vie, grandir et être doux avec soi- même. C’est tellement important d’être doux avec soi dans ce monde complètement tendu et malade.

Les 7 titres de l’Ep sont un peu comme des petites histoires différentes dont la résolution se trouve à chaque fois dans une forme de résilience et de prise de recul. D’où le titre de l’EP.

L : Tu as écrits l’album seul, tu le joues seul sur disque, mais sur scène, comment cela prendra-t-il forme ? En solo également ?

Iolo Gurrey : Malheureusement je ne défendrai pas ce disque sur scène. J’ai décidé de faire une pause niveau live pour F&C depuis 2019. Peut-être pour reprendre de plus belle à l’avenir, peut-être pas. Je ne sais pas encore. L’idée que cela devienne un projet de studio uniquement me plait bien aussi. L’avenir nous le dira !

Influences

L : Quels sont les groupes ou les artistes qui t’inspirent d’une façon générale, et quels sont tes derniers coups de cœur ?

Iolo Gurrey : J’ai été énormément influencé par la musique des 60’s et 70’s. Les Stones, Hendrix et Pink Floyd en particulier. J’ai découvert la folk car on écoutait Nick Drake et John Martyn à la maison de temps à autre. Quand j’ai lancé le projet, j’ai été pas mal influencé par des chanteurs américains qui officient un peu dans l’ombre comme Damien Jurado, AA Bondy, Kevin Morby, Mandolin Orange en plus des classiques (Dylan, Alela Diane…).

En coup de coeurs… Je découvre depuis 2 ans la scène indé Québécoise qui a vraiment des perles comme Marie Claudel, Thierry Larose, Gab Bouchard, Antoine Corriveau… J’écoute en ce moment même l’album ‘’Effets Spéciaux’’ du groupe Avec Pas D’Casque.
Je n’ai jamais été chanson française mais je trouve que chez beaucoup de chansonniers québecois il y a une honnêteté et une sorte d’humilité ambiante qui me touche beaucoup. Ca a été ma porte d’entrée sur la chanson francophone on va dire.

Projets

L : Tu files un coup de main sur le mix des titres de Full Moon Little House. Qu’est-ce que t’apporte ce genre de collaborations sur ton propre travail ?

Iolo Gurrey : De travailler avec Kévin notamment c’est vraiment intéressant car il y a pas mal de recherche sonore, de sons et de textures sonores qui ne me sont pas du tout familières (les synthés par exemple). Au niveau des structures et de la composition c’est très différents de ce que j’ai l’habitude de faire. D’avoir le nez en plein dedans, ça permet d’ouvrir un peu les oreilles à d’autres choses, de se familiariser avec un univers. Je pense que ça a une part d’influence sur ma musicalité. Comme tout ce qui passe par mes oreilles. C’est probablement pour ça que je n’écoute pas NRJ. Je ne me projette pas trop à faire des clips bling bling le torse à l’air et la voix pleine d’autotune ahah

L : Tu as eu un titre placé dans la série Mytho qui est passé dernièrement sur Arte. Qu’est-ce que cela a comme retombée ? Et plus égoïstement, tu dois être fier d’avoir entendu ta musique dans le cadre de la série, non ?

Iolo Gurrey : Je suis en train de faire construire une villa au Cap Ferret ! Blague à part, ça a donné pas mal de visibilité au titre qui a été placé, ‘Colorblind’. Ça a fait du bien à mes statistiques de streaming aussi ahah même si ça reste modeste c’est une grande avancée par rapport à l’avant placement.

C’est assez drôle de découvrir la scène pour laquelle le titre a été utilisé car jusqu’à la diffusion de l’épisode tu ne sais pas à quoi ça va ressembler. C’est un peu le suspense. Je ne saurai pas dire si c’est de la fierté. Le processus de création passe par des phases de doute tellement fort, même une fois que les chansons sont finalisées et matérialisées. C’est de la remise en question permanente de ce que l’on a créé. C’est sur que ça fait du bien à l’ego quand même ahah mais c’est comme si ça mettait un point d’étape auquel je pourrais me référencer dans ces phases de création parfois turbulentes. Et puis c’est tout de même gratifiant de se dire qu’une de tes chanson a été choisi au milieu d’une proposition de chansons infinie.

La suite

L : Sur quoi travailles tu actuellement ?

Iolo Gurrey : Je tourne pas mal avec The Chapas depuis 2018, et on a quelques dates à venir en 2022. Je file un coup de main sur les mixs de Damien Bonhomme pour son projet France Is Baked On aussi et je masterise son Ep. Son univers est vraiment chouette !

Je vais essayer de bosser en mix et en mastering sur plus de projets extérieurs en 2022. On va voir comment ça s’emmène. J’ai la réal et la production de l’album d’un chansonnier du coin au programme aussi
Et puis potentiellement je terminerais de nouveaux titres persos qui verront peut être la lumière du jour dans les années à venir.

L : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter de beau dans les jours/semaines/mois à venir ?

Iolo Gurrey : Santé et bonheur !! 🙂

L : Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions !

Iolo Gurrey : C’était un plaisir ! Merci à toi !

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