FOXWARREN Foxwarren

foxwarren premier albumPremier album de Foxwarren !

Pour certains groupes c’est l’âge du split, de la cessation d’activité avec pertes et fracas. Certains autres groupes n’arrivent même pas à tenir cette distance tant le milieu est âpre et sujet aux sautes d’humeur. Un jour adulé, l’autre oublié. Mais pour Foxwarren, c’est le temps qu’il a fallu pour accoucher de ce premier album proche de la perfection.

Amis de longue date, les quatre membres du groupe d’Andy Shauf auront mis le temps pour accoucher de cet album homonyme. C’est peut-être pour cela que, dès les premiers accords plaqués de guitare folk nous nous sentons chez nous. Nous y sommes à l’aise comme dans notre bonne vieille paire de charentaises. Non mais ça va bien les comparaisons qui sentent des pieds !? Si nous nous sentons instantanément en terrain connu, c’est juste parce que la production est chaude, laisse respirer les instruments, permet aux voix de s’installer, en douceur, avec tact.

Folk pop raffinée

Nous trouvons ici, pêle-mêle, de la basse, des guitares, de la batterie, du piano, quelques cordes, des voix vaporeuses, évoquant à certains moments des harmonies à la Beach Boys (mais de loin). Le tout sert délicatement une pop/folk à la The Band, à la Paul Simon, pop à première vue simple et sage, style bien connu de tous les amoureux de musique qui se respectent.

Mais la bande de Shauf (Dallas Bryson, guitare / voix, et les frères Kissick, Darryl à la basse, et Avery aux percussions) sort bien vite de sentiers battus de la folk et de la pop en y incorporant des parties presque expérimentales, des bouleversements rythmiques inattendus, toujours avec ce bon goût et cette légèreté qui s’impose rapidement comme la marque du groupe, lui délivrant instantanément une forme de modernité les démarquant des glorieux aînés cités ci-dessus.

Maitrise, cohésion, génie ?

Nous ressentons, à l’écoute de Foxwarren, une parfaite maîtrise du sujet, tout comme une cohésion presque surnaturelle du combo. Travailler dix ans sur un projet avant qu’il ne débouche sur un album est complètement atypique et nous interroge également. Tous les groupes ne devraient-ils pas procéder ainsi pour fournir une œuvre aussi intime, personnelle et, osons le mot, géniale ?

À l’heure où tout va trop vite, ces quatre-là ont décidé de prendre le temps, faute à des carrières respectives les ayant entraînés loin les uns des autres sans pour autant éteindre le feu qui les animait en commun. Ce feu, ils ont su le nourrir pour ne pas qu’il s’éteigne, le contenir pour qu’il ne ravage pas tout. Nous pensons même que dans les heures les plus sombres que ces membres ont pu vivre il aura, ce feu, servi de phare, évitant tout les naufrages possibles.

Un disque hors du temps

Ce qui transparaît de Foxwarren, c’est une sincérité à toute épreuve, un amour du bel ouvrage, une inventivité pleine de douceur, qui nous fait sourire tellement il est bon d’entendre une telle musique aujourd’hui.

Mais ce qui transpirait également, c’est cette farouche indépendance, celle de produire d’une autre manière, de casser des règles devenues malsaines de produire toujours plus pour gagner plus. Espérons qu’il nous faudra de nouveau attendre dix ans pour entendre un deuxième album du combo. Car s’il est aussi réjouissant que ce premier, nous pourrons dire que ce groupe est décidément hors du commun.

Gros, énorme coup de cœur !

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