[ LP ] FOLLOW ME NOT, Vanishing Smile

Nouveau LP de Follow me not, Vanishing smile (disponible chez Unkown Pleasure).

Ce disque possède une saveur particulière. Elle est peut-être due à sa boîte à rythme ? Non, c’est plutôt dû à son atmosphère qui nous fait retomber en adolescence. Vanishing Smile de Follow Me Not a ce parfum des choses qui restent éternellement jeunes et cette cure de jouvence nous ravit.

Duo + B.A.R

Follow Me Not, c’est le duo que forment Nicolas Gerroué et Mick Chevalier. L’un tient la guitare, l’autre la basse. Avec eux, une Boîte à Rythmes. Rien de plus si ce n’est quelques programmations, quelques claviers et le tour est joué. Le post punk teinté de shoegaze du groupe fonctionne à plein régime, sur base de mélodies imparables et de sonorités cold wave… plutôt chaudes, ce qui est un paradoxe n’est-ce pas ?

Des paradoxes, il y en a d’autres sur ce LP, des paradoxes qui, loin de défavoriser Vanishing Smile, lui confèrent en vérité une aura toute particulière. Les murs du son contrastent élégamment avec la douceur de la voix, qui pourtant est teintée de relents punks. Paradoxe on vous dit. Et puis les mélodies qui souvent dégagent quelque chose d’enfantin, ou en lien avec l’enfance, qui s’opposent à une basse vrombissante qui entraîne le rythme. Comme un grand méchant loup qui, justement, ne serait pas si méchant que cela.

Des musiques qui réveillent la psyché.

Mais ce qu’il y a de plus fort encore que ces simples aspects techniques, c’est ce que dégage véritablement Vanishing Smile. Et ce que dégage cet album, c’est une aura qui s’avère intimement liée à notre histoire personnelle. Un peu comme si Follow Me Not avait écrit cet album rien que pour nous, en puisant dans nos souvenirs de toujours. C’est assez délicat à expliquer, et il faut vraiment avoir le casque sur les oreilles pour comprendre ce sentiment étrange et relativement inédit qui nous saisit dès le premier titre, Reason. Reason pourrait presque être un hymne d’une jeunesse révoltée, avec son « We are the reason », comme un poing levé face à la déraison des adultes.

En fait, Vanishing Smile c’est un peu de nous, un mélange de force et de fragilité, de rage et de douceur. Cela se traduit facilement dans ce décalage, par exemple, entre les accords saturés de guitares sur lesquels reposent d’efficaces arpèges limpides et cristallins. De même, dans le déluge d’une tempête sonique, la basse nous sert de repère pour que nous ne sombrions pas corps et âme dans ce cyclone qui emporte tout. Colonne vertébrale de la musique du duo, elle possède un grain qui est loin de nous déplaire, et qui complète merveilleusement bien la guitare, surtout lorsqu’elle s’empare du souffle généré par cette dernière.

Sensation de candeur.

À l’écoute des 11 titres de Vanishing Smile, une notion d’innocence se fait jour. C’est étrange de dire cela alors que le groupe a déjà sorti six albums auparavant. Pourtant, c’est ce que l’on ressent au bout de quelques écoutes. Il y a dans cet album une fraicheur juvénile, comme un espoir qui jaillirait des ténèbres. Le « No futur » punk serait ici contredit avec un « May be futur », pas forcément optimiste à tous les étages, mais pas loin.

Les mélodies et lignes de chant sont exposées de façon très simple, comme si elles étaient d’une évidence divine. Rien ne semble forcé et paraît à contre-courant de la scène actuelle. Non pas par désir de s’émanciper d’un style, mais bel et bien pour affirmer une personnalité pleine de sensibilité. Les apparences sont donc trompeuses car, si nous prenions le temps d’analyser chaque titre de l’album, nous obtiendrions un encéphalogramme en dents de scie, entre moments apaisés et moments plus torturés.

Autrement dit, vous avez, avec Follow me not, affaire à un groupe terriblement attachant, évoquant la nostalgie de nos enfances et une certaine poésie (ce que retransmet très bien la belle cover du disque), tout en étant capable d’éclats de voix. Et franchement, ça fait chaud au cœur.

LE titre de Vanishing Smile.

Pour nous, le titre qui synthétise cet album est Bliss. Ce titre est l’un des rares qui laisse la guitare acoustique prendre le devant. De ce titre, on aime le chant. Il y est surchargé d’une forme de langueur, avec ses notes qui s’étirent, blasées. La rythmique imposée par la guitare est elle enlevée, reposant sur une ligne de basse très inspirée. La voix, voilée, apporte une douceur étonnante à ce titre qui nous donne envie de pleurer. Nous y sentons une mélancolie très forte, mais également un chant de vie. Quand on vous dit que cet album joue les paradoxes, on ne vous ment pas. Bliss en est un exemple criant.

Nous notons également des arrangements qui renforcent chacun des aspects mentionnés ci-dessus. Ils sont présents tout au long de l’album et sont sans doute pour beaucoup dans le plaisir d’écoute qui nous saisit à chaque nouvelle écoute. Ce Vanishing Smile est donc un album qui révèle ses secrets au compte goutte et qui n’est pas prêt de prendre la poussière sur une étagère !

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