[ EP ] PARIS DÉSERT, Small axe, grosse énergie rock

Small axe, nouvel EP de Paris Desert.

C’est un EP qui claque. Dans le sens premier du terme. Comme une gifle en pleine tronche. Il faut dire que Paris Désert, power trio à la française, possède un côté abrasif qui possède de sérieux arguments pour nous retourner la caboche. Small axe déploie, en 6 titres sous tension, ses ailes rock alternatif à l’envergure révolutionnaire collective (et individuelle).

Nous parlions de power trio à la française, nous sommes dans le juste. Parce que nous retrouvons ici ce qui faisait le sel de tout ce courant rock alternatif des années 80. On vous rassure tout de suite, nous ne sommes pas là dans une sorte de nostalgie plus ou moins appesantie de claviers cheaps noyés dans une production caricaturale s’auto-parodiant à l’infinie. Non, nous sommes ici dans un vrai rock, sans fioritures, à la production presque rêche. En tout cas, elle n’est pas là pour noyer le propos dans une pommade goût fraise tagada. Elle va à l’essentiel, et ça nous va très bien !

Peinture d’une société dangereuse.

Nous retrouvons plutôt ici ce que nous aimions dans les premiers albums de Noir Désir (tiens, Denis Barthe est ici à la production, relation de cause à effet ? Nan on soupçonne le groupe d’avoir déjà cette teinte rugueuse bien comme il faut à l’origine, mais ici mise en valeur par l’ex Noir déz), d’un esprit punk également (dans les textes). Poing levé quoi face à un monde qui va dans un seul sens ! Les mots décrivent une société à l’image de ce qu’elle est devenue depuis trop longtemps, c’est-à-dire une jungle dans laquelle il faut avancer à coup de machette si nous ne voulons pas qu’elle nous recrache comme un vague chewing-gum sans goût, sans forme. Nous disons société, mais nous pourrions aussi parler de cette humanité sur laquelle elle a déteint.

Constat amer, colère froide, révolte qui bouillonne dans nos tripes. Envie de cracher sur les pompes bien cirées de petits banquiers, de petits patrons, de petits politicards qui s’accommodent et qui, justement, façonnent ce monde d’acier et de verre. Et nous laisse vidé, ballon de baudruche éventré avec des envies de liberté nouvelles.

Indémodable formule rock.

Tout repose ici sur la simple mais toujours très efficace formule guitare+chant/basse/batterie. La guitare est électrique, il va sans dire, hargneuse. La basse elle roule, porte les titres à ébullition, les mets sous haute tension énergétique, tandis que la batterie représente la fameuse gifle dont nous parlions plus haut, à savoir qu’elle claque bien la caisse claire. La voix est au diapason, dynamique tout en étant agressive (sans l’être trop non plus, ce qui lui permet d’être mordante sans virer chant punk). Il n’y a pas d’emphase, pas d’entourloupe, pas de pathos, pas de stéréotypes non plus. C’est viscéral, direct et franc comme un uppercut en pleine gueule.

Et puis, c’est bien foutu. Nous apprécions le soin apporté aux textes. Parce qu’il aurait été facile de tomber dans un politiquement correct nauséabond. Et de la même façon, nous ne sombrons pas non plus dans une dénonciation facile de nos modes de vie (toujours collectifs ou individuels, intimes).

Non, dans Small axe, tout est bien pesé et l’équilibre est parfait entre rage et analyse. Et puis, franchement, en nous électrisant de la sorte, Paris désert nous redonne la fougue de mener les combats qui nous semblent, plus que jamais, justes. Paris désert, avec Small axe, nous donne l’envie d’en découdre, de nous absoudre de cette vie insipide où vivre (et non pas survivre comme la plupart d’entre nous le faisons en courbant l’échine) est, plus que jamais, un combat.

Bref, nécessaire !

paris désert small axe

 

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