[EP] BRISEBARD, Cul et chaises // vintage moderne

Cul et chaises, nouvel EP de Brisebard.

Nous avons diffusé le mois dernier la vidéo de Cul et chaises, deuxième titre de cet EP du même nom qui représente à nos yeux un trait d’union entre compositions vintages dans lesquelles soufflent un vent de modernité que nous ne pouvons nier. En effet, nous retrouvons, comme nous l’évoquions dans le petit focus sur la vidéo, des sonorités de clavier que nous aurions pu croire échappées de morceaux de Vladimir Cosma, mêlée à d’autres, plus modernes, mais inspirées d’un passé pas si lointain, que Brisebard n’a probablement pas connu, celui des années 70.

De ces années, Brisebard, mené par Alex Labart, reprend les lignes de basses, rondes, pleines d’un groove sensuel, mais pas ostentatoire, certaines inclusions de percussion, des claviers, forcément typés, de guitare aux distorsions douces, d’effets légèrement psychédéliques. Le tout n’est jamais fait dans l’excès, mais avec une retenue élégante sur laquelle s’accordent à merveille voix lead et choeurs. Osant le chant en français, ce qui n’est pas rien dans l’univers pop plutôt anglo-saxon, Brisebard nous transporte dans son univers avec une habilité déconcertante. Sans doute car tout ceci possède cette facilité à paraître, justement, anglo-saxon, comme certaines compositions de Gainsbourg en son temps.

En revanche, rien à voir avec L’homme à tête de chou, la diction est ici excellente, la voix bien différente également. Elle transmet une fièvre romantique concrète, passionnée, parfois mise en avant par de légers effets utilisés avec parcimonie. L’effet est immédiat, une proximité, autant par ce jeu de cordes vocales quasiment à nu, qui ne souffre d’aucune distance bouche/oreille, que par des textes développant des thèmes universels.

Les compositions.

Celles-ci se devaient d’être à la hauteur du talent des instrumentistes et du parolier. Il fallait donc créer un écrin, tant dans le travail de production, sans défaut, que dans la structure des morceaux. Il se dégage, de la plupart des titres de Cul et chaises, une impression de vitesse (pas d’urgence pour autant), d’un tempo trépidant, comme sur Irrationalité par exemple et son clavier furieux. Mais des ruptures rythmiques interviennent, apportent une légèreté insoupçonnée qui donne du relief au corps du titre. Apesanteur au milieu d’un sprint. Cela dégage un côté cinématographique, non seulement à ce titre, mais à l’ensemble du mini-album.

Les teintes plus sombres guettent au détour d’une ligne de base et de notes mineures et apportent au titre une emprise dramatique forte (Cumulus). Ce titre, instrumental et en contraste total avec l’euphorie grisante qui nous saisit par le col à l’écoute de Vacances qui porte décidément bien son titre. Un spleen lumineux nous entoure et nous guide sur Cul et chaises, véhiculé par son thème doux/amer/désespéré. Et puis, il y a des titres un peu plus mélancoliques dans leurs teintes, mais une mélancolie rendue presque joyeuse par des lignes de chant légère, bubblegum. Elles décrivent les tourments des sentiments amoureux, elles aussi, mais n’est-ce pas l’amour qui, toujours, fait tourner le monde ?

Ce 6 titres est une petite parenthèse dans un univers délicat, travaillé comme de la dentelle, c’est-à-dire méticuleusement, avec précision, avec des matériaux nobles, car sinon, à quoi bon. L’immersion est totale dans cet ailleurs pas totalement du passé, pas totalement d’aujourd’hui, mais entre les deux, loin des standards parfois criant de la mode. Mais, sans être à la mode, il n’en est pas davantage démodé. Il possède le charme de ce qui est présent depuis toujours en nous, et pour lequel nous avons énormément d’affection, avant même de savoir de quoi il retourne exactement. Et à l’écoute, cette affection n’en est que plus vive. Cul et chaises est de ces disques que nous chérissons, pour des raisons qui nous sont personnelles (donc différentes pour chacun d’entre nous), mais qui mettent d’accord tout le monde. Ce qui n’est pas une mince affaire.

brisebard cul et chaisesRevoir la La vidéo de Cul et chaises.

Nous retrouver sur FB, instagram, twitter

soutenir litzic

Ajoutez un commentaire