[ ALBUM ] DAVID SZTANKE, Air India, embarquement immédiat.

Premier album solo pour David Sztanke (ex-Tahiti Boy), Air India (disponible chez Entreprise/Sony).

Prenant la forme d’un carnet de voyage, Air India nous propulse dans l’Inde fantasmée (bien qu’un véritable voyage là-bas soit à l’origine de ce disque) de David Sztanke. Au programme, soleil, chaleur, épices, sitar, tabla, musique de films, pop chatoyante, Bollywood (avec la voix de Uma N. Rao, actrice indienne qui apporte sa contribution vocale à plusieurs titres) et accords jazzy.

Une histoire.

Cet album est une histoire, commençant la veille du départ de David Sztanke pour l’Inde et se terminant au sortir de l’hôtel, le premier jour qu’il passe sur le territoire Indien. Entre les deux, une nuit blanche durant laquelle le musicien s’embarque dans le fantasme d’un pays dont tout et son contraire a été dit.

Les compositions sont empreintes de se savoir faire digne des musiques de films des années 70. Rien d’étonnant quand on sait que David Sztanke collabore régulièrement avec l’industrie cinématographique (notamment sur les films de Christophe Honoré, Éric Judor ou Quentin Dupieux…). L’esprit musique de films se fait ressentir parce que la musique qui habille chaudement Air India fait ressortir les couleurs de ce pays d’Asie, entre curry et fuchsia, mais également ses danses enfiévrées de guimauve Bollywoodienne.

Pop, jazz et sitars.

Bien évidemment, nous retrouvons dans ce disque quelques instruments incontournables de la culture indienne, dont le fameux sitar. Fort heureusement, Sztanke en fait un usage modéré, ce qui le rend absolument sexy. Le trop-plein de sitar nous aurait probablement rendus nauséeux, mais ici, il est juste parfaitement dosé, apportant une touche de dépaysement tout en s’intégrant dans des orchestrations subtiles (pour ne pas dire sublimes).

Portées par des rythmiques endiablées (tabla, Konakol, et batterie/basse), dansantes, joyeuses également, celles-ci nous transportent sur les bords du Gange, à New Delhi, ou Bombay, ou Calcutta, et le Taj Mahal s’imprime alors sur nos rétines de façon attendue, mais jamais forcée. De la même façon, nous naviguons dans la cohue d’un marché aux odeurs surchargées, au milieu d’une foule fourmilière, se déplaçant aussi bien à pied, qu’à moto ou voiture. L’immersion est réelle, d’autant plus qu’incitée par des bruits de klaxons et de bavardages de foule.

Pourtant, David Sztanke ne surjoue pas l’Inde car il incorpore dans ses titres pas mal de pop occidentale, mais également quelques touches jazz qui contrastent à bon escient avec le caractère « pittoresque » de la musique Indienne. Tout cela se mélange avec une réussite certaine, ne délaissant aucune identité au profit d’une autre. Cela relève presque du miracle, mais l’équilibre de cet album est indiscutable.

Rythmes endiablés et balades oniriques.

Les rythmiques sont souvent enlevées sur Air India, mais David Sztanke sait aussi ralentir les tempos pour nous proposer une incursion onirique dans le pays. Nous avons à faire avec son fantasme de l’Inde, mais nous devons avouer qu’il se rapproche fortement du notre. Sans le concours de musiciens du cru, sans doute que cet album aurait pu échouer lamentablement à côté de son but, mais là, il vise pile au mille.

Air India est donc un voyage sensoriel, aux saveurs/odeurs captivantes, à l’énergie positive, qui est à même de ravir les aficionados de musique de films, de pop, de musique indienne ou de productions jazzy. Sans parler d’un tour de force (parce que tout est doux ici), David Sztanke nous offre un disque des plus agréables, réussi, abouti, qui atteint presque le sans-faute. Même ses intermèdes parlés, jouant avec sincérité, mais également avec une touche d’humour qui aurait pu devenir lourdingue si plus appuyée, sur ses névroses personnelles.

En un mot comme en cent, un très bon disque pour voyager sans quitter la maison (même si l’envie d’aller visiter l’Inde se fait cruellement sentir !).

LE titre de l’album.

Nous choisissons ce titre pour le dépaysement qu’il propose, pour les images qu’il réveille, pour son rythme insaisissable, pour ce scat qui fait mouche, et pour tout ce que nous avons pu évoquer ci-dessus. Ce titre , c’est La mère et il mélange cuivres, rythmes endiablés, sitar, esprit 70’s, tabla, danse, poussière, curry, konakol (percussions indiennes), chaleur, une certaine gravité aussi… Bref nous offre un voyage sensoriel inédit parfaitement dans l’esprit de ce disque très attachant.

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On pense à Pierre Daven-Keller (pour le côté musique de film).

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