CADILLAC Originul
Peut-être, outre le nom de la célèbre marque automobile, que le nom de Cadillac vous dit quelque chose ? Si ce n’est pas le cas, sachez que Cadillac est l’un des membres de Stupeflip. Si le nom de Stupeflip ne vous dit rien, nous ne pouvons plus rien pour vous. Pour les autres, nous vous invitons à pénétrer l’univers coloré de Cadillac dans son premier album Originul.
Vous retrouverez déjà dans le nom de cet album un peu de l’esprit qui fait le sel de Stupeflip, et par conséquent de Cadillac, à savoir une écriture très pipi caca, d’apparence simpliste (mais les apparences sont bien souvent trompeuses), chargé d’un humour que nous affectionnons particulièrement (même si nous savons que ce ne sera pas le cas de tout le monde).
Nous pénétrons Originul par la fin, la vraie fin, le Game Over ultime. Dans celui-ci (clip ci-dessous) , Cadillac pose les bases de son album, avec des sonorités électro « hip-pop », le tout avec un esprit brut et sans concessions. La voix est scandée, criée, avec une diction parfaite, comme un cri du cœur qui vient de l’intérieur. Habité par un fantôme génial ? Peut-être bien. En tout cas, tout est là et donne le ton.
La suite sera dans cette veine, en y incorporant un rien de punk, de l’amour/humour (« j’ai beaucoup d’infections/pour toi mon humour »), des mises aux points quant à la politesse (Coca Cola), quant à l’égo (Ego Slave), le tout sur des paroles à la fois surréalistico-comique, un peu désabusées, souvent absurdes. Pourtant, ce côté « pas sérieux» n’est aucunement synonyme de médiocrité d’écriture car les textes sont cohérents, bien foutus, surprenants, jouant sur les mots/maux de tous les jours.
Dans cet Originul, Cadillac se veut aussi critique, à sa façon. Une phrase comme « tu dis la Terre est plate/moi j’émets un doute/tu restes catégorique/moi j’émets un prout…) dans lequel il montre bien que ce n’est pas toujours la masse qui a raison, mais que cela ne l’empêche pas de brûler ceux qui ont un avis différent (et qui n’ont pas forcément torts).
Vous l’aurez compris, derrière des atours rigolards, Cadillac, comme avec le crou Stupeflip, produit un disque plutôt qualitatif (si tant est que vous ne fassiez pas partie du troupeau qui désire une musique calibrée policée etc…) qui saura vous faire rire par son côté absurde, qui saura vous plaire par sa façon d’écrire, sans que l’ensemble ne manque d’un regard acerbe sur la société dans sa globalité. Un disque détonnant par son côté à la marge, détonnant mais salvateur, à sa manière.