[ ALBUM ] BEYRIES, Encounter, entre modernité et tradition.

Encounter, nouvel album de Beyries (disponible chez Bonsound).

La canadienne Beyries, dont nous avions mis la vidéo Closely en avant il y a quelques semaines, est sur le devant de la scène avec un nouvel album Encounter, album proposant une pop folk moderne, avisée, où plane cependant un goût de traditions plus ou moins prononcé.

Autant le dire tout de suite, cela fera gagner du temps à tout le monde, l’album est bon. Très bon. Il ose s’aventurer sur à peu près tous les plans de la pop moderne, sans pour autant sombrer dans la facilité du moment qui consiste à balancer des programmations électroniques à tous vents. Ainsi, elle se démarque en proposant un album dans une tradition pop, pop folk, ou simplement folk, en optant même parfois pour une pop orchestrale hyper léchée (le superbe Into you).

Mais ne nous précipitons pas, reprenons depuis le début.

Base folk.

Encounter démarre doucement. Par une guitare folk sur laquelle s’appuie une basse, comme un battement de coeur, soutenue elle-même par une batterie légère. Très vite, quelques arpèges de piano pleuvent, accompagnés, très rapidement, par la voix de Beyries et quelques choeurs célestes. En arrière-plan, des éléments nappés d’un brouillard onirique, nous laissant entrevoir des effets, des éléments très discrets d’électroniques aussi. Mais tout reste dans un cocon, chaleureux, porté par une voix pleine de délicatesse, de pudeur. Un fredonnement qui met en confiance.

Le deuxième titre, le très beau Closely, confirme la chose. Nous sommes en plein dans l’intimité de la chanteuse qui, plutôt que d’opter pour une démonstration de talent préfère nous inviter à la rejoindre dans son univers. Elle nous ouvre la porte, nous guide d’un regard vers un grand canapé dans lequel nous nous enfonçons, une tasse de café à la main, prêt à nous laisser bercer par une discussion d’où émaneront, nous n’en doutons pas, éclats de rire et peut-être, aussi, quelques larmes.

Puis passage à la pop.

Puis, Over me nous surprend par une attaque plus pop, plus électrique. Le rythme s’élève, la voix se fait plus hâtive. Sur le refrain, les choeurs qui se faisaient célestes donnent ici un corps plus concret au caractère évanescent de la folk du début d’album. Pourtant, la voix demeure aussi douce, délivrant des lignes de chant sans faute de goût. La perfection est atteinte sans forcer, comme si tout cela était naturel, simple. L’évidence se fait, sans tarder : Beyries possède un talent fou.

Ce talent n’est absolument pas remis en question sur Keep it to yourself, aux arrangements somptueux, aux cordes magnifiques. Beyries y est incroyable, à l’exact équilibre entre effacement (sa voix s’étiole parfois dans un souffle, en fin de phrase) et ultra-présence. Mais toujours de façon réconfortante, sans être intrusive. Un peu comme si elle nous laissait maître de nous laisser embarquer dans son univers ou de renoncer à y entrer pleinement. Pour nous le choix est évident, nous y fonçons les yeux fermés. Les choeurs y sont une nouvelle fois prédominants, évoquant un gospel joyeux.

Mélange tradition/modernité.

La suite de l’album délivre ce même équilibre, jamais ostentatoire, toujours nimbé de délicatesse. De la même façon, si les cordes sont magnifiques, si les balades sont imparables, les morceaux ne sombrent jamais dans le mauvais aspect de la chose, à savoir qu’ils ne sont jamais sirupeux. Les compositions, relativement classiques dans leur forme, font mouche sur le fond. À noter, ce détail tout de même : si le morceau est pop, nous y sentons toujours, quelque part, derrière ce que la musique permet d’effleurer presque instinctivement, des arrangements discrets country/folk/americana.

Nous sentons ainsi pas mal d’influences, très bien digérées par la chanteuse autrice compositrice. Quel opte pour le minimalisme ou le grandiloquent (sans aucune notion péjorative ici), l’émotion et la sincérité nous assaillent. Cet album est une œuvre généreuse, pleine d’un sentiment fort, de communion, de partage, d’amour aussi. Et ce n’est pas le seul titre de l’album en français, Nous sommes, en avant-dernière position de l’album, qui viendra nous contredire. Un album à garder auprès de soi, dans l’hiver, dans le froid, dans les moments durs. Et aussi dans tous les autres. Encounter est, simplement, un album qui fait du bien à l’âme.

LE titre de l’album.

Nous aimons beaucoup, à la folie, passionnément Into you. Tout comme Nous sommes, ou bien le très bref et poétique Anymore qui clôt l’album de façon parfaite. Mais quel morceau, ici, nous laisse de marbre ? Quel titre ne mériterait pas de figurer en haut de nos coups de coeur ? Impossible à dire. Nous allons, parce qu’il est très bien écrit, qu’il évite les poncifs du genre, parce que l’accent de Beyries y est aussi quasiment indétectable (mais le peu qui l’est confère au chant une certaine sensualité), choisir Nous sommes. Mais aucun titre, sur cet album, n’est à jeter, nous le répétons et confirmons.

beyries encounter closely

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