[ ALBUM ] BASIC SHAPES, Clockwork organs

Clockwork organs, album Basic shapes de (Polaks Records / Weather Vane Records )

Le groupe de Montreuil avait déjà sorti un EP qu’il concrétise ici avec un album 8 titres à l’énergie diaboliquement juvénile et jubilatoire. Clockwork Organ , de Basic Shapes  ou comment faire sonner le post punk/garage rock français comme s’il venait de l’autre côté de la Manche !

Énergie post…

Post quoi ? Post covid ? Post apocalyptique ? Post-punk, pour sûr ! Mais pas que. Basic Shapes ici la joue sans réelles frontières, dans un joyeux bazar euphorisant. Attention, nous n’avons pas dit euphorique. Parce que nous sentons bien quelques piqûres de rappel embrasser notre petit cul potelé quand il le faut ! Mais euphorisant parce que, nom d’une pipe en bois, ça donne envie de sauter dans tous les sens, faire fi de toutes les règles de distanciation et mélanger notre sueur à celle de notre voisin, voire mélanger notre salive avec celle de notre voisine. Bref, c’est la vie qui jaillit à travers ces 8 titres sous TNT.

Les rythmiques sont diaboliques, gorgées aux amphétamines et aux stéroïdes. Pour les accompagner, quelques riffs dans le plus pur style keupon, mais pas de ce punk bas du front, hein, mais du punk mélodique, qui lorgne affectueusement vers un aspect pop (de la pop qu’on reprend en choeur dès le début du deuxième couplet tellement ça paraît évident). Autrement dit, c’est efficace, rythmé, entraînant, mais surtout bien fait !

Une production parfaite.

Un gros bon point pour la production de l’album. Celle-ci réveille le cadavre de Joe Strummer et de The Clash avec qui Basic shapes possède une certaine accointance. C’est-à-dire que l’esprit punk est là, mais avec une recherche plus vaste que celle de simplement faire du bruit. Ici, les morceaux sont malins comme tout, ne laissent aucun instrument au rencard. La basse est bien mixée, et ça fait un bien fou parce que cet instrument, déjà au second plan, se retrouve souvent carrément aux oubliettes des ingés sons.

Donc cette basse trépigne d’envie d’en découdre avec les guitares. S’ensuivent des joutes passionnées, passionnelles, sulfureuses, arbitrées par une batterie monstrueuse d’efficacité. Chaque instrument est mis en lumière simplement, avec une production sans effets polluants et nocifs. Nous pourrions presque croire le tout enregistré dans le garage, mais ce n’est pas le cas (il n’y a aucun parasitage intempestif inhérent à ce genre d’enregistrement DIY).

Puissant.

Tout est propre et clairement défini dans Clockwork organs, mais, fort heureusement, n’étouffe pas la créativité du groupe, ni l’aspect totalement spontané de la chose. Parce que, c’est vrai, nous nous disons comme ça que le groupe a craché ses textes et ses mélodies vite fait sur papier, a enregistré dans la foulée. Double résultat : une impression d’écouter le disque en live et, deuxième effet, impression de recevoir une bonne claque en pleine tronche, ou une bonne petite fessée sur notre petit cul potelé.

Ah et puis, élément hyper important, parfaitement incontournable, pilier ou colonne vertébrale d’un tel album, la voix ! Elle fait des merveilles. L’accent est des plus corrects (pas forcément une gageure dans la catégorie) et le chant envoie du steak quand il faut, comme il faut. Sans ce chant, sans cet accent, nous tomberions à côté de la plaque. Fort heureusement, il n’en est rien et Basic shapes régale puristes et profanes de la chose punk rock ! Bravo !

LE titre de Clockwork organs.

L’album est relativement bref, à peine 24 minutes. Et celles-ci se terminent de la plus belle des façons, à notre avis, avec un morceau laissant la part belle aux instruments. Une longue intro, presque planante, ouvre en effet Night train, lui confère un parfum vaguement crépusculaire, en tout cas très rock garage. La rythmique y est répétitive, obsédante, plus « calme » (notez bien les guillemets), plus produite aussi (avec effet de réverb sur la guitare).

La ligne de basse nous secoue, nous prend et nous tord les boyaux, décuple nos impatiences, accélère notre rythme cardiaque, notamment parce qu’elle s’appuie sur une batterie complètement dans le trip « on vous bouscule presque en douceur ». La gratte prend peu à peu ses quartiers, développe son thème, récurrent, et presque 3 minutes plus tard survient le chant. On est déjà essoufflé, mais pas grave, on repart pour un tour sous l’impulsion de la voix. Les premières modifications rythmiques surviennent, puis s’effacent, puis reviennent, nous rendant totalement schizophrènes, ou bipolaires, ou on-ne-sait- pas-quoi, sauf qu’on sait qu’on en redemande, que c’est bon et que ça conclut l’album de la plus belle des manières !

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