[ ALBUM ] ALIOCHA, Naked, sans apparats.

Naked, troisième album d’Aliocha, déjà disponible.

Nous sommes passés à côté du troisième album d’Aliocha (tout comme du deuxième). Sorti durant le confinement, Naked, puisque c’est son nom, méritait que nous y revenions. D’une part parce que le premier album du musicien/comédien avait suscité chez nous une vive émotion, d’autre part parce que le disque est simplement, une nouvelle fois, proche de la perfection.

Aliocha, c’est le raffinement à l’état pur. Un raffinement pop et folk. Naked porte bien son nom tant nous avons l’impression, pour ne pas dire la certitude, que l’artiste s’y met une nouvelle fois à nu. Ces compositions, souvent dépouillées d’effets racoleurs, offrent ici une plongée intimiste, portée par une voix une nouvelle fois touchante de sincérité.

Folk et pop.

Reposant sur une base pop folk, la musique d’Aliocha s’arrange de peu de choses : une guitare folk, à la rythmique parfaite, de batterie (souvent légère), d’une basse (là aussi légère), d’un peu de clavier, de quelques effets, parfois légèrement électroniques, et de petites bidouilles sur la voix. Mais tout ceci est fait avec un tact aérien, comme pour ne pas dénaturer la beauté de celle qui nous dit tout de l’âme du chanteur.

Nous avons l’impression, jamais téléphonée, qu’il nous parle de lui, de ses observations sur le monde qui l’entoure, toujours avec ce tact qui tire l’ensemble vers l’universel. Tout est au diapason sur Naked : les atmosphères, les instrumentations, la voix. Tout semble baigné de la même aura. Celle-ci est dénuée de toute envie de plaire, de toute démarche mercantile. La sincérité d’Aliocha y est entière, sans apparats, mais pleine de pudeur. Comme s’il se confiait à des amis. Cette impression de proximité directe ressort par l’aspect très « brute » de la voix qui n’apparaît jamais trafiquée (en tout cas, pas à mauvais escient).

Bucolique.

Cet album pourrait paraître bucolique, chanté au coin du feu, dans un endroit chaleureux. L’impression de cocon est très présente, simplement arrangée par une production pleine de grâce. L’accent est mis sur la voix, au premier plan, puis sur la musique (sur sa base rythmique en tout cas). En arrière-plan, des arrangements, des choix d’instruments sortant du quotidien, des effets vocaux, des choeurs (au penchant souvent féminin).

Les claviers sont ici vintages. Les guitares très souvent acoustiques. La batterie (ou les boîtes à rythmes) utilisée avec parcimonie. Nous pourrions croire à une musique minimaliste, mais en fait, il s’agit d’une musique qui respire. Elle laisse entrer la lumière aussi. Une lumière provenant des hommes, de ce qu’ils dégagent de beau, de fort, de pure.

Nous avions perdu de vu ce chanteur, et nous avouons que nous nous en voulons. Parce qu’il est parmi ces artistes que la pudeur honore. Jamais putassier, ne surfant jamais sur les tendances, il est, comme bien d’autres d’ailleurs que nous essayons de défendre, dans sa vérité artistique la plus totale. Mais il se trouve qu’il possède tout de même un talent que peu possèdent. Naked le prouve de façon plus que magistrale. Et plutôt que d’en dire trop, nous vous laissons simplement avec Aliocha, en tête-à-tête.

LE titre de Naked.

Forget my blues. Parce que ce titre est une balade poignante, pleine de nostalgie, d’une mélancolie lumineuse. Parce qu’il est sobre et dégage un sentiment épique. Parce qu’il nous fait pleurer. Parce qu’il est d’une justesse incroyable. Parce qu’Aliocha y est vocalement bouleversant. Parce que sa musique repose sur trois fois rien. Et que le titre est simplement merveilleux.

aliocha naked

Revoir C’est tout, c’est rien.

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