[ ALBUM ] LONELY WALK, post punk rageur et lumineux !
Troisième album de Lonely Walk (sortie le 24/01 chez Permafrost, kerviniou et I love Limoges).
Les Anglais sont les champions toute catégorie lorsqu’il s’agit de post-punk. La scène y est florissante, bourdonnante et, bien souvent également, exaltante. Mais cela est en train de changer. En effet, les Français possèdent leur arme de destruction massive, tout droit en provenance de Bordeaux, à savoir Lonely Walk qui, avec son troisième album dont la sortie est imminente, devrait rétamer tout le monde.
Transe hypnotique post-punk.
Tout commence avec une ligne de basse monstrueuse, qui remue d’entrée tout ce que nos viscères renferme de salement vital. Red light met les pieds dans le plat, nous aguiche avec une promesse, celle de ne rien céder aux sirènes du tout venant. Alors nous nous laissons subjuguer par ce titre qui nous attire inexorablement, avec ses quelques mots en français scandés dans le genre presque stéréotypé de la cold wave (ou new wave) made in France.
Lonely walk, en ce sens, sent le punk à plein nez. Phrases hachées, prononciation exagérée, le tout dégage un charme imparable. La sauce prend immédiatement, impossible d’y résister. La tension est présente, les sons y sont sourds, presque angoissants parfois, mais, contre toute attente, c’est une certaine sensation de légèreté qui nous assaille, parfois, souvent, sous un déluge de décibels comme on n’en fait pas ou plus assez.
Une musique tout sauf plombée.
Malgré ses aspects synthétiques, la musique de Lonely Walk possède deux atouts majeurs : une science de la composition qui fait mouche et un sens du rythme qui nous donne immédiatement une envie incoercible de danser. La faute, ou plutôt grâce, à des arrangements hyper précis, qui font ressortir la lumière d’un amalgame (tout sauf bourbeux, chaque instrument ayant sa voix au chapitre) parfois crépusculaire. Cette lumière provient le plus souvent d’un éclair de génie des claviers, aux sonorités savamment travaillées, étudiées, ou d’une fulgurance électrique des guitares.
Mais se serait relayer la voix et ses lignes de chant aux arrières postes alors que, justement, c’est elle qui donne l’énergie nécessaire aux morceaux pour qu’ils déploient leurs ailes. Ici, tout est efficace, nous prend aux tripes, nous retourne la tête, sans effet de manche. Autrement dit, Lonely Walk la joue sobre, peu démonstratif, mais avec ce truc en plus qui le place d’emblée comme l’un des meilleurs groupes hexagonaux du genre.
Violence et pardon.
Tout est parfait dans ce LP, tant dans l’attitude que dans la réalisation. C’est un esprit que le groupe transfigure sur son album, un esprit malin et facétieux qui, couplé avec une maîtrise instrumentale assumée, délivre autant de hits que l’album possède de titres. Le ventre mou de Lonely Walk est évité avec classe, le groupe sachant propulser ses titres avec force et panache. Néanmoins, la gifle assénée par TG et son motif obsédant et répétitif jusqu’à l’aliénation nous ré-électrise dans l’ultime ligne droite.
On ne sort pas indemne de Lonely Walk, mais nous en ressortons heureux. Parce que la ligne conductrice de ce groupe est clairement tracée, entre respect des aînés et fougue de la jeunesse, dans un équilibre d’une stabilité à toute épreuve. Voir le groupe sur scène doit être un événement. Nous espérons un jour les y voir, pour nous prendre une bonne décharge d’adrénaline, salvatrice, revigorante, vibrante. Un must have de cette année 2020 qui démarre sur les chapeaux de roue.
LE titre de Lonely Walk.
Le titre qui nous fait forte impression est le très puissant TG. Nous en parlions un peu plus haut, mais c’est une sorte d’évidence que ce pont répétitif y est pour beaucoup. La morgue du chanteur porte le morceau vers un sommet d’arrogance à l’anglaise, avec toute la présence physique nécessaire pour ne pas tomber à côté de sa cible.
Cependant, nous avions hésité à citer Compulsive Behavior comme titre de l’album. En effet, ce morceau, le plus lent de l’album, dégage, par sa lenteur justement, une force incandescente, toute en retenue et en non-dits suggestifs. L’un comme l’autre sont une parfaite évocation de la puissance que dégage le groupe, de celle qui ne laisse personne intact. À commencer par nous.
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On pense à Black country, new road.