[ ALBUM ] IZO FITZROY, How the mighty fall

Deuxième album d’Izo FitzRoy, How the mighty fall (disponible le 13 mars chez Jalapeno/Big wax).

Pour chanter la soul, il faut posséder le feu sacré. Et une voix hors du commun. Par chance et grâce à son talent, la Britannique Izo FitzRoy possède les deux. Son album How the mighty fall en est une pure démonstration, entre classe et modernité. Elle est une des plus dignes héritières de ce genre qui n’en finit pas de se réinventer.

Une voix à part.

Tout commence par la voix. Celle d’Izo FitzRoy est un incroyable vecteur d’émotions, sur lequel la corde sensible se met à l’unisson des cordes vocales. Ferveur, piété, chaleur, partage, tout s’échappe de cette voix à fleur de sensibilité. Elle transmet sans forcer une énergie positive à travers ses ondes sensuelles et nous plonge dans les années soixante dix, celles des grands aînés.

Cette voix ne manque pas d’attaque, tout comme elle ne manque pas de douceur. Elle nous caresse dans le sens du poil, sans pour autant paraître creuse, ou hypocrite. Nous sentons un véritable amour qui en émane, un vrai respect que la diva nappe de sonorités modernes, pour dépoussiérer nos préjugés (le plus souvent positifs mais nous paraissant à jamais relégué aux seuls 70’s) quant à ce style. En ce sens, sa modern soul rejoint celle d’un groupe comme Black Pumas : une soul consciente, imprégnée de modernité et reposant sur la recette même de ce style, à savoir une sincérité émotionnelle, reflet de l’âme de qui la chante.

Groove, funk, gospel.

Bien sûr, la soul est un mélange de pas mal d’influences musicales distinctes. Dans How the mighty fall, Izo FitzRoy métisse sa soul de funk, de gospel, le tout porté par un groove imparable. Deux résultantes de ce mélange : une envie de danser et de fêter la vie. Les lignes de basses sont hypnotisantes, déboulent à la vitesse d’un TGV mais ne nous percutent jamais puisqu’elles nous entourent et nous portent vers la piste de danse.

Les guitares et claviers ne sont pas en reste. Pas plus que les cuivres du reste. Ils apportent cette chaleur qui, à l’unisson de la voix, nous réchauffe plus fort qu’un feu de cheminée. Parce qu’ils nous réchauffent de l’intérieur. Les chœurs, inspirés du gospel le plus souvent, sont de ceux qui donnent le frisson. Inutile de dire que le tout formé avec la voix d’Izo FitzRoy donne un mélange détonant de pureté et de ferveur (mais pas religieuse, plus celle d’une ode à la vie).

Respect.

Cet album s’avère respectueux des codes souls. Pourtant, grâce à la modernité de sa musique, de sa production, il se place dans un mouvement très actuel de ce genre. Plutôt que de ressusciter les fantômes du passé, Izo FitzRoy les appelle comme guide, comme pour mieux tracer le nouveau chemin de ce genre musical.

Celui-ci défriche de nouveaux horizons, sans s’embarrasser des pesants oripeaux pop actuels, notamment en bannissant toute forme d’électronique de son répertoire. Ici, rien n’est voilé, détourné de son but premier, celui de nous faire ressentir de façon épidermique la lumière qui pleut de ces compositions au cordeau. Ce qui est absolument réussi, du début à la fin de How the mighty fall qui s’impose haut la main comme le disque soul de ce début d’année.

LE titre de When the mighty fall.

Faire un choix est toujours quelque chose de délicat, d’autant plus quand le disque dégage une unité, une cohésion sans failles (de fait, la tracklist est aussi irréprochable, alternant morceau low tempo et autres aux rythmes plus enlevés et dansants). Alors nous restons sur le dernier morceau entendu de l’album, et ça tombe bien car il est aussi l’un des plus beaux du disque. Il s’agit de When the wires are down.

Ce morceau possède tous les ingrédients pour conclure un disque de façon magistrale, à savoir une ampleur dingue qui donne envie de réécouter le disque depuis son début. Commençant doucement, When the wires are down acquiert une dimension épique par la présence combinée des choeurs et du chant lead qui libère ici des envolées puissantes (sans pour autant perdre en chaleur). Le titre nous porte vers un ailleurs extatique, là où tout semble possible, de la plus belle des manières. Ce disque s’achève donc de façon plus que concluante, tout comme il avait débuté cela dit. De quoi vous donner, immédiatement, envie d’y retourner.

Et c’est jouissif !

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Site officiel Izo FitzRoy

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