[ALBUM] DIMONÉ & KURSED, Mon amorce

Mon amorce, dernier album de Dimoné & Kursed

Nous sommes très très en retard. Mon amorce est paru il y a un long moment, plus d’un an. Et nous sommes lamentablement passés à côté. Pourtant, on aime beaucoup ce que fait Dimoné que nous avons découvert, là aussi, sur le tard (cela fait plusieurs décennies que l’homme œuvre dans un relatif silence médiatique). Avec Kursed, les deux « entités » nous proposent un album rock élégant, en français, et rien que ça, ça vaut le détour.

Un chanteur à part.

Nous avons eu un coup de coeur pour Dimoné il y a donc 2, 3 ans peut-être. Et nous avons flashé sur lui pour son style très personnel, pour son chant qui l’est tout autant, sur ces textes aussi, surtout, et forcément sur sa musique. Il s’est acoquiné à Kursed pour Mon amorce, et grand bien lui en a pris puisque la formule marche à merveille. Il ne s’agit pas là d’un homme plus un (backing) groupe, mais bel et bien d’un groupe au sens le plus noble du terme.

Pour accompagner l’auteur compositeur interprète, il fallait un groupe qui, comme lui, soit également et racé. Et ça tombe à merveille car Kursed est tout cela. L’alchimie est donc totale sur cet album, musicalement et textuellement (et cela ne fait pas grand doute non plus, humainement). L’unité de ton, la cohésion et l’homogénéité régnant sur les 10 titres de Mon amorce en sont la preuve irréfutable.

Rock fait en France.

C’est vrai, pas mal de personnes pensent que le rock, en français, est synonyme d’incompatibilité. Ils citeront Téléphone, Noir Désir, et puis ça sera à peu près tout. Ils iraient même jusqu’à dire que le rock, c’est anglais, ou américain, point barre. Et ils n’ont pas forcément tort. Là où Dimoné & Kursed font fort, c’est qu’ils nous proposent un disque rock en français qui s’éloigne relativement des références anglo-saxonnes et que ça fonctionne à fond !

Musicalement, le travail est irréprochable, à commencer par la production. Elle met, sur un pied d’égalité, voix et instruments (même si la voix lead de Dimoné est légèrement en avant). De plus, elle habille les deux du même écrin qui permet à l’ensemble d’être coulé dans le même bloc. Très peu d’effets sur la voix (une réverb légère, une petite distorsion de temps en temps) tout comme il y en a peu sur les instruments.

Évidemment, les guitares sont en partie saturées, les claviers, parfois vintage, jouent les caméléons pour coller au mieux à l’esprit de chaque morceau. La paire rythmique est elle aussi irréprochable, à la fois percutante et légère. Elle dynamise les titres en ayant besoin, sait se faire discrète quand ils sont plus intimistes. Pour le reste, Kursed se montre original dans la réalisation, offre des arrangements discrets, millimétré, qui savent mettre un propos en relief. Bref, le groupe délivre sa musique sur un tapis de velours. C’est chaud, douillet, inspiré, jamais cliché, même lorsque les guitares sont plus rugueuses.

Le chant.

C’est vrai, il est très personnel. Tout comme son écriture. Et ça fait pour beaucoup son charme. Comment dire… Cela se passe au niveau du phrasé, du flow, de l’intention. Il peut être très présent, impactant, tout comme il peut être presque effacé sur les titres les plus intimistes. Et dans un cas comme dans l’autre, cela crée un univers fort, personnel. Surtout quand cela se couple à des paroles au cordeau, jouant sur les sonorités, les consonances, le rythme et la musicalité des mots, plus que sur ce quoi ils veulent dire.

Attention à cette dernière affirmation, car les mots ici veulent bien dire quelque chose. Le propos est clair, ne s’engouffre pas dans une poésie abstraite qui fait « genre », mais au contraire propose une poésie concrète, viscérale ou douce, c’est au bon vouloir de Dimoné. Le propos n’est jamais déformé par une pseudo intellectualisation à deux balles, qui veut se la jouer poète. Non, il est poète, pas la peine d’en rajouter et Dimoné à compris cela depuis longtemps. Sa poésie est celle de ceux qui n’ont rien à se prouver, et qui n’ont surtout rien à prouver aux autres.

Elle est rock, parce qu’elle est amour. Et parce qu’elle ne voit pas le monde sous un prisme déformant. Le talent d’auteur de Dimoné mériterait plus grande reconnaissance. Le monde est parfois mal fait, ça nous le savons. La qualité n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur. C’est pourquoi il nous paraissait important de revenir, même avec un an de retard, sur Mon amorce, parce que cet album est simplement très bon, authentique, sauvage et romantique, et qu’il est 100 % Français.

LE titre de Mon amorce.

La première impression est souvent la bonne, et l’amorce de Mon amorce nous met directement le pied à l’étrier. C’est nickel (c’est le titre du morceau) est du genre qui vous propulse dans un album de la meilleure des façons. Ce n’est peut-être pas le plus représentatif de l’album, mais c’est celui qui vous plonge corps et âme dans celui-ci. L’option spoken world hyper expressive fait son office. Dimoné nous propose un dialogue imaginaire (avec pour interlocuteur Kursed lui-même, enfin probablement). Il y est question d’un réglage, ni trop haut ni trop bas, de monter dans les aigus, sur lequel se développe une musique elle aussi ultra expressive.

Mais qu’il s’agisse de la musique ou des paroles, leur expression ne gâche pas celle de l’autre. L’équilibre est parfait, tisse une trame intrigante qui nous happe et nous laisse libres qu’à la fin de Mon amorce, le titre refermant cet album, nous le répétons, sans aucune fausse note ni temps mort. À découvrir absolument !

dimoné & kursed mon amorce

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