[ALBUM] CLIO, l’amour dans tous ses états

Clio Déjà veniseCLIO, Déjà Venise, déjà disponible chez uGo&Play Label / Un Plan Simple

Il s’agit d’un deuxième album, celui de Clio. Un album qui parle d’amour, de désamour, de l’autre, de soi. Déjà Venise parce qu’elle est la ville des amoureux. Déjà Venise car les valises sont déjà prêtes.

Pop synthétique.

La chanteuse nous offre un deuxième album, donc, à la pop fabriquée avec des claviers, là où son premier était à la guitare acoustique. Cette autrice compositrice interprète aurait pu y perdre son âme, mais tel n’est pas le cas, le côté synthétique insistant, paradoxalement, sur la chaleur des sentiments en voyage.

Les batteries, elles, ont été remplacées par des boîtes à rythmes, appuyant une nouvelle fois la volonté de Clio de changer d’air. Comme une similitude avec les personnages de ses chansons, qui s’en vont, puis se retrouvent. Alors, si changement il y a dans l’univers de la chanteuse, c’est dans la continuité, celle de sa plume, délicate.

Une plume, des sentiments.

Cette plume peut s’insérer dans ce courant fourre-tout de chanson française. Ce fourre-tout, nous ne l’aimons pas quand il est passéiste, pour ne pas dire complètement arriéré. Avec ses atours électro-pop, Clio évite cet écueil, joliment, avec légèreté. Ici, rien n’est trop appuyé, ou trop peu, tout est mis en relation pour un rendu velouté : textes millimétrés pour arrangements inspirés. Qui dit mieux ?

Nous trouvons chez Clio un côté très réaliste. Pas forcément à notre goût d’ordinaire, la chanson réaliste. Mais ici, elle, Clio, joue avec une forme d’ascèse. Peu de mots pour en dire un maximum, soit explicitement, soit implicitement. C’est à nous de situer notre curseur dans ce que notre histoire nous révèle de ces sentiments tellement contrastés qui sont ceux en rapport avec le cœur.

Simplicité de l’évocation amoureuse.

Dans Déjà Venise, tout est dit, sans en avoir l’air, des tourments amoureux. La voix, suave, douce, tranche avec la « violence » des images qu’elle dégage parfois. Nous avons placé violence entre guillemets car dans cet album, il n’est de violence que de celle des amoureux traversant une passe difficile et qui disent s’en foutre de l’autre. Rien de plus que de la douleur en comme.

Le mariage entre chanson et musique électro-pop légère fonctionne à plein régime. Les deux se mélangent avec une égale réussite, tant dans les climats musicaux que dans l’intimité des textes. L’effort de concision mis en place par Clio ne fait que servir son propos. Il n’est pas besoin d’en étaler des tonnes pour exprimer des situations forcément complexes puisque touchant aux sentiments et à la déraison amoureuse.C’est peut-être là que réside le tour de force de Clio.

Déjà Venise s’impose comme une bouffée d’oxygène car, malgré ce que nous pourrions croire, tout n’est pas déjà fini, et qu’il est encore temps de préparer nos valises et de partir voir Venise, tous les deux. Un disque touchant donc, tout sauf prétentieux. Et ça fait du bien !

LE titre du disque.

Pour nous, LE titre du disque est aussi celui qui s’éloigne peut-être un peu plus du réalisme de la chanson de Clio, à savoir le magnifique Des pas dans la neige. Pour nous, la poésie qui se dégage de ce texte est vraiment exacerbée par un texte simple, poignant. Il est renforcé par une basse profonde et quelques notes éparses, lors des couplets, d’une guitare acoustiques et de synthés.

Une nappe répétitive, tournant, tourbillonnant au-dessus de ces quelques arrangements, les claviers comme des choeurs amplifient la tension dramatique du texte, qui, à double sens, peut aussi bien évoquer la mort de l’être aimé, ou son départ du foyer pour rupture amoureuse. De même, l’aspect mélancolique de la voix de Clio est renforcé par une effet micro-téléphone du plus bel effet. Simplement, ce titre nous émeut. Et ce n’est pas rien de le dire.

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