[ ÉTUDE ] PHILIPPE GONIN, Pink Floyd, Wish you were here

Retour sur la genèse et la réalisation de l’album Wish you were here de Pink Floyd, par Philippe Gonin (disponible aux Éditions Le mot et le reste).

Quelques semaines après l’excellent livre d’Alexandre Higounet Pink Floyd wich one’s pink, un autre livre revient sur le mythique groupe Anglais. Il s’agit ici d’une étude sur le fameux Wish you were here , De Philippe Gonin, et sur la mythologie l’ayant façonné.

Wish you were here.

Cet album du Floyd, le dernier « véritable » du groupe au grand complet, fait suite au cultissime The dark side of the moon. Après celui-ci, le groupe, sonné par le succès, se trouve bien dépourvu au moment de passer à la suite des événements discographiques de leur groupe. Il faut dire que Pink Floyd, avec The dark side…, entrait dans une nouvelle dimension, passant de groupe underground à celui de fer de lance du rock.

Encensé, salué par la critique et le public, The dark side… s’avérait dès lors très difficile à surpasser, ou même à égaler. Pourtant, 4 petites notes magiques, entrées depuis dans la légende du rock, allaient conduire le Floyd vers un plus que digne successeur, qui prendra le nom de Wish you were here, album gravitant autour du thème de l’absence. En creux, celle de Syd Barrett, membre fondateur du groupe, tombé en disgrâce en même temps que sa maladie (schizophrénie) devenait ingérable, probablement attisée par les excès de l ‘époque de son seul album sous le nom Pink Floyd, à savoir The piper at the gate of down (disque incontournable du psychédélisme british).

Un album difficile à mettre en place.

Un jour, David Gilmour, guitariste et voix de Pink Floyd, saisit sa guitare, et, presque par maladresse, dépose 4 notes dessus, qui font réagir Roger Waters (basse, voix et textes). Il sent une vibration, quelque chose de fort dans cette succession de notes banales. S’esquissent alors les contours de ce qui deviendra l’un des morceaux les plus emblématiques du Floyd, Shine on you crazy diamond. C’est à ce moment que l’album Wish you were here prend ses marques et que le thème dédié à l’absence deviendra central.

Mais il faut y ajouter une part de mythologie rock, à ces quatre notes. Il fallait qu’un fantôme réapparaisse pour que la dimension légendaire de ce morceau se fasse jour. Alors qu’ils entament l’enregistrement de ce morceau, le Lunatic, le Diamant fou, autrement dit Syd Barrett himself, fait un come back remarqué… tant sa déchéance paraît un déchirement pour tous. Devenu gros et chauve, l’homme n’est plus que l’ombre de lui-même. Si les avis divergent quant à son jour de venue aux studios, qu’ils divergent également sur le fait qu’il se soit pointé là le jour de l’enregistrement du titre lui étant, directement ou indirectement (là aussi les avis divergent) lié, les faits n’en demeurent pas moins là : Syd Barrett, que le groupe n’avait plus vu depuis son éviction (en forme d’évidence) réapparaît au moment de lancer l’enregistrement du disque.

Légende.

Cet événement marque les esprits. Il est un choc pour tous. Un électrochoc qui placera le groupe sur un axe de composition global du disque. Wish you were here déploiera ses ailes entre la première partie et la seconde de Shine on. Mais le groupe y laissera des plumes. En effet, c’est la dernière fois que les compositions sont signées des quatre membres, les crédits étant décomposés en personne. La mainmise de Waters commence à se faire sentir, l’éviction de Richard Wright plane, le désintérêt de Nick Mason est lui de plus en plus évident. Le disque qui suivra, Animals, verra disparaître Wright des crédits avant sa totale éviction pendant l’enregistrement de The Wall.

Néanmoins, Wish you were here est l’un des plus célèbres disques du groupe, son ultime sommet, s’avère un digne successeur de The dark side of the moon. S’il ne connaît pas le même succès en terme de chiffres de vente, il n’en demeure pas moins qu’il reste mythique et l’un des préférés des fans du groupe.

Pink Floyd.

Ce bouquin est à même d’éclairer les personnes qui ne connaissent pas (ou peu) l’histoire du groupe. Les détails qui y sont dévoilés devraient leur permettre d’appréhender l’atmosphère qui régnait alors au sein du groupe. Pour les connaisseurs, seules les parties concernant les lives et les réactions de la presse avant et suite à la sortie du disque sont sources de nouveautés.

Pour le reste, Philippe Gonin, qui fait preuve de beaucoup de rigueur dans ses analyses, ne laissant aucun « on-dit » sans réponse, relate une histoire qui fait effectivement partie de celle du rock. Il perpétue de fait le mythe, replace un disque dans son époque et dans celle, compliquée, du groupe, tout en pointant du doigt les prémices de la dislocation de celui-ci.

wish you were here

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