[ PHOTO ] DELPHINE GHOSAROSSIAN, Faces of sound, double actu.
Delphine Ghosarossian, Faces of sound, livre et expo photo rock.
En ce mois de novembre, une double actualité ne manque pas d’attirer notre attention, à savoir la sortie, le 22/11, du livre de photographies Faces of sound de Delphine Ghosarossian (chez Mediapop éditions), mais également, du 19 au 29 novembre, de l’exposition qui s’y rapporte (à la réserve by soldats, rue Ferdinand Duval, Paris).
Capter l’humain.
Qu’est-ce qu’une rock star ? Qu’est-ce qu’un musicien, une musicienne, un chanteur, une chanteuse ? Avant tout, il s’agit d’êtres humains. Et puis, après, il s’agit d’artistes, avec ce que cela comporte, de la part de ceux qui les aiment, les adulent, de fantasmes. Souvent, les personnes sont impressionnées par ces humains qui les font rêver par la force de leur musique, de leur texte, de leur voix, de l’image que la médiatisation donne d’eux.
Mais au travers de ces photographies, en noir et blanc, en couleur, la photographe et passionnée de musique indépendante, de chanson, de synth pop Delphine Ghosarossian (photographe indépendante pour différents supports tels Le Monde, Libé, Les échos week end…) nous dévoile l’être humain derrière la star. Ses portraits, souvent captés de façon spontanée, par le biais d’un studio mobile composé de fonds et lumières portatifs, sont un instantané de lâcher prise dans la course aux obligations des artistes, une captation de qui ils sont derrière la façade de la célébrité.
Faces of sound, image et son.
Ils nous touchent ces portraits. D’une part parce que beaucoup des artistes shootés nous sont chers (Thurston Moore de Sonic Youth, Stephen Malkmus (ex-Pavement), Ezra Furman pour ne citer que les trois premiers nous venant en tête), parce que nous les voyons finalement peu mis en avant dans les magazines spécialisés, et surtout parce que, à travers le regard de Delphine Ghosarossian, ils font tomber les barricades de la célébrité pour exposer, avec sensibilité, leur intimité, celle que l’on comprend dans leur regard.
Les trois premiers portraits de l’album.
Celui qui ouvre ce bal se nomme Thurston Moore et nous la joue Ray Ban et bogossitude. Nous devinons qu’il s’amuse, qu’une complicité s’est instaurée entre la photographe et le légendaire Sonic Youth, qui est dès lors nous entraîne loin de l’image d’artiste cérébral qui lui est parfois accolé.
Le deuxième portrait, lui aussi en noir et blanc, est celui de Dee Dee Penny des Dum Dum Girls, qui revêt aussi des lunettes noires sur l’une des deux photos de cette collection. Ces grosses lunettes auraient tendance à nous montrer une femme timide, peu sûr d’elle. Mais la photo où elle apparaît sans nous montre certes une femme timide mais dont le regard incandescent est empli d’une force certaine, de détermination.
Le troisième portrait est celui d’Edwyn Collins. Il apparaît lui aussi sur deux photos, dont l’une en couleur, accompagné de Grace Maxwell (son épouse). Cette photo est la première en couleur de l’album, est joliment british dans son esprit et nous montre deux personnes pleines de réserve et bien assorties. Le portrait en gros plan d’Edwyn Collins (qui a été gravement malade en 2005, soit 5 ans avant le shoot en question) révèle un regard expressif, joueur, taquin, d’une grande gentillesse. Le regard n’est-il pas le miroir de l’âme ?
D’autres artistes, d’autres sentiments.
Les artistes se succèdent, pour un final de 49 portraits. Daho, Françoise Hardy, Elliott Murphy et bien d’autres. Tous se sont prêtés au jeu, combien même certains d’entre eux ont horreur d’être photographiés. Et puis quelques-uns et quelques-une ont laissé un texte, expliquant la relation qu’ils entretiennent avec l’image, des messages poétiques, des dessins. L’ensemble nous donne l’impression d’une sorte de journal intime de Delphine Ghosarossian, de fragments de rencontres et d’échanges, avec un sentiment de bienveillance commun avec les artistes qui ont posé pour/avec elle.
Il y a dans cet album une notion de simplicité qui ressort, de celles qui ont le charme des rencontres importantes que nous ne présagions pas. Et puis, il y a la qualité technique de ses photos qui nous rappelle également que sans une belle photo il est impossible de faire une bonne impression de la personnalité qui se cache derrière le « modèle ». Ici , tout est présent, avec cette aura un peu particulière que dégage ce moment volé à l’éternité qu’est la photographie.
Site officiel Delphine Ghosarossian
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