[ VIDEOS ] Sélection du lundi avec Squarepusher, TheLongoodBye…
Sélection de videos pour passer une bonne semaine !
Dans notre sélection du lundi, nous vous parlons de Squarepusher, d’Aldo, d’Aurus, de TheLongoodBye, de Golden Bug & In fields et de Old school funky Family. Le voyage musical explorera presque tous les spectres des musiques actuelles !
Squarepusher
Site officiel Squarepusher
Impression d’abandon, de vide, de solitude, de… confinement. Impression renforcée par une musique en lente circonvolution de synthés atmosphériques, remplie jusqu’à la lie d’un spleen qui lui colle à la peau. Tonalités mineures, mais avec une envergure qui tente de combler les interstices par le biais d’une imprimante portative qui délivrerait des souvenirs des vivants effacés.
Squarepusher, avec Detroit People Mover (extrait de son dernier EP Lamental, déjà disponible chez Warp) nous laisse une drôle de sensation dans la bouche, comme un goût de bile qui ne voudrait pas disparaître, comme une peine qui ne voudrait pas s’envoler. En circulant dans ce monorail abandonné des voyageurs mais qui, inlassablement poursuit son chemin, l’impression de vacuité, non seulement de ce mode de transport mais également de la vie citadine, en creux, nous assaille et nous place devant une solitude vertigineuse.
Tom Jenkinson (Squarepusher) déclare, en parlant de Terminal Slam (que vous pouvez revoir ICI) et de Detroit People Mover : « J’aime la façon dont ces deux vidéos articulent les points saillants de nos environnements urbains – dans Terminal Slam sur la prévalence de la publicité et les possibilités de sa subversion, et ici sur nos villes de zombies qui, malgré le manque de contact humain quotidien, continuent de marcher. Le morceau lui-même fait partie d’une série commencée en 1993, inspirée par la musique de Detroit ».
L’effet est terriblement démonstratif des symptômes du monde dans lequel nous vivons.
[ VIDEO ] THELONGOODBYE, Love was over.
Deux scénarios possibles pour cette vidéo de TheLongoodBye, Love was over : soit une fête d’anniversaire ou, en lieu et place du clown magicien vous avez préféré le (presque) sosie d’Elvis pour ravir votre bambin, ou bien une journée métier à l’école où le père d’un des enfants présents, un peu relou, interpréterait un morceau de musique comme s’il était sur une scène de casino, à Vegas.
L’un comme l’autre sont plausibles. Mais finalement, cela a peu d’importance. Ce qui en a en revanche, c’est la qualité de ce titre, pop et vintage à la fois. Pop car la mélodie semble évidente, parce que les instruments sont de miel, tout comme cette voix à la ligne de chant limpide. Vintage car, par le jeu de la production, elle sonne années 70, notamment grâce à la chaleur qui en émane. Nous avons l’impression de fouler une épaisse moquette dans laquelle nous aimerions nous allonger et, bercé par cette complainte sur la fin de l’amour, nous endormir pour laisser s’évacuer notre peine.
Premier clip.
TheLongoodBye nous vient directement d’Israël (et non du pays de l’Oncle Sam comme le laisse présumer cet Elvis touchant). Love was over est son premier clip. Et pour une première, il nous faut reconnaître que c’est une petite réussite. Touchant, amusant, le personnage d’Elvis y est plus vrai que nature, et les enfants, ce public intransigeant, car toujours cash, ne s’y trompe pas.
Pour le reste, la musique, cet art qui adoucit les mœurs, possède des vertus apaisantes. Mid tempo, elle appuie un léger spleen ne manquant pas de charme. La voix est posée, chaude elle aussi, expressive sans surjouer l’effet négatif d’un amour s’étant fait la malle. L’avenir nous le dira, mais nous sommes persuadés que TheLongoodBye en recevra des tonnes, d’amour, si leur production reste de cet ordre, c’est-à-dire un habile mélange de sobriété, d’efficacité pop et de charmes rétro (évidemment remis au goût du jour).
Fb de TheLongoodBye
Aldo
FB Aldo
Une ligne de basse tonitruante, un univers entre électro, rock, et l’univers du jeu vidéo ou de la science-fiction à la Matrice (tous deux pour le côté flippé de la vidéo) le duo Aldo fait des étincelles sur Restless Animal. Les frères Andre et Mura Faria, autrement dit Aldo, originaires du Brésil, plonge dans les arcanes d’une crise de panique. L’effet est réussi de façon magistrale avec ce clip tourné en plein centre de São Paulo. Ce clip est la première sortie du groupe depuis leur premier EP Trembling Eyelids paru l’an dernier chez full time hobby
Nous sentons dans Restless Animal une pression incroyable, d’abord soutenue par un rythme infernal, un côté organique et viscéral hyper présent malgré l’adjonction de machines. Celles-ci rendent compte d’un sentiment de paranoïa, de l’impression que tout ce qui nous entoure peut être potentiellement dangereux. L’idée de chaos est omniprésente, celle du dérapage incontrôlé également. Le groupe signe un morceau percutant, loin de l’image d’Épinal du Brésil paillettes de la samba.
Aurus.
Site officiel AURUS
Si la musique d’Aurus nous donne des frissons, les clips les accompagnant ne sont pas en reste. C’est le moins qu’on puisse dire ! L’artiste (Bastien Picot) apporte autant d’importance à l’image qu’au son, et c’est tant mieux. Deuxième preuve avec Mean World Syndrome, quelques mois après The Abettors (feat. Sandra Nkaké) (à revoir ICI) qui, une nouvelle fois, joue avec nos sens pour nous dérouter, nous amener à réagir. La démarche artistique est ici une nouvelle fois poussée à son paroxysme en interprétant à merveille ce qu’est le Mean world Syndrome.
Mais quel est-il exactement ce syndrome ? Il s’agit d’une tendance à percevoir le monde comme étant plus dangereux qu’il ne l’est, à cause d’une exposition trop importante aux médias. N’allez pas nous dire que cela ne vous parle pas, surtout en ce moment où les chaînes d’infos, anxiogènes au possible, régentent nos émotions en relayant à tout va des informations contradictoires sur un mal « inconnu » dont, au final, personne ne sait grand-chose.
Nous retrouvons donc la musique d’Aurus avec un plaisir non feint. Sa pop, développant une pression minimaliste à base d’éléments légèrement électroniques et d’instruments traditionnels, nous transporte en une seconde dans un autre monde (ici légèrement angoissant). La voix, aérienne, apporte une douceur à cette lente déambulation dans un univers oppressant. Elle apparaît comme une porte de sortie vers un ailleurs plus rassurant.
Ce morceau annonce la parution prochaine de son premier EP 4 titres dont la date est fixée au 12 juin. (Sakifo Records )
OLD SCHOOL FUNKY FAMILY
Voici un morceau plus réjouissant, chaud, plein de cuivres, de claviers, de groove, de bonne humeur. Un morceau d’un groupe pas du tout vieux comme le laisse présumer son nom, mais un groupe qui réveille le funk d’antan, avec un groove dansant et une sacrée dose de talent.
Il nous est impossible de résister à cette musique semblant venir directement du milieu des 70’s. Le mariage vintage/modernité fonctionne à merveille, l’inspiration est au rendez-vous sur ce morceau inspirant. Mais le mieux est peut-être de vous laisser savourer Bûche comme il se doit, bien calé dans votre fauteuil, ou sur le dancefloor d’un club select. Et de vous laisser entraîner en douceur dans ce groove imparable ! Tout ici est bien fait, inspiré, et donne une énergie incroyable !
FB de Old school funky family
Golden bug & in fields.
Voilà un morceau qui nous emmène dans un Paris désert, au ras du sol, sur une boucle à la fois obsédante et inquiétante. Cet effet inquiétant est décuplé par ce bruit de moteur et de pneus qui dérapent. Le long crescendo ajoute une dimension tragique. Lorsque les instruments et machines s’ajoutent les unes aux autres, nous pourrions croire en une explosion salvatrice qui ferait disparaître, en un claquement de doigt, toute la nervosité présente dans le morceau.
Mais il n’en est rien.
Aucun exutoire ne s’offre à nous, rien, juste cette angoisse sourde, viscérale même si elle est électronique. Le clip n’arrange rien à cette sensation presque claustrophobe puisque nous nous demandons si le chauffard va se prendre un bus ou un autre véhicule en pleine tronche. Pour le savoir écoutez et visionnez cette vidéo jusqu’à son terme.
Golden Bug, c’est le producteur parisien Antoine Harispuru, qui s’acoquine ici à In fields, duo anglais composé d’Ed Cox et Raoul Marks. La formation a sorti, le 26 décembre dernier, dans une certaine discrétion, Vibrations Métalliques, son album 9 titres (et merci à La longue traine et silenceandsound, sites sur lesquels nous avons chopé quelques infos sur le groupe ! On vous met les liens vers les articles complets : la longue traine et silenceandsound .
Breath fait, en tout cas pour nous, évidemment référence au confinement.
FB Golden bug