PI JA MA, Seule sous ma frange (déjà disponible)
Sucré salé.
Nous avions aimé son premier album solo, Nice to meet U, c’est avec plaisir que nous retrouvons Pauline de Tarragon, aka Pi Ja Ma dans son nouvel effort, Seule sous ma frange. Forcément attendue après la belle révélation du premier disque, c’est avec un curieux mélange d’excitation et de crainte d’être déçus que nous découvrons son successeur.
Il va sans dire que comme la majorité des artistes « normaux », le deuxième disque est toujours une étape délicate dans la carrière d’une artiste. En effet, il faut savoir proposer une musique qui garde son pouvoir séducteur, celui de la surprise du premier effort, mais qui soit aussi pleine de surprise. Avec une délicatesse, tant dans les paroles que dans la musique, Pi Ja Ma parvient à créer la surprise en faisant évoluer son univers vers une musique plus actuelle.
On s’explique : là où Nice to meet U dégageait un charme 60’s, évoquant presque à certains endroits une musique post yéyé, Seule sous ma frange dérive au gré des humeurs d’une forme de bossa nova à l’électro pop, toujours avec un léger parfum rétro pas du tout désagréable. Nous sommes ainsi embarqués à bord d’un vaisseau qui cherche son chemin parmi les récifs, manquant parfois de s’y fracasser en changeant de registre à presque chaque titre. Fort heureusement, le charme de Pi Ja Ma, notamment cette voix pleine de tendresse, évite le naufrage.
Hétérogène.
Principalement chanté en français, le disque propose des textes sucrés salés. Pi Ja Ma y exprime la pureté, parfois naïve des sentiments, ses hauts et ses bas, avec une prédilection pour les textes directs, dégageant une poésie très concrète, nimbée d’un spleen solaire. Pour autant, le disque n’est jamais lourd ou pesant, l’artiste parvenant à nous tirer ers le haut avec une forme d’innocence qui se métamorphose au fur et à mesure du disque.
Musicalement, nous oscillons entre chanson pop française (Bisou), parfois psychédélique (J’ai oublié), rythmes latins, synth wave (La Forêt), électro pop, disco (Nouveau Canapé). Plusieurs pistes sont étudiées, avec des réussites plus ou moins pertinentes, plus ou moins réussies, montrant que si l’évidence était au rendez-vous sur Nice to meet U, elle l’est moins ici. Nous sentons en effet une artiste qui cherche à évoluer, mais n’a pas encore forcément trouvé le chemin à emprunter pour la suite de l’aventure.
Néanmoins, elle nous reste farouchement sympathique. Sans doute grâce à la fraicheur de ses textes, de certaines idées, régulières elles, sur la quasi-totalité des titres. Par exemple, sur Les questions, qui clôt l’album, un dialogue très spontané prend vie, entre Pi Ja Ma et son featuring (Papa). Cet aspect « en direct », crée son petit effet. Il en est de même sur plusieurs titres. L’autre point positif, celui des arrangements, très bien pensés, très bien agencés. Enfin, et ce n’est certainement pas la moindre de ses qualités, Pi Ja Ma sait créer des mélodies qui restent fichées dans un coin de notre tête durant un long moment.
Inégal mais…
Si Seule sous ma frange reste inégal, il nous paraît être un album de transition. La patte Pi Ja Ma est bien présente, dans ce côté « flashy », dans la légèreté décomplexée de ses compositions (mais jamais simplistes), dans cet art mélodique qui fait des merveilles. Si tout n’est pas parfait, l’ensemble demandant une forme de cohésion ou d’homogénéisation des thèmes musicaux, le charme agit de façon flagrante sur quelques titres à proprement parlés exceptionnels, comme Should I call U baby, Bisous, Les questions, La forêt, Seule sous ma frange, J’ai oublié.
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