Isabelle K. Noir (autoproduit)
Avec Noir, Isabelle Kluk retranscrit en musique une douloureuse période de deuil.
Pour son premier album solo, la chanteuse de, notamment, Cannibal Elvis touche au cœur. Comédienne et chanteuse, Isabelle K (K pour Kluk) vient de sortir, pour la première fois, un projet musical en solo. Sur ce disque, pour l’instant disponible en numérique uniquement, elle se livre comme jamais et offre à l’auditeur une ballade mélancolique et nostalgique.
Le ton est donné dès le premier morceau, Noir. Sur des lignes électroniques, Isabelle se raconte avec solennité. Elle ne chante pas, elle parle pour livrer ses blessures. Rapidement, le second titre, Supersex, magnifiquement clippé en mode DIY, enfonce le clou.
Serveuse en Allemagne
Isabelle nous entraîne dans sa jeunesse, lorsqu’elle était serveuse au café Flex de Braunschweig, au nord de l’Allemagne alors que le mur venait de tomber. Elle avait encore des rêves plein la tête. Logiquement, elle parle de ses mythes cinématographiques (Cassavetes, Brando) avec une tonalité toute particulière. Disons-le, ce titre est le plus accrocheur de l’album, la plus dansant sans doute aussi, mais toujours avec un zeste de mélancolie.
Mélancolique, le troisième morceau, L’amour, l’est beaucoup moins. Sans doute dédié à son compagnon, le musicien compositeur Patrice Rabillé avec lequel elle a monté le groupe Cannibal Elvis, mais aussi le duo electro très accrocheur Opium Photomaton. Il participait déjà au groupe Karma Lines of Uman Kind. Cette formation à l’époque était montée par Isabelle et son frère. Une histoire de famille donc.
Dans L’amour, Elle parle toujours plus qu’elle ne chante mais les sonorités sont plus enlevées. Adventure, avec son refrain en anglais, tangue dangereusement du côté du dub et se montre également très dansant. Dans la foulée, l’excellent Astéroïde nous envoie vers la lune puis Nos Corps, avec toujours une rythmique lancinante, replonge dans la jeunesse du duo, un passé ici teinté de tristesse. L’album, aussi lumineux soit-il, porte décidément bien son nom. Pour preuve ce Sommeil, en anglais, qui berce langoureusement les oreilles dans une délicatesse toute électronique, de reggae électronique même pourrait-on dire.
Hommage à sa soeur
Il y a enfin ce dernier titre, My sister. Un poignant hommage, en anglais et en français, à une sœur trop tôt décédée. La chanson est marquée par ces deux mots, My sister, qui reviennent en boucle mais aussi par un couplet en français véritablement touchant.
Avec cet album qu’elle a produit et réalisé, Isabelle K. marque son grand retour sur la scène nationale. Un disque visiblement écrit pour renaître de ses cendres avec en toile de fond une période extrêmement douloureuse, notamment en termes de deuils.
Au-delà de ces huit pistes, ceux qui connaissaient le charisme d’Isabelle sur scène ne peuvent désormais qu’espérer qu’elle traînera à nouveau, comme elle le dit dans Supersex, son perfecto dans les clubs, cette fois bien sous les projecteurs. Pour rappel, elle ne s’est pas produite sur scène depuis une dizaine d’année !
L’album Noir d’Isabelle K. est disponible uniquement sur les plates-formes.
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Pat Auffret
Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.
Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes et Rock & Folk. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.
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Un autre live report : Moonya