GLIZ, Mass, à la recherche de notre animal totem.

gliz massMass nouvel album déjà disponible

“En attaquant l’Everest rock par la face humilité, Gliz nous apparaît alors diablement sympathique et talentueux. Un album à découvrir absolument. Coup de cœur !” C’est par ces mots que notre Rédacteur en Chef, avait conclu sa chronique (14.06.2019) concernant le premier album de Gliz, intitulé Cydalima. Autant dire que Gliz avait déjà mis la barre haute. Comment dépasser le cap du deuxième album? Dans le cas présent, le processus est simple. Rester soi-même et lâcher prise. Résultat, le trio jurassien revient avec un deuxième album, Mass, du même acabit, voire mieux que le premier. Nous avons usé nos tympans à l’écoute de Mass, au point que la nuit venue, au creux de notre alcôve, résonnait encore dans notre boîte osseuse le son si particulier, qui est celui de nos trois compères.

Bousculer les codes du rock

Remettons dans le contexte pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe. Sérendipité. En un mot, voilà comment nous définirons la structure, la colonne vertébrale du groupe. La sérendipité, c’est en quelque sorte le hasard heureux, une découverte fortuite qui s’avère une bonne chose. Oui! C’est un concours de circonstances, qui a conduit Florent TISSOT (Chant) a remplacé la six cordes par le banjo. Bon…le banjo admettons. Autre singularité, le tuba joué par Thomas SABARLY, substituant l’habituel slap de la guitare basse. Les doigts de notre tubiste viennent aussi vagabonder sur les touches d’un orgue Farfisa. Instrument massivement utilisé sur les premiers albums de Pink Floyd. Seul maillon sacro-saint, la batterie, derrière laquelle, Julien HUET donne le tempo, le volume comme un enragé. C’est sous cette forme atypique, que le power trio de Gliz vient bousculer les codes du rock. Et ce n’est pas pour nous déplaire.

Allez! Nous partons en expédition avec Gliz. Not the End s’élance avec un arpège au banjo… et… Florent TISSOT pose sa voix et là, le monde s’arrête de tourner. Nous sommes médusés par la force et la charge émotionnelle que celle-ci envoie. Not The End est un hymne à la joie, une note d’optimisme, un doigt d’honneur à tous ceux et celles, qui veulent nous faire croire que tout va mal, et rendent notre société anxiogène “They want me to hear the call Of the black crows in the hurricanes But me, I hear the call of the song birds”. Gliz ne cesse de nous emmener dans leur univers à la fois contemplatif et féérique à l’instar de All Is Fine, morceau très épuré, où seuls le banjo et la voix, nous entraînent vers un renouveau certain, en utilisant subtilement la métaphore du Printemps. Patience “Bring us back to the light, Bring us back to the days of hope”.

 

 

Le merveilleux film Her de Spike Jonze

Un univers onirique également, avec Don’t Hold Back, où il est question de fées, de grottes, de clairières… Les chœurs sont célestes, laissez vous faire, lâcher prise. Avec Mass, morceau plutôt rock seventies, Gliz nous rappelle à quel point les constellations sont définies par la mythologie grecque. “May the old constellations help us May they blind them, May the eagle and the swan rise up”… devons nous y voir une référence à Zeus se métamorphosant en Cygne? Et l’Aigle étant l’oiseau du Roi des Dieux? Mais si, rappelez-vous ce bon vieux dessin animé Ulysse 31! Pardonnez-nous nos références, s’il vous plaît. Love Bot, titre dystopique, nous rappelle le merveilleux film Her de Spike Jonze, dans lequel Theodore Twombly, joué par Joaquin Phoenix, tombe amoureux d’un système d’exploitation. Aussi bien Gliz que Spike Jonze, mettent en lumière, combien il est difficile pour certains d’avoir des relations humaines. Certes, vivre dans un monde virtuel connaît des avantages mais aussi un grand nombre de limites. Rien ne remplace les rapports humains.

Nous avouons, nous avons une chanson qui n’a cessé de tourner en boucle. Il s’agit de Illuminations. Pourquoi? Parce qu’il est question de liberté, de voyage, de rejet de notre société de consommation, de prendre conscience de la nature, profiter des joies telluriques “Please take my keys, Take my cards, Take my codes, I keep the wind”. Puis si nous aimons ce titre, au-delà de la qualité musicale, et de sa composition, c’est parce que la référence à Arthur Rimbaud est à peine voilée. (Cf. Les Illuminations, recueil de poèmes composés entre 1872 et 1875). Rimbaud, le poète surdoué qui avait de l’or entre les mains, et qui a abandonné la poésie du jour au lendemain pour voyager vers des contrées lointaines. Le voyage et l’aventure, c’est ce que nous évoque Totem, morceau intense, au rythme effréné, et extrêmement rock dans l’âme. Nous plongeons dans un univers à la Indiana Jones à la recherche de notre animal totem.

“Il ne peut y avoir de lumière sans ombre”

Attention, dans cette aventure, surveillez vos arrières, la chasse à l’homme est ouverte avec The Hunt, “One day daddy told me to control the Heavy, Many many ways to catch you, Many many ways to go”. Ce n’est pas le cor de chasse que nous entendons, mais bien le tuba qui sonne la battue. Tirez-nous de ce mauvais rêve!  Contrairement à Behind The Trees, morceau aux sonorités légèrement blues, rock sixties, qui nous conte un rêve dans lequel nous n’avons aucune envie d’en sortir. Vous savez, ces fameux rêves où nous avons envie d’en savoir plus, puis nous nous réveillons et cherchons à tout prix à nous rendormir pour… pourquoi justement? Puis ce rêve inachevé nous hante la journée entière.

Enfin, Shadow. Shadow est comme cette dernière page d’un livre qui nous tient en haleine et que nous refermons. La voix de Florent continue de nous bouleverser, nous émeut. D’un point de vue symbolique, l’ombre apparaît comme une angoisse. Le Royaume des Ombres. Celui qui vend son âme au diable, perd son ombre, etc… Mais nous, tout comme Gliz, nous voulons rester optimistes et préférons citer C.G Jung, “Il ne peut y avoir de lumière sans ombre”.

Avec ce deuxième album, Gliz nous a ébloui que ça soit par leur singularité, leur univers musical, leur richesse intérieure et les messages que le groupe cherche à nous faire passer. Si pour le trio jurassien, l’idée de cette expédition musicale était de nous faire voyager, de nous aider à nous évader de notre quotidien, et à nous questionner sur le monde qui nous entoure. Alors, nous pouvons aisément affirmer que ce deuxième album a fait mouche. Rendez-vous à la prochaine expédition.

Keep Rockin’

LGH

LGH (Le Gosse hélicoptère) :

Révolutionnaire en peau de lapin, guitariste de salon à mes heures perdues, amoureux des mots et féru de musique. Mes mots d’ordre sont l’éclectisme, la curiosité et le partage. Keep rockin’ !!

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