GLIZ et si nous découvrions le rock sous un angle inédit ?

gliz cydalima chroniqueGliz, premier album Cydalima (dispo le 14 juin)

Il y a des groupes comme ça, qui font mouche instantanément. Grâce à une formule inédite, le trio Gliz et son premier album Cydalima (après 2 EP) en fait partie.

Formule inédite.

Peut-être que dans une formule plus traditionnelle guitare basse batterie (et voix), le groupe aurait été perdu dans une mare infestée de requins ou crocodiles aux dents longues, mais en optant pour une formule batterie tuba banjo (et voix), le groupe, d’emblée, se démarque de la concurrence rock habituelle. Si nous trouvons des points communs avec Delgres instrumentalement parlant (sousaphone, batterie, guitare), Gliz s’inscrit dans une forme de rock/folk (blues-rock créole pour Delgres).

Donc, ce choix d’instrumentation fait mouche. Les sonorités métalliques du banjo et du tuba n’étant pas sans un certain charme que nous qualifierions de rural (en contradiction avec les sonorités urbaines plus clinquantes). Et ça tombe plutôt bien parce que les membres du groupe sont originaires d’un village d’une soixantaine d’habitants situé au cœur des montagnes Jurassiennes et qu’ils fabriquent leur propre miel et vin jaune ! Cela mis à part, l’avantage du banjo et du tuba est qu’ils s’accordent à merveille pour imposer un espace plus vaste qu’à l’accoutumée. Il faut également ajouter que le banjo apporte un petit côté mélancolique, voire sépulcral, pas déplaisant du tout à certains passages en mode mineur.

Pêche contagieuse.

Le rock de Gliz ne manque pas d’énergie, contagieuse. Les refrains sont pêchus, parfait à reprendre en chœur. Ceux-ci sont d’ailleurs bien amenés, apportant une touche enjouée contrastant par ses couleurs presque collégiales à un côté un peu dépouillé musicalement parlant. Nous précisons que dépouillé ici correspond à une tonalité resserrée sur les aspects métalliques précédemment nommés. Bref, ces chœurs appuient parfaitement la voix lead dont le timbre n’est pas sans nous évoquer un croisement entre celle de Robert Plant et de Matthew Bellamy (Muse).

Expressive à souhait, nerveuse toute en restant mélodieuse, cette voix est un des points forts du groupe, même si parfois nous la sentons proche de la rupture. Au sein de ces points forts, nous notons des compositions aux arrangements soignés, aux structures variant les tempos et détruisant la routine couplet refrain pont. Nous notons également la présence d’un clavier vintage (à quelques reprises) apportant lui aussi sa dose de couleur sur certains titres, rendant probablement certains morceaux moins âpres. Nous aimons les traitements sur la voix qui nous propulse pas loin de la soul motown avec sa très légère disto (qui ne gâche en rien le timbre de voix, ni ne le dénature). Le tuba apporte une profondeur certaine dans les basses, un côté tellurique sur les montés de sève. La production est très maline, elle aussi, appuyant, sans forcer le trait, les spécificités du banjo et du tuba.

Rock, blues, funk.

Gliz surfe sur plusieurs styles à la fois. Malgré ce choix d’instrumentation osé, nous retrouvons un groove très funky, ce qui n’est pas forcément ce à quoi nous nous attendons en lisant banjo et tuba. Mais le groupe puise également dans le blues, dans la soul par touche pertinente, apportant une variété à ces compositions sans jamais perdre en cohérence. Mais c’est bel et bien sur les titres les plus rock n’roll que le trio explose littéralement. La maîtrise est parfaite, mélangeant parfois au sein d’un même morceau un esprit enjoué et mélancolique. Les rythmiques donnent envie de danser, de partager un bon moment avec ceux qui nous entourent.

Enfin, nous avons l’impression que Cydalima nous porte, nous redonne le sourire et l’envie de croire que tout est possible. Nous pensons même que Gliz redonne quelques notes de noblesse, à son échelle, au genre. Nous pensons notamment à tout ces noirs américains jouant le blues avec trois fois rien, une planche avec des fils à linge tendus et qui arrivaient à faire ressortir tout leur spleen, leur tristesse, mais également leur espoir et leur foi en un avenir meilleur.

En attaquant l’Evrest rock par la face humilité, Gliz nous apparaît alors diablement sympathique et talentueux. Un album à découvrir absolument. Coup de cœur !


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