BAPTISTE W.HAMON, Jusqu’à la lumière
Nouvel album disponible le 08 avril chez Soleil Bleu-Manassas/Modulor
Son précédent album nous avait fait une impression terriblement forte. Alors, quand nous avons su qu’il ressortait un album en solo (il a depuis fait des choses avec Barbagallo, pas mauvaises non plus ces choses-là soit dit en passant), nous avons bondi sur l’occasion pour retrouver cet artiste un peu à part qu’est Baptiste W.Hamon. Jusqu’à la lumière, son 3é album, tient les promesses de Soleil, soleil bleu, en dérivant très légèrement vers un univers plus pop.
Car ce qui fait la touche si particulière de Baptiste W.Hamon, c’est son amour pour la musique américaine, l’américana pure et dure, celle qui, dans un même écrin, mélange folk, country pour nous transporter dans un univers unique, en français dans le texte. Alors, en s’acoquinant avec John Parish, Baptiste W.Hamon transforme-t-il la donne ?
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Quotidien poétique.
Comme dans Soleil, soleil bleu, l’une des particularités de Baptiste W.Hamon s’exprime à travers des paroles très banales et simples. Il relate, dans ses textes, un quotidien qu’il parvient à rendre poétique à la fois par sa manière de chanter mais aussi par le choix des mots. Ils s’inspirent d’un quotidien très terre à terre, celui d’un homme qui vit simplement sa vie, avec ses épreuves (Les gens trompés), ses amours (Je m’abandonne à toi, Dorothée), son environnement amical (Boire un coup). En racontant ses histoires autant avec des images que par les mots qu’il choisit, Baptiste W.Hamon déploie une sincérité poignante.
Car, dans son quotidien, rien d’exubérant, rien de fantastique, et c’est exactement cela qui rend ses mots, ses atmosphères si pleines d’honnêteté. En se basant sur un petit rien, il raconte une histoire profondément humaine, qui entre très vite en résonance avec ce que nous vivons tous et toutes dans notre vie. La magie du musicien est de rendre extraordinaires les moments qui ne le sont pas.
La musique au diapason.
Pour ce faire, il faut une musique qui restitue ce même sentiment d’intimité, de cocon un peu feutré. Sa folk/country s’y prête à merveille, reposant sur une production souvent boisée, chaleureuse, sur des arpèges de guitare où le trémolo de Baptiste W.Hamon se pose à merveille, laissant filtrer une fragilité plus que touchante. Sa voix de conteur au coin du bois aux envolées légèrement, très légèrement lyriques, donne une profondeur aux différents titres, en fait ressortir une vérité hors d’âge, hors des modes actuelles. En ce sens, sa musique peut paraître datée, mais jamais dans le mauvais sens du terme.
Il s’est associé cette fois-ci au pape de la musique indé à la production, à savoir John Parish (PJ Harvey pour n’en citer qu’une). Le cahier des charges de Baptiste W.Hamon était assez léger, puisqu’il n’avait que deux impératifs: qu’il y ait de la pedal steel et que les choeurs soient réalisés par Lonny (on le comprend, ils sont divins ces choeurs). Pour le reste, il a fait confiance au maestro. Et nous avouons que le travail est simplement superbe car, sans dénaturer la personnalité du musicien, le producteur réussit à la magnifier et à la rendre encore plus crédible, concrète. Qui plus est, il ne s’embarque dans aucun travers pop. Si la musique de Baptiste W.Hamon gagne un peu en cette qualité « populaire », ce n’est jamais au détriment de sa nature profonde. Résultat, le disque dégage une aura de sérénité absolue.
Simplicité, humilité.
Nous avions dit à quel point nous aimons cet artiste. Nous le répétons, avec force et conviction. Il nous apparaît être un être sensible, totalement dans la lignée de sa musique, presque discrète. Il suffit de lire les notes dans lesquelles il évoque le mal dû au covid, de sa rencontre avec John Parish pour s’en convaincre. Baptiste, à coup sûr, est un type bien.
Mais ce qui est surtout bien, c’est sa musique, qui à chaque écoute nous touche un peu plus qu’à la précédente. Les mots appuient là où ça fait du bien car, même s’ils relatent des événements de vie douloureux, ils rendent néanmoins le disque lumineux et optimiste. Un peu comme si, enfin, la vie reprenait après une période de trop longue hibernation. Ce disque fait donc un bien fou,est empli d’une véritable délicatesse qui forcément réchauffe le cœur en ces temps plutôt rudes. Et pour ça, simplement un grand merci.
Le titre de Jusqu’à la lumière
Nous aimons beaucoup ces odes à l’amitié et aux moments partagés que sont Boire un coup, les gens trompés, mais un titre comme Dorothée, plus romantique pourrait leur damer le pion. Malgré tout, notre titre préféré reste Ils fument. Car ce morceau combine un peu tout ça, un spleen romantique, un endroit que l’on connait (la cuisine), des images qui évoquent des souvenirs, des sensations vécues, à ne pas oublier. Plein de pudeur, ce titre « pop » représente à notre avis bien l’ensemble du disque.
Ellen Count
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Allusions à la musique U.S. associées aux vers français de la poésie décontractée et fiable à la vie réelle nous livrent des chansons nonpareilles.
–Silence bête de la plupart des critiques qui comprennent à peine l’art original de Baptiste W. Hamon.
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Patrick Beguinel
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Effectivement, je vous rejoins totalement. L’écriture, tant musicale que textuelle, de Baptiste W.Hamon est un régal. Il nous emmène très loin avec son univers, toujours avec exigence mais aussi une forme de légèreté poétique hors du temps et des modes. Pour moi, l’un des meilleurs songwriter de l’hexagone. Merci pour votre soutien à ce grand bonhomme 🙂 .
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