SIMON BROMIDE, Following the moon.

simon bromide following the moonDebut album déjà disponible chez Scratchy Records / Cargo Records.

Si une chose a été bonne aux confinements successifs ayant jalonné ces dernières années, c’est dans la prise de risques de certains artistes qui officiaient en groupes et qui, faute de déplacements possibles, se sont posés la question de se lancer en solo. C’est le cas de Simon Bromide (aka Simon Berridge) qui, au bout de 25 ans avec Bromide, son groupe, nous a dévoilé il y a peu son premier album solo, Following the moon, un petit bijou folk, rock, pop, à l’ancienne, mais emplie d’une énergie vibrante.

Les 9 titres de cet opus sont autant de découvertes qui ne manquent jamais de nous émouvoir, de nous faire découvrir à la sensibilité à fleur de peau du musicien, capable de mélodies célestes déclamées d’une voix parfois fébrile, criante de sincérité et de pureté.

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Anglais.

Les anglais, ce n’est une nouveauté pour personne depuis soixante ans, sont les maîtres incontestés de la pop. Simon Bromide ne viendra pas démentir la chose tant ses compositions respirent le cool, le « à l’aise », mais jamais la facilité. Autrement dit, ces titres sonnent d’emblée familiers, mais nous surprennent tous avec une déconcertante grâce. Tout coule simplement de source, comme s’il était né ayant en tête toutes les connaissances pour faire une grande chanson. L’inné, l’acquis, peu importe, il a la musique dans la peau et il l’exprime avec brio.

Nous retrouvons sur Following the moon tous les ingrédients inhérents au genre : des instruments classiques (guitare, basse, batterie), d’autres plus marginaux (la présence d’une trompette par exemple), une voix expressive, des lignes de chant pleines de vie, des mélodies énormes, un côté très accessible contrastant avec une recherche poussée (mélodies et arrangements), le tout pour un plaisir perpétué chaque plage.

Une voix à nu.

L’un des éléments qui nous touche particulièrement sur Following the moon, c’est cette voix, exposée sans effets, nue et spontanée. Il en émane une sincérité profonde, notamment par ses imperfections et ses quelques approximations. Celles-ci, loin de gâcher le plaisir d’écoute, le renforcent au contraire. Elles représentent en quelque sorte l’expression directe d’une émotion, d’un ressenti, avec toute sa charge dramatique (positive ou négative, joie comme peine/mélancolie).

Elle est d’autant plus parfaite à nos oreilles qu’elle nous paraît étrangement familière, reprenant, dans sa tessiture, dans son timbre, tout un pan de l’histoire de la musique populaire. On reste donc difficilement insensible à sa présence, à son impact qui nous rassure, nous parle profondément, et ce notamment sur les morceaux les plus introspectifs (ou qui donnent l’impression de l’être) comme Earth’s answer par exemple.

Choeurs et arrangements.

L’autre élément qui nous touche et démarque Following the moon des autres disques pop sortis ces derniers temps, c’est ce travail sur les arrangements, instrumentaux comme vocaux. Les choeurs, le duo voix masculine/voix féminine (celles de Katy Car et Julie Anne McCambridge), tout est absolument parfaitement dosé, permettant là aussi aux émotions de passer. Sentiment d’exaltation ou sentiment plus intérieur, tout passe avec une grâce aérienne. Mais le travail sur les instrumentations n’a rien à lui envier. Cordes, nappes de claviers, instruments acoustiques ou électriques, tout se combine à merveille pour nuancer le propos.

La folk remplace donc la pop sur certains titres, le rock survient quand l’électricité domine. On note aussi un soin tout particulier porté sur le son de l’ensemble, et sur une production toute en sobriété et pertinence. Le mix, lui aussi, est absolument parfaitement équilibré, ce qui met en valeur les différents aspects de la musique de Simon Bromide.

Ainsi, derrière son aspect presque timide, ce disque se révèle être une pure mine d’or ou de diamant. La richesse pleut sur les compositions, avec une modestie touchante, de ceux qui ignorent qu’ils sont des grands. Coup de cœur pour ce disque qui mérite amplement d’être connu !

LE titre de Following the moon.

Deux ou trois gros coups de cœur sur ce disque. Un pour Chinua Achebe, parce que ce morceau nous met en joie par sa rythmique enjouée, par son entame de refrain beatlesien, par ses choeurs irrésistibles, et par son rythme and blues n’étant pas sans nous rappeler certaines pièces des Rolling Stones. On aime aussi beaucoup The argument, titre le plus latin du disque, notamment grâce à l’apport de la trompette de Terry Edwards (pour le reste, les choeurs sont une nouvelle fois irréprochable, ainsi que la composition en elle-même).

Le morceau titre nous fait également forte impression, pour des raisons similaires et une douceur particulière, en partie renforcé par une flûte, des cordes (ou plus exactement des claviers effets cordes) mais pour cet aspect également introspectif. Enfin, le très beau et remarquable Earth’answer (écrit par William Blake).

Allez, petite préférence pour…

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