GELATINE TURNER, L’hydre (EP 3 titres).

gelatine turner l'HydreDisponible chez  in silico.

Nous vous reparlons de Gelatine Turner. Le groupe nous avait pas mal surpris avec son premier mini album Derrière les nuages, notamment par cette capacité à mixer, dans ses influences, belle chanson française, pop aux contours urbains, et électronique. En revenant, signé chez In Silico, avec un nouveau trois titres, L’hydre, nous sautons sur l’occasion de vous reparler des deux frères (Romain, auteur/chanteur, et Pierre, compositeur).

L’hydre renoue avec ce qui avait fait le succès de Derrière les nuages, à savoir des textes purs dans lesquels se mêle intime et spiritualité (pour ne pas parler d’un je-ne-sais-quoi de mythologique). Gelatine Turner parvient à nous embarquer dans son univers sans nous manipuler. C’est à nous de faire le deuxième pas, et ceux qui suivent, pour prendre nos aises dans cette musique qui sonne à chaque nouvelle écoute inédite.

Car il faut bien l’admettre, si les deux frères sont on ne peut plus dans l’air du temps, ils sont aussi capables de ne sonner comme aucun groupe actuel. Cela vaut pour l’aspect chanson, comme pour celui de leur électropop. C’est-à-dire que les paroles ne sont pas réalistes, mais sans virer au surréalisme ou à la science fiction, de même que leur pop « urbaine », si elle traficote la voix et qu’elle joue avec des rythmiques proches de la trap, ne sombre jamais dans le cliché de l’autothune qui ne sert à rien ou dans une sorte de rythmique techno décérébrée.


(attention, ce titre ne figure pas sur le 3 titres).

Hors système.

Il apparaît alors que le duo joue le hors-jeu, le hors système, comme pour mieux tracer son propre chemin. Grand bien lui prend car il se permet de sortir un 3 titres inspiré, contenant un instrumental entre une parenthèse de chansons. Celles-ci dégagent une nostalgique céleste, tandis que l’instrumental dégage comme un parfum de mélancolie métissé de colère. Poétique, imagée, vaguement abstraite, L’hydre nous fait comme des flashs de compréhension diffus. Plutôt que d’être explicite, Gelatine Turner réveille des zones endormies dans notre conscience, nous laisse maîtres de nos ressentis et émotions.

Aurora, le titre instrumental, poursuit l’incroyable travail sonore entamé sur L’hydre. Ce travail joue l’orage, le souffle tempétueux du vent, la tension, et trouve une presque accalmie méditative sur Aurora, même si les bribes de conversation qui nous heurtent le tympan dégagent une forme de colère ou d’urgence (peut-être de panique aussi). Pourtant aérien, le titre nous place dans un ailleurs aux tonalités plutôt chaudes. Ambient jusqu’au bout des ongles, il ouvre la voie au dernier morceau.

A part…

Sur la plage de Royan est une évocation de souvenirs, une ode à la nostalgie de l’enfance, mais qui une nouvelle fois se joue des codes (La narration, à la manière d’une voix off, nous fait notamment un gros effet) avec une fin plus purement électro alors que sa grande majorité reste dans le giron d’une pop alanguie en français. Le contraste est saisissant, pas du tout désagréable. Le travail sur les voix qui se superposent nous évoque volontiers un aspect cinématographique qui nous fait nous dire que le duo pourrait très bien proposer ses services à un cinéaste tant l’effet est efficace.

Ce 3 titres est donc une excellente surprise qui nous conforte dans l’idée que ce groupe-là, il possède vraiment un truc à part qu’il convient de couver comme un trésor. Pour écouter, c’est par ici : plateformes

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