PAN GALACTIC GARDEN, un jardin extraordinaire ?

pan galactic garden1er album… galactique.

Avec un tel nom de groupe, et d’album, on se doute bien que Pan Galactic Garden n’officiera pas dans le punk hardcore, mais bel et bien dans un univers frôlant, s’accouplant, caressant, copulant avec le psychédélisme. Mais ici, pas n’importe lequel, puisque surgissent ici et là quelques vagues notions de surf rock, de groove sexy et délicat, d’une musique smooth qui, tel un jus provenant du jardin d’Éden, se déverserait dans nos tympans pour simplement nous envahir d’un sentiment de bien-être proche de la béatitude.

Le duo nous offre un album qui petit à petit nous entraîne dans une spirale ascendante, nous faisant perdre tout repère physique. La tête nous tourne, l’ivresse nous guette, à chaque nouveau titre. Il commence par un remerciement aux humains (Thank you humans), comme si les deux zozos quittaient définitivement la Terre pour rejoindre un ailleurs qui leur conviendrait mieux, plus en phase avec l’amour orange qui habille leurs veines. I’m not a musician rompt les amarres, en égrainant tout ce que Pan Galactic Garden n’est pas. Que nous ne sommes pas plus. Nous ne sommes ni musiciens, ni journaliste, ni réceptionnistes, ni rien du tout, si petits au milieu de l’immensité.

Ce titre, toujours nimbé dans l’écho, la réverb, les synthés spatiaux, est la rupture définitive avec les attaches terrienne. Le voyage débute véritablement une fois délestés du poids de ce que l’on n’est pas, pour pouvoir être véritablement ce que nous sommes au plus profond de nous.

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Rêver sa vie, vivre ses…

Nous n’allons pas faire nos prêcheurs à deux balles. Swimming pool enfonce le clou, invite à « rêver de… » (Dream about it sans cesse répété), à finir de se regarder le nombril, de procrastiner, d’enfin rêver. Psychédélique, on vous dit, baba cool, ouais, mais aussi terriblement sexy. Les lignes de basses sont méchamment gorgées de sève (It’s too bad est funky à souhait, dégoulinant d’un jus sucré et disco), les voix déformées n’en finissent pas de brouiller les repères sensoriels. L’ouïe nous guide dans un monde parallèle, mouvant, catchy sans être putassier, intrigant sans être rébarbatif. Il faut néanmoins apprendre à aussi tomber la carapace, à accepter l’amour qui pleut de partout autour de nous pour accepter le disque tel qu’il est.

Les incantations sont là pour nous inviter à lâcher prise, à nous alanguir dans les bras de l’autre, à faire l’amour en situation d’apesanteur. Le quotidien n’existe plus, la nuit est ensoleillée, le jour est étoilé, le jardin donne des fruits et légumes sucrés, salés, aux saveurs inédites, orange mandarine citron, acide-ulés, lysergiques, gazeux, alcoolisés. Nous nous enfonçons dans une bulle qui nous extrait totalement de la routine. On dérive.

Et ce n’est pas We need drugs qui nous dira le contraire. Pour marcher, pour aller ailleurs, pour explorer les contours de notre psyché, enfoncer les portes jamais totalement ouvertes de la perception. La basse hypnotise, les claviers nous arabisent. La rythmique indolente en devient totalement inconsistante, comme si ses frontières terrestres se dissolvaient dans notre âme, dans la pulsation de notre cœur (promis, on n’a rien gobé pour écrire cette chronique, seule la musique nous fait cet effet).

En transe…

Nous nous retrouvons dans une forme de transe chamanique qui ne cesse de s’amplifier à l’écoute du disque. Love et son intro enfonce le clou de We need drugs, même si on sent presque un arrière-goût de bad trip sur nos lèvres. Même si l’amour c’est la liberté, des teintes légèrement inquiétantes se font ressentir (par la voix robotisée, celle d’un extraterrestre du fameux jardin galactique qui nous guiderait, possiblement, sur une pente savonneuse). La descente de gamme qui suit ne contredit pas la chose. Fort heureusement, tout reprend une tournure « normale » sur Light light light light, puisque les prémices d’obscurité, en provenance de nuages stellaires, se dissipent.

Nous continuons l’exploration du jardin galactique comme cajolés, bercés par cette sensation que forcément, rien de nocif ne peut plus survenir. Sun is shining, mais sur le point d’exploser, mais qu’est-ce qu’on s’en fout, on est bien là, non ? the Bird is singing, même si on ne comprend pas forcément tout ses gazouillis, c’est l’impression qui persiste, qui guide nos pensées, le pouvoir de la musique qui transcende le corps pour la pensée, pour la dérive en toute quiétude. C’est le jour, This is the day, pour tout envoyer valdinguer, pour finir notre voyage, en suspension.

On ressort un peu lessivé de l’album. Nous y avons perdu pas mal de poids, de stress, et quand les nerfs tombent, c’est la saine fatigue qui s’empare de nous. Comme le disque nous le propose, nous ressentons un bien-être salvateur, une envie d’aimer ceux que l’on croise dans la rue (visiblement, ils n’ont pas écouté l’album vu les regards furibards, de ceux qui n’ont rien compris, qu’ils nous lancent), de se sentir en paix avec le monde qui nous entoure, de ce jardin galactique qui finalement nous tend la main chaque jour (non non promis on n’a rien pris pour écrire cette chronique). Finalement, on se sent juste tranquille, détendu du kiwi…et ça fait du biiiiieeeeennnn.

LE titre de Pan galactic garden.

Nous, on aime bien quand même It’s too bad. Sans doute parce que le titre it’s too good to listen (et aussi sans doute parce que sa ligne de basse nous transporte véritablement ailleurs). Mais l’album est très homogène, les titres dégagent un peu cette même aura, alors on se raccroche vraiment sur des détails très subjectifs (donc pas utiles de les mentionner) pour placer ce titre comme étant celui de l’album.

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