Playlist 27, de l’amour, du hip-hop, et de l’espace.

playlist 26 Larry KiddNouvelle sélection musicale en vidéo du 02 juillet 21.

Pour beaucoup, l’heure des vacances approche à grands pas. Alors, pour partir l’esprit détendu, voici notre playlist 27 qui met à l’honneur des groupes et artistes qui jouent les faux-semblants pour mieux nous attirer dans leur univers. On vous laisse découvrir tout cela sans tarder.

LARY KIDD

On commence cette playlist 27 par un Feu roulant incroyable. Rare que les rappeurs trustent la première place d’une de nos playlists (c’est même une première). Comment dire ? Lary Kidd nous met une torgnole indéfinissable en mêlant français et anglais avec maestria, un art du mot qui fait mouche, le tout sur des sonorités west coast et un flow qui terrasse.

En fait, nous en avons des frissons partout en entendant ce titre. L’aisance du musicien est hors normes, démontre à la fois un respect pour le rap tout en y apportant une originalité à proprement parler bluffante. Oui, nous en sommes bien conscients, on use de superlatif pour parler de la musique de Lary Kidd, mais vous comprendrez en écoutant ce morceau absolument génial. Énorme coup de cœur (et on le répète, c’est assez rare que le hip-hop nous touche de la sorte). On revient très vite sur son album Le poids des livres (forcément, un tel titre ne peut que nous parler).

BLEU NUIT

Toute autre ambiance avec Clef d’or de Bleu nuit. Ici, on retourne à nos amours post punk, avec un effet à la limite du shoegaze. Indolent, hypnotique, la musique du groupe flirte avec une certaine idée du psychédélisme sur le couplet. La force émotionnelle dégagée ici nous place en situation de perte d’équilibre au point que nous nous trouvons à deux doigts de sombrer dans une sorte de folie mal définie.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe possède une originalité assez surprenante, en témoigne la fin de ce titre qui lorgne avec insolence l’expérimentation pure et dure. Presque dark wave, cold wave, notamment dans ses textes, Clef d’or déroute et enchante par sa maitrise. De haute voltige.

SARAH MANESSE

Nous aimons souffler le chaud et le froid, passer sans transition d’un titre à l’autre. Nous arrivons désormais aux abord d’une folk épique, celle de Little Flame dans laquelle Sarah Manesse impose avec la force de sa conviction la douceur de sa voix et de ses orchestrations boisées. Sentiment instantané d’apaisement, comme pour marquer une rupture dans cette playlist 27 et lui donner des atours plus doux, plus sereins.

La composition ici tient toutes ses promesses, et si l’on fait abstraction du clip vidéo, nous imaginons des paysages à perte de vue, du côté du nord de l’Europe, finalement pas très loin de l’univers d’Emiliana Torrini. Un morceau qui nous invite à l’introspection cocooning, au repli sur soi ouvert à l’autre (oui, c’est étrange comme formulation), comme si, finalement, nous pouvions trouver nos repères dans le partage. Joliment mené, intimiste, chaud, rassurant, Little flame nous émeut avec douceur.

Charlotte OC

Un petit truc de soul dans l’entame du morceau, conforté par l’apparition de choeurs dans la tradition motown/stax. Et puis petit virage plus rock, toujours porté par un rythme et un groove discret, mais efficace. Renforcé par la ligne de chant de Charlotte OC, ce Bad News fonctionne à merveille et nous entraine à sa suite de manière on ne peut plus convaincante.

On aime le mix qui dégage un sentiment d’intimité, comme si la dame se confiait à nous, comme pour expulser un peu de son spleen. Nous nous faisons réceptacles de ses émotions en transit et succombons aux pleurs de la guitare. Ce morceau possède donc son petit lot de plaisirs qu’il convient de partager au plus grand nombre.

THEO LAWRENCE

Un habitué de litzic. On retrouve avec un plaisir non feint, dans cette playlist 27, le talentueux Theo Lawrence qui revient avec un morceau contre lequel Elvis n’aurait probablement rien eu contre l’interpréter. L’ambiance ici nous évoque l’Amérique du sud des États-Unis, de la frontière avec le Mexique, avec un rythme un peu indolent et une musique d’inspiration vintage.

Comme on adore la mandoline, on ne résiste pas à ce I’ll never dream again où le chanteur se fait crooner, dans une pure tradition du genre, tout en y apportant une incroyable fraicheur. Assurément, ce type-là possède un talent hors du commun, ce qui fait que nous en parlons encore une fois (et pas sûr que nous nous arrêtions là).

MAXTON HUNTER

Univers boisé, comme en réponse à celui de Sarah Manesse, mais du versant masculin (même si une voix additionnelle féminine s’y greffe, Maxton Hunter nous balance un Say what you mean à la cool. Rythme ensoleillé, groove sexy, voix ensorcelante, tout est réuni pour dégager un maximum de sensations positives. Le caractère intimiste du titre se dégage d’une production sans grande effusion, ultra précise, rigoureuse, mais dans le bon sens du terme, c’est-à-dire qu’elle est chaude, enveloppante, osée également (le passage du solo de guitare est très bien senti).

Ce titre nous embarque avec lui sans nous obliger à de gros efforts, tout en restant intelligent dans sa proposition, en ne séduisant pas nos plus vains instincts. Bref, ça nous porte et nous délivre une énergie fantastique. Un morceau à écouter le matin, quand vous vous sentez le moral en berne. En effet, il vous redonnera foi en la vie, rien de moins.

BAD BAD BIRD

Allez, direction la pop en français. Oh non encore un truc à la con direz-vous ? Eh bien non. Parce que Bad Bad Bird, c’est Madeleine de Toybloïd qui se lance en solo, guitare à la main. Textes candides, poésie naïve, mots « enfantins » pour décrire l’amour et les interrogations qui sont les siennes, Voudras-tu m’adorer ? est un single absolument charmant, bien moins bête que les ¾ de la production pop en français de ces derniers temps.

Parce que c’est hyper bien foutu musicalement, que ça réveille un peu d’un esprit oublié par chez nous, à savoir celui d’une simplicité pleine d’humilité, qui ne se prend pas la tête mais qui évite de sombrer dans le crétinisme forcené (tout en gardant un petit aspect punk dans l’âme jouissif). Ici, c’est la finesse qui règne, malgré cette touche qui pourrait paraître enfantine mais qui révèle, justement, une acuité démoniaque. Et puis ça remet aussi le sentiment amoureux dans ce qu’il a de plus beau et pur. Bref, on adore !

PERIODS

Nous terminons cette playlist 27 par Periods. Nous vous avons déjà parlé de ce groupe de nanas pas comme les autres il y a quelque temps. On pense à Au revoir Simone sur ce titre Synth pop punk ultra efficace, en français également, intelligent également et qui sonne un peu, par son thème, comme une probable suite (ou complémentarité) du titre précédent. Il nous apparaissait assez pertinent de les placer l’un à la suite de l’autre car ils nous évoquent deux versants d’une pop lucide et divertissante.

Le texte est ici assumé, comme cet aspect qui pourrait paraître bancal s’il n’était pas totalement voulu et maitrisé. On aime ce vent de fraicheur qui souffle sur l’hexagone en ce moment, ce petit truc décomplexé qui fait du bien à l’exception culturelle qui est la nôtre parce que c’est malin, que ça fait sens, et que c’est tout sauf prétentieux. Donc on vous le fait découvrir et on applaudi !

BONUS

ESINAM ft NADEEM DIN-GABISI

Un instrumental qui mêle aspect tribaux et pop et jazz, modernité et tradition, pour une artiste mutli instrumentiste dont on vous reparlera à coup sûr dans les jours/semaines à venir. Somptueux et puissant, terrien et aérien. Indispensable pour terminer cette playlist !

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