Playlist 24, coups de cœur en série pour plaisir en cascade !
Nouvelle sélection musicale du 11/06/21.
Dans cette playlist 24, nous nous faisons plaisir. Tout en espérant qu’elle vous en procurera également beaucoup. Chose assez rare, mis à part Francis Lung, il ne s’agit que de groupes ou artistes qui nous étaient totalement inconnus. Pourtant, le talent est là, à tous les étages, et la fusée décolle dès Concrete Jane pour ne s’achever qu’un certain temps après Rimac (oui, le plaisir a cette force, celle de l’inertie, qui ne cesse de se propager même la dernière note de musique consommée.
CONCRETE JANE
Premier extrait de son prochain EP, The lover s’avère ultra redoutable. La pop de l’helvète nous rappelle au bon souvenir d’un certain Syd Barrett (non, on ne fait pas une fixette, mais tout de même, y a quelque chose non?). La pop de Concrete Jane, sur ce morceau, s’avère une sucrerie ne donnant aucune carie, puisque jamais trop sucrée. L’équilibre est parfait entre la ligne mélodique géniale et celle de chant, envoutante.
Probablement que le clip, bucolique, pour ne pas dire champêtre, vous intriguera-t-il. Pour nous, nous y voyons une décontraction évidente du musicien, ne s’y prenant absolument pas au sérieux, tout comme, finalement, le reflètent les paroles « I’m/not a singer/but I pretend/ to be ». Après ses deux premiers albums fabriqués à la maison, Julien Zumkehr, le fameux Concrete Jane, revient avec un nouvel EP qui sortira le 9 juillet prochain. Folky, bluesy, popy sa musique nous touche droit au cœur. Il n’y avait pas de meilleure façon d’entamer cette playlist 24, n’est-il pas ?
STREAKER
Sans le faire totalement exprès, mais un peu quand même, on vous dévoile le clip de Streaker, Symétrie. Si les musiques de Streaker et de Concrete Jane n’ont pas grand-chose à voir, leur vidéo joue un peu dans la même catégorie, à savoir celle d’un environnement naturel. Musicalement, Streaker nous propose un mélange entre électro pure et dure, lignes pop dans le chant, qui emprunte tout de même un phrasé spoken world, et quelques éléments orientaux.
Le résultat est d’autant plus accrocheur que les paroles sont ici taillées dans la masse, dans une finesse brutale qui nous correspond parfaitement, puisque couplée à une poésie lunaire. Symétrie est extrait de l’album Par inadvertance qui sortira le 18 juin.
CUTTER
Promis, on arrête avec la nature, qu’il convient évidemment de préserver. Si l’univers du clip est plus urbain, comme la musique de Disparition, il y est question d’insectes qui disparaissent, comme l’amour entre deux personnes. Le parallèle, pour ne pas dire la symétrie, entre les deux mondes (celui des petites bébêtes et celui des grands benêts que nous sommes) est plutôt malin, d’autant qu’il est mis en valeur par une musique mélancolique joyeuse, au spoken world très personnel, jouant la répétition à outrance pour un effet hypnotique nous rendant particulièrement et paradoxalement pleinement conscient de ce qui se joue ici.
On aime beaucoup l’univers dégagé par Cutter, par ce côté cool et conscient, et par cette pop qui, finalement, dégage plus de positif que de négatif. Merder en beauté, l’album autour de ce single, est disponible depuis le 04 juin et une écoute s’impose.
SMOKEY JOE AND THE KID
Poursuivons cette playlist 24 avec un titre qui nous fait aussi un bel effet positif. Mama Gave Ya signe de le retour, après 4 ans d’absence de Smokey joe and the kid. Tout commence par un état que nous connaissons tous, celui résultant d’une absorption massive d’alcool. On se sent mal, on se rêve ailleurs. Alors quoi de mieux qu’un retour vers le futur et une plongée (éthylique ou pas) dans l’univers de la musique noire américaine des années 70.
Le clip met en joie, la musique donne envie de danser avec cette base funky sur laquelle le groupe se fait visiblement plaisir , autant musicalement avec cette électro inspirée, jamais racoleuse, et cette vidéo potache à l’esthétique unique. Et comme la fête n’est pas près de s’achever, Smokey joe and the kid annonce son prochain album pour octobre.
FRANCIS LUNG
Changement d’atmosphère totale puisque Francis Lung nous invite à l’introspection avec son tout dernier morceau, Blondes have more fun (rien à voir avec Girls just want to have fun rassurez-vous). Pop classieuse jusqu’au bout du médiator, n’hésitant pas à sortir les cordes, à poser une voix douce comme du velours, Francis Lung y parle de sa sobriété retrouvée.
S’il s’interrogeait sur son envie d’être quelqu’un d’autre, il se posait en substance la question de savoir si une fois devenu un autre, n’aurait-il pas envie d’être un autre autre. Bref, l’herbe paraît toujours plus verte dans le jardin d’à côté, mais qu’en est-il réellement ? En tout cas, le mancunien nous propose un titre aux sonorités léchées, à la mélodie accrocheuse, mais avec toujours ce petit truc surprenant qui vient troubler l’écoulement de ce fleuve tranquille que sont ses chansons. Blonde have more fun annonce son album Miracle qui sort le 18 juin chez les toujours excellents Memphis Industries.
DE BEREN GIEREN
Un peu de jazz dans cette playlist 24, ça vous tente. Mais attention, pas n’importe lequel, un jazz qui envoie du pâté. Le trio De Beren Gieren en effet nous propose une musique hybride, à l’énergie dévastatrice, nous rappelant E.S.T par sa capacité à transcender les genres pour les faire sien. Ici, la base piano, contrebasse, batterie (plus un choeur féminin pastoral) s’hybride avec des atours électros pour un résultat absolument bluffant.
Organique et mécanique se mutent en une seule entité sonore qui nous propose un univers fou à découvrir. Le voyage sensoriel est total et ne demande qu’une chose, à être découvert en profondeur. Il faudra cependant attendre septembre, et la sortie de Less is endless, leur nouvel album, pour le faire. Alors en attendant, décollons avec Animalcules.
HILDEGARD
Musique et univers assez particulier que celui d’Hildegard. Il nous fait une drôle d’impression, presque comme s’il dispensait un message subliminal dont le sens ne nous sauterait pas immédiatement aux yeux (ou aux oreilles). Il y a un aspect lo-fi absolument tonitruant, une douceur dingue émanant des voix, et des lignes de chant claires et géniales. Un côté sexy se dégage de l’ensemble, tout comme étrangement perturbant.
La production est maligne comme tout, nous propose des sonorités folles, tout en étant terriblement pertinente, et surtout superbement exécutée. Impossible de rester de marbre devant le talent du duo formé de Helena deland et Ouri. Leur Album homonyme est sorti le 04 juin.
THANK
Si une certaine notion du punk n’était pas présente dans une de nos playlists, c’est qu’un robot aurait pris notre place. Fort heureusement, Thank existe. Et il nous propose un titre monstrueux de groove et de hargne. Particularité, un chant presque a capella lance le titre, ce qui lui donne un mordant original, hors des sentiers battus et rebattus du genre. Et quand la batterie arrive, ça décolle chanmé, et ça nous fout sur le cul, littéralement. On ressent ce truc au creux du ventre, comme cette envie d’en découdre avec tout le monde tout en ressentant un plaisir insensé à l’idée de combattre.
Apocalyptique, la musique du groupe, en tout cas sur ce Commemorative coin (comment ne pas y voir une critique de l’euro?), ne nous laisse absolument pas indifférents, bien au contraire !
RIMAC
Un petit kiff pas du tout honteux pour clore cette playlist 24. On y retrouve un groupe franco-péruvien plutôt pas mal inspiré par Franz Ferdinant (ça saute aux oreilles) et par Mars Volta (ça saute aux oreilles aussi, mais plus tard dans le morceau). Wreck you en effet joue l’aspect disco rock des écossais avant d’imposer le rock hyper structuré des américains en fin de titre. Résultat : sans grand écart, Rimac réussit à concilier deux univers a priori totalement incompatibles pour créer une musique rien qu’à eux.
Quand le disco laisse place à la folie électrique la plus totale, mis hélas un poil brève, nous ne pouvons que frissonner de plaisir. On espère que vous aussi. Quoi qu’il en soit, ce groupe, nous le suivrons avec énormément d’attention.