PLAYLIST 13, il en faut pour tous les goûts.
Nouvelle sélection musicale du vendredi 26 mars.
Il en faut pour tous les goûts et cette playlist 13 part un peu partout, faisant fi de nos réticences habituelles. Ici, nous allons donc voyager en Argentine (Ignacio Maria Gomez), en Italie (Fede Conte), au Brésil (‘Akhi Huna), au-delà de nos sphères habituelles. Pourtant, la qualité n’en pâtie jamais et nous prouve que, même si la world music a tendance à un peu nous passer loin au-dessus de la tête, elle possède des représentants à la créativité folle. Pour le reste, outre les Pays-Bas (Don Melody Club) Ukraine (avec 8Lis5) que nous mettons peu en valeur , on retrouve la France, le Canada et les Etats-Unis. Un tour du monde depuis votre fauteuil quoi.
KAROLAN BOILY
Nous commençons notre tour du monde par le Canada. Et nous n’allons pas vous le cacher, nous avons un coup de cœur pour ce Aurores boréales II. Genre un gros coup de cœur. Il faut dire que Karolan Boily parvient à nous émouvoir au-delà des possibles avec ce titre organique, aux sonorités convoquant le post rock et une presque électro minimaliste. Les tessitures sonores sont folles (on vous conseille l’écoute au casque pour ne rien louper), tout comme l’architecture du morceau. Il y a comme une sourde tempête qui rôde autour de ce texte qui s’avère une catharsis pour la musicienne qui y exprime les questionnements et doutes suite à un échec amoureux.
Ce morceau est d’une richesse inouïe, tant technique qu’émotionnelle, porté par une ligne de chant toute en nuances. Intimiste et universelle, Aurores Boréales II réussit à nous faire ressentir ce chamboulement interne, celui de l’amour qui fout le camp et qui ravage tout en dedans. C’est beau, c’est fort, et cette artiste canadienne mérite d’être suivie avec attention !
MASSTØ
Voilà un groupe qui devrait faire parler de lui quand sortira son EP (prévu pour octobre). Woman, premier extrait de celui-ci, crée la symbiose parfaite entre blues et soul, entre groove et puissance. Nous pourrions presque croire le trio originaire des states, mais ils sont bien Français, d’Amiens pour être un peu plus précis. Formé de Thomas Orlent, Matthias Colombel et Timothée Poncelet, le groupe propose donc une musique habitée, pleine de charme (ceux qui sont vénéneux) et porte en eux une classe folle, digne de groupes comme Black Pumas par exemple. Bref, on adore !
8LIS5
Ce groupe est né durant la pandémie que nous connaissons tous. Si elle est mauvaise pour tout, elle laisse quand même naître de beaux projets tels que celui de 8LIS5. Le groupe, composé de Louis Franck, Petro Cherniavski, Iurii Khustochka, Andrii Nadolskyi, Illia Galushko, propose ici son tout premier morceau Faded Wisdom. Et l’on peut affirmer que nous avons été instantanément séduits par la ligne de basse, par l’arrière-plan fait de nappes onirico-oppressantes, sur lesquelles les autres instruments, voix comprise, s’installent avec un sens du rythme affirmé. Le morceau dévoile ses charmes petit à petit et nous entraine dans son univers sans que nous ne nous en rendions compte. Très bien joué et surtout très prometteur.
PONTA PRETA
Si on aime le surf rock ? Affirmatif ! Celui qui vient de Californie, comme celui des Beach Boys, ou du pays Basque comme celui de Captain Rico & the ghost band. Et quand il vient de Lyon ? Euh joker ? Lyon, ville surf ? Eh bien oui carrément, la preuve avec Ponta Preta qui nous régale avec I wanna know, pur hommage, remis au goût du jour, à ce qui faisait l’essence des Beach Boys. Bref, on adore ! Et ça tombe bien puisque le combo sort très prochainement Tits up, son premier album (le 16 avril). On vous en reparlera donc de façon plus approfondie.
FEDE CONTE
Un groove puissant, une voix qui, quand elle repasse à un volume plus haut, dépote, le morceau à tout pour séduire. Pourtant, nous ne sommes pas fans du chant en italien qui, un peu à la manière du français, semble sonner moins rock que d’autres langues. Il est ici absolument maîtrisé et dégage lui aussi une énergie vitale forte. Bref, un morceau certes assez classique mais qui a du chien ! Et ça fait du bien !
LOMAN
À quelques jours (plus exactement dans un gros mois) de sortir son EP Night time, Loman dévoile un premier extrait de celui-ci, à savoir Melatonin. Il ouvre le disque d’une façon totalement immersive, portée par une électropop dégageant une forme d’urgence, par ses rythmiques, et une mélancolie épique. Si nous sentons une pointe de tristesse, le sentiment qui se dévoile à nous est celui d’une force qui se terrerait quelque part en nous, un endroit insoupçonné, mais qui nous porterait vers l’avant. Nous notons que ce titre, et l’EP, a été produit en collaboration avec Form (dont nous avions adoré C.W.T). Un gage de qualité supplémentaire (même s’il n’en était pas besoin vu l’univers déployé ici). On revient très vite plus en détail sur l’EP de Loman.
ESTHER ROSE
Nous, on aime la simplicité. Surtout quand elle dégage un sentiment de proximité, celui qui dit que nous sommes tous connectés, d’une manière ou d’une autre, malgré nos différences. C’est ce que nous sentons à l’écoute de ce très beau Songs remain. Guitare, voix, rien de tel pour imposer un univers, en toute sobriété, en toute quiétude. Son prochain album How Many Times doit sortir le 26 mars prochain chez Full Time Hobby. Pour information, ce Songs remain a été enregistré en 3 prises seulement, à la maison, avec le guitariste Ric Roberston. Ce titre, placé en milieu d’album, représente une vallée paisible, un lieu de repos comme le précise la musicienne. On ne peut absolument pas la contredire sur ce fait.
BÔME
Pause douceur dans cette playlist 13 avec un deuxième morceau doux comme un nuage. Avec The bay, nous plongeons dans un univers fait de douceur et de sonorités veloutées. À mi-chemin entre la pop, la folk et le jazz, l’esprit délivré ici se veut aérien, boisé, rassurant. Le morceau nous entraîne vers la rêverie, vers le bien-être, et ça fait toujours un bien fou que de pouvoir décrocher, surtout en fin de semaine comme c’est le cas ici, des affres de la vie quotidienne.
‘AkHI HUNA
Ce morceau possède des sonorités de fou. Les guitares y sont en effets simplement géniales, développent un univers oniriques à elles seules. Les arrangements sont très pertinents, plutôt malins, mais surtout ils sont inspirés. Si nous n’accrochons pas forcément au refrain qui casse un peu la dynamique émotionnelle mise en place sur le couplet, ce titre nous propulse dans un univers pop jazz assez saisissant. Et quand nous sommes saisis, on partage ! Dont acte
THE BRAVE MERMAIDS
Morceau légèrement décalé (par rapport à ces titres que nous mettons d’ordinaire en avant), Mermaids club nous plaît par ses références multiples, dont celles à la nouvelle vague. C’est plutôt malin, plutôt bien écrit, mais surtout c’est porté par un bon groove et une musique qui repousse les sinistres nuages qui flottent au-dessus de notre tête. Alors un peu d’évasion, en compagnie de sirènes, même parisiennes, ça ne peut faire de mal à personne. Non ?
DON MELODY CLUB
Sous des allures synth pop, c’est l’esprit crooner de Don melody club qui nous saute ici aux oreilles. Nimbé d’une esthétique légèrement cotonneuse, Isabel nous porte dans un univers fait de douceur, de groove sensuel et délicat. Tout ici est pesé, mesuré pour nous conduire dans les bras de cette Isabel, semblable à tant d’autres mais pourtant si unique. Isabel est issu du premier album de Donald « Donny » Madjid, claviériste et chanteur de Mauskovic Dance Band. L’album s’appelle Pure danzin et il paraîtra bientôt.
IGNACIO MARIA GOMEZ
Nous ne sommes pas fans de world music, mais dans le cas de Belesia, dur de ne pas accrocher. Sans doute parce que Ignacio Maria Gomez est un poète et que sa poésie parvient à dépasser le simple cadre de la langue. Nous ressentons ce qu’il exprime, sans comprendre un seul mot de ce qu’il raconte, plutôt qu’en nous fiant au seul sens des mots. Il y a ici de la chaleur, un sentiment fort d’amour, presque de piété pour un lieu rêvé, un paradis terrestre, peut-être un peu perdu. où « humains et nature ne font qu’un sous le regard bienveillant de la divine Pacha Mama ».
Three and me
Nous terminons cette chronique 13 par un morceau jazz, chanté, d’une grande sobriété, donc d’une grande classe. Tout y est fait avec une délicatesse pleine de légèreté, à l’image de cette voix magnifique. Les orchestrations sont elles aussi délicates, délivrent des saveurs feutrées, du plus bel effet. Il n’y a pas mieux qu’un tel morceau pour vous laisser vaquer à vos occupations pour un week-end que l’on vous souhaite, forcément, bon.
BONUS : THE MARS VOLTA.
Si jamais vous venez d’une autre planète, vous êtes peut-être passé à côté de The Mars Volta (sinon, on ne voit pas d’autres explications possibles). Bref, le groupe sort très prochainement son nouvel album Landscape Tantrums, l’occasion pour nous de vous proposer ce titre, Inertiatic ESP, qui nous rappelle à quel point ce groupe possède un univers incroyable (et surtout le feu sacré). Bref, incontournable.
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titre ajouté dans la playlist litzic https://litzic.fr/playlist/playlist-12/