[EP] LOMAN, Night Time // premier voyage onirique.

Premier EP solo de Loman (electronica)

Melatonin, dont nous vous avons déjà parlé, est le titre qui ouvre l’EP de Loman, Night time. Cette électropop, nous rappelant un peu l’esprit cold wave, dévoile une force tranquille qui se renforce par l’ajout progressif de nouveaux éléments. Sur un fil linéaire en arrière-plan, Loman développe sa ligne de chant, ses orchestrations, pour un résultat euphorisant, ou du moins qui nous porte vers l’avant. Si nous pensions qu’une légère mélancolie pointerait inexorablement le bout de son nez, nous sommes agréablement surpris par le fait qu’elle laisse place à un sentiment plutôt grisant.

Cela est en partie dû aux programmations rythmiques, mais également par une production qui agit comme une lumière blanche, repoussant les possibles ténèbres de la dépression. Les mélodies sont accrocheuses, jamais racoleuses. Nous ressentons une proximité avec Loman, comme s’il parlait à une part de nous, entre chien et loup. Il y a sur, ces 5 titres, une pulsation de vie, une énergie discrète, mais belle et bien présente, qui agit directement sur notre inconscient, qui fait que nous faisons tomber nos barrières.

Sur Le deuxième titre de l’EP, Little whisper, ou bien encore Slide coin, nous sommes happés par quelques notes de piano (plus un effet corde sur ce deuxième titre), envoyant valdinguer l’univers « tout » numérique de la musique. Seul autre élément 100% organique, la voix de Loman, pure et traitée avec finesse, c’est-à-dire que les effets sur celle-ci sont minimes, et c’est très bien ainsi.

Rêves.

L’univers ainsi dévoilé dégage des touches oniriques, s’élevant dans les airs et nous kidnappant d’un ordinaire maussade pour y ajouter quelques camaïeux de couleurs chaudes. L’ensemble de l’EP agit comme un catalyseur d’émotions, capté par le musicien puis redistribuées exemptes de toute pollution. On se retrouve dès lors dans une sorte de conte de fées pour grands enfants désabusés, qui commence peut-être un peu tragiquement mais se terminant dans une forme d’allégresse, même si celle-ci reste ténue. Ainsi, les teintes mineures du début des morceaux semblent s’envoler au fur et à mesure des secondes qui défilent, comme pour nous montrer que rien n’est immuable, que du bon peut naître du mauvais.

Nous aimons, en ce sens, beaucoup la plage, brève mais magique, de Big dream, qui s’apparente, à nos oreilles, à un instrumental (la voix est utilisée comme un instrument sur ce morceau qui porte parfaitement son nom). Mais surtout, c’est le magnifique Night time qui nous bouleverse, par la fragilité émanant de la voix de Loman, par son interprétation captivante, et cette pulsation intime qu’elle recèle.

Avec Night time (l’EP), produit avec le groupe Form, Loman propose un premier pas en solo annonciateur d’un univers riche, intime, puissant dans ces évocations. Nous ne pouvions simplement pas passer à côté.

Loman Night time

Credit : Benjamin Marois

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