[ALBUM]Jane Weaver – Flock // Fais comme l’oiseau !
Nouvel album de Jane Weaver
Nous avons affaire ici à un drôle d’oiseau, j’ai nommé Jane Weaver, chanteuse, auteur-compositeur et musicienne, qui revient avec son dernier album Flock. Cette anglaise, native de Liverpool et vivant à Manchester depuis plus de deux décennies, a bel et bien pris son envol depuis un sacré bout de temps. Jane Weaver fait son apparition au début des années 90 avec le groupe brit pop Kill Laura, puis avec le Misty Dixon, groupe mélangeant musique électronique et folk. C’est depuis le début du troisième millénaire, que Jane vole de ses propres ailes, en tant qu’artiste solo, sortant régulièrement de merveilleux albums, d’une rare beauté, et sous-estimés à notre goût.
Oiseau de présage
La mancunienne nous propose donc son nouvel album Flock, signifiant troupeau d’animaux quelconque, ou volée d’oiseaux mais que nous pouvons aussi traduire par les ouailles. Cependant, nous aimons beaucoup cette idée d’oiseau, symbole de déplacement, de liberté (artistique) et de rêves, qui caractérise divinement la musique de Jane. De surcroît, sur la pochette de son nouvel opus, nous la voyons poser pieds nus, de noir vêtu, les paupières teintées de bleu telle une corneille assise sur son trône en osier. Oiseau de présage, la corneille connaît les mystères inaccessibles de la création et en est le gardien.
Jane Weaver voudrait-elle nous faire passer un message? Attirer notre attention? Autour d’elle, un patchwork coloré de nichoirs à oiseaux, de toutes tailles. Est ce que notre corneille attend impatiemment ses ouailles? Nous y voyons un cri d’alerte sur la disparition, le déclin croissant des oiseaux sur notre belle Planète Bleue dont les causes principales seraient celles que chacun connaît déjà, à savoir, le changement climatique et l’utilisation de pesticides. Cela reste notre interprétation. Néanmoins, il serait dommage de voir s’éteindre tous ces oiseaux si poétique, et tout sentiment de liberté et de rêveries. Au-delà de l’esthétisme de l’album, Jane Weaver, nous livre un album comme elle s’est très bien le faire, éclectique, authentique et à la recherche de nouvelles expérimentations.
Aérienne et diaphane
Haut les coeurs! C’est le cœur bas que Jane démarre l’album avec le morceau Heartlow. Dès le début, le balancier du son de la guitare nous amène vers un monde enchanté où les cuivres se font entendre au loin, le tout porté par la voix cristalline et hypnotique de notre anglaise. Comme à l’accoutumé, Jane Weaver nous amène dans un voyage psychédélique, comme sur le morceau Stage of Phases, qui ne saurait nous rappeler le Tame Impala de Kevin Parker. La musique est aérienne et diaphane. All The Things You Do, morceau onirique, où seul le rythme est imperturbable, est un feu d’artifice sonore. Chaque son est une couleur, une odeur. Nous vous conseillons de vous allonger, de fermer les yeux, nous vous garantissons une errance sensorielle assurée.
Le titre concis Lux est à la limite du chamanisme. C’est un morceau miroitant, floral où la nature n’est jamais très loin. Tout comme Flock où nous nous imaginons traverser une forêt enchantée et où nous restons émerveillés par sa beauté, ses tintements, sa respiration. Un concert de flûtes nous remémore tous ses oiseaux qui en sont les maîtres des lieux. Dans une moindre mesure, nous retrouvons des notes de flûtes à la Jethro Tull sur Pyramid Schemes, qui se mêle à un riff de guitare très funky. Pour ce qui du côté funky, nous ne sommes pas en reste avec The Revolution of Super Visions. Le fantôme du Kid de Minneapolis, Prince, déambule entre les couplets avec sa “petite corvette rouge”. Ce titre nous rappelle aussi le David Bowie des eighties ou encore certains titres du fabuleux et sous-estimé album de Beck (Hansen), le dénommé Midnite Vultures.
De l’autre côté du miroir
Modern Reputation nous enivre d’un son electro venu d’un autre monde pendant que la voix zéphyrienne de Jane Weaver nous subjugue une fois de plus. Sur Sunset Dreams, notre anglaise délivre une chanson au rythme ondoyant, nous entraînant sur un bord de mer où le soleil caresse les vagues jusqu’à s’y noyer. Le morceau Solarized qui clôture ce fabuleux album, se veut pop et dansant. Au fil de la chanson, Jane nous invite “à fuir avec elle dans un monde un peu plus réel”. Nous interprétons et nous imaginons un monde un peu moins matérialiste et connecté. Ou plutôt, oui, connecté mais au monde qui nous entoure, à l’Homme et à la nature.
Avec Flock, Jane Weaver est loin de faire un flop! L’album est merveilleux, à la fois onirique, contemplatif et introspectif aussi bien pour elle que pour nous. Flock est une porte de secours vers un pays enchanté, Jane nous invite à aller voir de l’autre côté du miroir. Nous revenons à notre idée du départ à savoir celle des oiseaux, et par conséquent à celle du rêve. Tout le long de cet album Jane Weaver nous fait rêver et ça fait du bien!
LGH
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LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).
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