[EP] MATHIEU CROUZET, Face A // pop veloutée.
Face A, nouvel EP de Mathieu Crouzet.
La voix de velours de Mathieu Crouzet est un aimant. Magnétique, elle nous attire par ses contours arrondis, par l’apparente délicatesse qui en émane. Diction lente, appuie léger sur les consonnes adéquates, nous nous retrouvons vite embarqués dans un univers nous faisant lentement léviter, perdre pied avec la réalité pour en rejoindre une, parallèle, aux teintes pastel.
Nous pensons vite à Octave Noire, pour cette voix justement dont le timbre avoisine celle de cet autre esthète pop. Peut-être y sommes-nous inexplicablement sensibles, peu importe car ce chant, couplé à des lignes elles aussi magnétiques, dégage un sentiment de bien-être général, contrastant avec des paroles mélancoliques, où pointe une légère aspérité amère mais aussi un romantisme exacerbé, tout en retenu pourtant. Le contraste ne produit qu’un seul résultat, un oxymore musical dont il nous est impossible de nous extraire. A noter que Mathieu Crouzet utilise un léger effet vocoder par moments, utilisé de façon très légère ce qui confère à son chant un charme original et pertinent (ce qui est rarement le cas à notre humble avis).
(Ce morceau n’apparaît pas sur Face A)
Pop french touch.
Musicalement nous sommes plongés dans un bain d’élégance, aux sonorités chaudes, bien qu’usant d’effets numériques. Ceux-ci sont légers, envoyés en l’air par des claviers savamment utilisés pour créer une atmosphère rassurante, un tout sur lequel les compositions s’ancrent pour dispenser leurs mélodies, toujours inspirées.
Ces mélodies, justement, reposent sur des rythmiques douces, presque en sourdine, mixées derrière la voix, comme pour lui servir de filet de sécurité, au cas ou. Les guitares, acoustiques sur Love inside my balls (doit-on vous le traduire?), électriques, rythmiques ou solistes sur Coup de poing et Everest, restent discrètes même si belles et bien présentes. La basse est indéniablement une composante immanquable du son de Mathieu Crouzet. Bien mise en avant, elle sert de colonne vertébrale, inflexible mais virevoltante, aux compositions de Face A. Ce tout contribue à la magie discrète, élégante de cet EP raffiné, doux, tant dans ses motifs que dans ses paroles.
Réécouter Désobéissance onirique (n’appartient pas à l’EP lui non plus)
