[ EP ] SHAKEN SODA, pétillant, frais et explosif et bien secoué !
Premier EP de Shaken Soda (autoproduction).
Comment ne pas penser que Shaken Soda, avec Complex identity, se tire une balle dans le pied d’entrée de jeu ? En effet, le premier titre de ce premier EP est une telle déflagration que nous nous demandons si le groupe peut s’en remettre et proposer une suite d’EP convenable ? Parce que il faut être sacrément secoué pour proposer un tel skud d’entrée de jeu. Que tout doit sembler passablement fadasse après un tel concentré de rock (nous allions dire disco rock) sous amphétamines, absolument jubilatoire tant dans la forme que dans le fond.
Alors on craint de voir un EP s’écroulant sur lui-même, château de cartes terrassé par la première (et unique) déflagration. Autrement dit, un Ep reposant sur un seul coup d’éclat ressemblant à s’y méprendre à un pied de nez (pour ne pas dire un doigt d’honneur) aux convenances et qui dirait on s’en baleck du reste, on a pondu ça et basta ! C’est vrai, Pierre Boulay, Olivier Castellat et Mikaël Torren, le trio de Shaken Soda auraient pu se dire cela, et se reposer sur cette unique et magistrale claque. Mais à la vérité, il n’en est rien puisque les 4 autres titres de cet effort valent largement le détour (et que les gens de Shaken Soda sont des gens bien comme il faut, nous n’en doutons pas).
Taillé pour la scène.
En fait, ce premier EP montre déjà des limites extensibles, quelle que soit la direction que pourrait choisir de prendre le groupe. En effet, que le rock pur et dur y côtoie la pop ou une forme discoïde, ou reste simplement pop, ou rock, l’ensemble possède le bon goût de le rester (de bon goût). Et pertinent en plus de ça, dans tous les cas de figure ! Qui plus est, pas de léchage de cul envers une quelconque référence, pas d’hommage putassier ou de flagornerie pour être là où il faut être vu, entendu, mais une rectitude morale qui va bien avec la musique que le power trio propose (sans détour, honnête).
Celle-ci est directe, énergique, capable d’alterner force et douceur, de produire des lignes de chant efficaces, de faire souffler un vent de fraîcheur et de fun sur un rock qui oublie bien souvent d’être léger (dans le sens divertissant, mais pas con pour autant). Le groupe enchaîne ici 5 titres en 16 minutes, sans faute de goût, avec une maîtrise bluffante, laquelle ne laisse jamais présumer qu’il s’agit là d’un premier (ou dernier) éclat de talent.
Alors on savoure, on se laisse surprendre par la vitalité de Shaken Soda. Il fait voler en éclats, avec brio, le marasme de ces derniers mois, avec un art du rythme et de la mise en scène qui laisse rêveur. Et surtout, sa palette musicale nous semble parfaitement taillée pour la scène. Alors on attend (et on croise les doigts) pour les y voir une fois toutes ces conneries de restrictions sanitaires envolées, parce que Shaken Soda, en live, ça doit envoyer du bois ! Et nous croyons que tout le monde en a bien besoin !
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