[ ALBUM ] FÉLOCHE AND THE MANDOLIN’ORCHESTRA
Nouvel album de Féloche avec le Mandolin’ Orchestra (Silbo Records).
Nous avions découvert Féloche avec son précédent album, Chimie Vivante.. Son univers nous avait plu, entre énergie rock, esprit chanson française et écriture poétique… et aussi par le fait que cet artiste original se serve d’une mandoline au lieu d’une guitare. Avec ce nouvel album, il pousse le concept plus loin en s’entourant d’un orchestre de mandoline, le bien nommé Mandolin’Orchestra, pour un disque une nouvelle fois inclassable.
Romantique.
Ah ! La mandoline ! Cet instrument, nous ne l’entendons que trop peu. Il est vrai qu’à première vue, le son de celui-ci correspond relativement peu à l’idée que l’on peut en avoir, notamment dans le monde du rock. Cet instrument, nous le voyions plutôt comme celui du romantisme à la Roméo et Juliette, un instrument que l’on joue pour séduire sa belle, au balcon. Pourtant, l’usage qu’en fait Féloche s’insère parfaitement dans une énergie rock, et dans certaines de ses sonorités, notamment lorsqu’il électrifie cet instrument (ce qui n’est jamais le cas dans cet album).
Mais revenons d’abord à ce disque concept. Nous avouons d’emblée que nous avons craint un instant avoir affaire à ce genre de disque barbant qui met un instrument à l’honneur. Qui ne se rappelle pas de l’essai insupportable de Sting au luth, tandis qu’il s’était pris d’amour pour l’époque Élisabéthaine et qu’il produisait un disque absolument insipide ? Voilà le genre de craintes que nous avions. Mais c’était sans compter sur la patte de Féloche, sans son humour, sans sa poésie.
Un véritable orchestre.
Ses 2 éléments sont évidemment présents sur ce disque et ils font un bien fou car ils éteignent dès le premier titre l’incendie des critiques acerbes. Sur celui-ci, nous ne pouvons que constater qu’un orchestre de mandoline, ça claque et ça dégage quelque chose de fort et d’inédit. Pour ce disque, Féloche s’est entouré de 7 joueurs de mandoline, de 2 de mandoles, de 3 guitares et d’une contrebasse. Que des instruments à cordes pincées, pour une musique qui ne l’est pas.
Immédiatement, le ton est donné. Cette musique procure une sensation d’espace incroyablement vaste, très aérien. La voix du chanteur s’y pose à merveille, toujours avec ce chant plein de vie, de malice. Et puis son timbre de voix nous plaît toujours autant (nous concevons que ceci est très personnel, qu’il peut éventuellement déplaire à certains). Bref, nous retrouvons les différentes pièces qui font que nous aimons cet artiste. Nous ajoutons à cela que son écriture est toujours aussi plaisante, inventive, et, là aussi, originale par rapport aux autres chanteurs français.
Reprises et compositions originales.
Dans ce disque, Féloche ose les reprises. En bien ! Cet exercice périlleux ne donne pas toujours des résultats fantastiques, est plus souvent proche de la pâle copie que de la réinterprétation géniale. Si nous comptons aux rangs de ces dernières quelques pures réussites, le Hallelujah de Leonard Cohen repris par Jeff Buckley, ou le I will survive de Gloria Gaynor repris par Cake, par exemple, désormais nous y ajoutons la relecture du Chic Planète de L’Affaire Louis Trio par Féloche and the Mandolin’Orchestra. Repris en mode en partie minimaliste, avec une voix alternant chant et moments parlés, ce titre prend une autre dimension, surtout avec tout ce qu’il implique aujourd’hui (le réchauffement climatique galopant permettant à ce titre d’acquérir une autre dimension).
Mais d’autres reprises figurent également sur ce disque, toutes aussi plaisantes les unes que les autres. Quant à ses propres titres, Féloche prend grand soin de les réarranger des pieds à la tête pour qu’ils collent au mieux au projet. Nous décelons une grande homogénéité dans cet album qui se tient admirablement bien, d’une sincérité absolue, et qui démontre que cet artiste est amoureux fou, certes de la musique, mais surtout de son petit instrument (n’ayez donc pas l’esprit mal tourné messieurs dames). Nous apposons ici une mention spéciale au morceau Tara Tari, toujours aussi beau, qui gagne, par cette interprétation à la mandoline, une dimension encore plus magique que sur Chimie Vivante. Bref, un très beau disque que nous conseillons fortement !
LE titre de Féloche & the Mandolin’Orchestra.
Nous en avons parlé un peu plus haut. Pour nous le titre qui nous met le plus les poils est ce Chic Planète revisité avec panache, originalité, grâce. Féloche reprend le texte d’Hubert Mounier, l’habille de nouveaux atours, et nous émeut fortement par ce message d’amour, sans faux-semblant, pour notre belle planète. À des millions d’années-lumière, il n’y a rien de plus beau, nulle part ailleurs dans l’univers, rien de plus beau que la Terre. Alors s’il vous plaît, prenez en soin. On peut encore tout changer. Et simplement Merci à Féloche and the Mandolin’Orchestra d’avoir pensé à remettre ce tube de L’Affaire Louis trio en avant. Ouais, simplement merci.
Site officiel Féloche
Retrouvez la chronique de Chimie Vivante ici