[EP] PERIODS , vocoder les moments de vie.
Periods, Vocoder 3000, sortie le 17/09, autoproduit avec le soutien de I love Limoges Records.
Voici nos Au Revoir Simone à nous, mais en version moins… politiquement correct. Le trio synth post-punk Periods est composé de Dana Colin, Ophélie Colin et Paola Colin, pour une formule synthés, boîte à rythmes, chant et basse. Eh oui, trois femmes qui relatent ici les bonnes et les mauvaises périodes de leur vie avec brio, et sans langue de bois. Vocoder 3000 remet les choses à leur place, sans détours.
Paroles directes.
Le premier titre chanté, Fonce, évoque un attouchement dans une voiture école. Le deuxième parle de la dépendance aux séries et à la vacuité que génère cette consommation à outrance de ces produits télévisuels. Il porte simplement le titre de Netflix. Et puis Craquinette qui nous parle de menstruations. D’ailleurs, Periods, hein, le nom du groupe… Non vous ne voyez pas ?
Bon, à part ça, nous n’allons pas vous énumérer tous les titres et tous leurs sujets, mais nous pouvons dire ceci : le constat est lucide, souvent très direct, souvent très juste et ne manque pas d’un certain humour (mais très deuxième degré).
Bon, l’humour, il ne se remarque pas forcément beaucoup, mais nous on trouve ça drôle, cette liberté de ton qui détonne avec une certaine bienpensance, cette liberté d’évoquer un peu tous les sujets de société de cette façon, sans filtre, avec une concision toute punk et cette musique roborative. Parce que oui, elle donne du tonus, du mordant, de la gnak. Bref, ça envoie sur des sonorités très années 80. Le charme suranné de synthés vintages (obsolètes aurions-nous pu penser) fonctionne ici à plein pot.
Musique.
La musique est souvent minimaliste. Elle appuie le chant, quelques petits arrangements bien sentis évitent l’enlisement, même si à un moment on doute de la pertinence de certains (les espèces de lasers sur Jupiter pour ne pas les citer). Pour le reste ça pulse comme il faut, ça reste délirant, festif, même si « ça ne marche pas/et je/ne comprends pas/ où est/ mon orgasme ! »( et ne pas trouver son orgasme, ça n’est pas festif du tout), hors système, complètement hors mode aussi, ne répondant à aucune exigence mercantile.
Nous avons surtout l’impression que Periods veut s’exprimer, pleinement, sans subir le poids d’une quelconque industrie musicale encore majoritairement dirigé par des hommes, d’avoir la possibilité de parler de règles comme des haters, sans que quiconque leur dise : « tu sais, parler de tes serviettes hygiéniques, ça le fait pas ». Donc liberté d’expression totale, liberté de ton, saisir l’objet musique pour extraire son cri de guerre, de colère. C’est très Girls power tout ça. Et c’est tant mieux !
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On pense à Carambolage